Réunion citoyenne pour le titre mondial de Réserve de Biosphère, ville du Lorrain.
En ce début d’année, l’association s’est mise en quatre avec quatre réunions territoriales entre le 16 et 19 Janvier. Le Lorrain ouvre le bal. Les Lorinoises et Lorinois ont désigné de nombreux atouts à valoriser dans le cadre de la candidature au titre mondial de Réserve de Biosphère attribué par l’UNESCO : les savoir-faire lorinois autour de la farine de manioc, du sirop de batterie ou encore culinaires ; les groupes de rue renommés ou encore les sites de pontes de tortues luths…
En ouverture de cette 1ère réunion citoyenne de l’année, Nathalie de Pompignan, présidente de l’association Martinique Réserve de Biosphère, a présenté ses vœux aux Lorinoises et Lorinois. Puis Monsieur Cabrimol, adjoint à Monsieur le Maire, M. Justin Pamphile, a remercié les habitantes et habitants de leur présence.
Nathalie de Pompignan a présenté ce projet fédérateur pour la commune et la Martinique. En effet, ce titre mondial s’adresse directement aux habitantes et habitants au travers d’une démarche participative. Tous sont sollicités afin de prêter leurs talents pour cette reconnaissance valorisant les trésors de notre pays.
Ainsi les habitants ont été invités à participer aux quatre ateliers de co-construction où ils ont pu définir les éléments à valoriser pour leur territoire, et proposer des pistes d’actions à mettre en oeuvre. Les ateliers abordent les quatre grandes thématiques définies par le titre mondial de Réserve de Biosphère : les richesses naturelles ; les richesses culturelles ; les savoir-faire, activités et produits liés au développement durable ; la recherche et l’éducation à l’environnement.
Richesses naturelles. Ont été mis en lumière les sites de pontes de tortues luths sur la commune du Lorrain. Une autre espèce emblématique de la Martinique est observable également au Lorrain : les iguanes. Pour la Martinique, les participants ont souligné comme richesses naturelles : les Gorges de la Falaise d’Ajoupa-Bouillon, le Tombolo de Sainte-Marie, la mangrove du Lamentin, le Rocher du Diamant, le saut du Gendarme de Fonds-Saint-Denis ou encore la Montagne Pelée. Les menaces pesant sur ces richesses identifiées ont été entre autres les activités humaines et leurs pollutions, particulièrement liées au chlordécone, le non-entretien des rivières ou encore le braconnage.
Richesses culturelles. Le Lorrain est une ville où foisonnent les talents. Deux groupes de rue ont été salués par les participants. L’un d’eux a d’ailleurs joué lors de l’ouverture du stade de France à Paris. La grande parade avant les jours gras du Carnaval est un atout culturel lorinois à valoriser, selon les habitants. Le 22 Mai, 22 Mornes, 22 km est une marche organisée tous les ans à cette date. Cet évènement a été souligné. A également été applaudi l’engagement des Lorinoises et Lorinois dans la vie associative. En effet près de 30% des habitants sont engagés dans une association. Une véritable richesse pour la ville ! Un mets culinaire typiquement lorinois a été désigné, comme richesse culturelle : « le diridou », un riz au lait de coco avec du chocolat, servi le vendredi saint. Les monuments historiques comme l’église et le monument aux morts ou encore le site amérindien de Vivé ont été cités. Pour la Martinique, les participants ont également noté le bèlè et danmyé, notamment grâce au travail de l’association AM4.
Savoir-faire, activités et produits liés au développement durable. Les habitants ont désigné comme savoir-faire à valoriser sur leur commune la fabrication artisanale de sirop de batterie, issu de la canne à sucre et produit grâce au moulin et un mulet. La fabrication de farine de manioc et les cassaves cuisinées grâce à cette farine ont été aussi mises à l’honneur. D’ailleurs, un projet entre le Lorrain et la Guyane met en valeur le manioc sous toutes ses formes. Les résidus du manioc, comme le jus, pourront ainsi être utilisés et permettre de sortir des schémas habituels. Le Lorrain est également un terreau fertile en sportifs de haut niveau, tels Patrice Annonay, gardien professionnel de handball, qui a longtemps joué pour le Paris SG et qui joue actuellement au Tremblay HB, et Wendie Renard, actuellement footballeuse professionnelle à l’Olympique Lyonnais, ancienne joueuse du Rapid Club du Lorrain.
Les habitants ont proposé de formaliser la transmission des savoir-faire comme l’artisanat, la vannerie (notamment tressage de bakoua) et le rhum par des formations continues et en milieu scolaire. Ainsi ont été suggérées des formations de distillateur ou encore la réouverture de la spécialité « Vannerie » au lycée car le Lorrain avait eu cette chance d’accueillir cette section en milieu scolaire. Les Lorinois ont souligné les efforts des agriculteurs au travers la production de banane bio labélisée ou encore de cacao bio. Tout comme les initiatives de vente directe des producteurs aux consommateurs. Il est ainsi possible de favoriser les circuits courts (paniers de producteurs et/ou marché agricole) dans toute la Martinique, renforcer l’autosuffisance de l’île et limiter sa dépendance aux importations de produits frais notamment.
Recherche et éducation à l’environnement. Les recherches archéologiques autour du site précolombien de Vivé ont été mises en exergue. L’association de protection des tortues luths « Kawan » a été citée sur ses actions de sensibilisation. De nombreuses propositions ont été faites par les habitants du Lorrain comme la mise en valeur des sentiers le long des rivières (rivière Capot et rivière du Lorrain). Ses sentiers éducatifs seraient animés par des guides présentant les richesses naturelles et culturelles. Le traitement des eaux usées par des plantes macrophytes et des poissons a été proposé. Une manière naturelle de traiter les problèmes de pollution et gestion des eaux usées. La question des sargasses a été suggérée comme action de recherche et développement à aborder sérieusement notamment en ce qui concerne ses conséquences sanitaires et économiques. Et des actions de préservation de la mangrove ont été proposées autour de la sensibilisation et de la plantation de palétuviers. Les habitants ont salué les réserves naturelles de Martinique préservant le littoral. En effet les Lorinois ont souligné l’importance de la préservation du littoral comme solution contre l’érosion et la montée des eaux.
Monsieur le Maire, M. Justin Pamphile, a conclu ces ateliers riches en propositions en remerciant et félicitant les participants. Il a également appuyé les propositions des habitants concernant notamment les richesses patrimoniales du territoire. Le Lorrain est une terre qui a connu plusieurs temps : « le temps précolombien, le temps de la grange, le temps industriel, le temps de la canne, le temps de la banane … » Le site de Vivé par ses vestiges Arawak, son usine de l’ère industrielle, le projet de rénovation de la chapelle, en font un site pilote pour une offre touristique originale permettant de découvrir la vie du territoire et son évolution dans le temps. M. le Maire a félicité l’association pour la démarche de candidature au titre mondial de Réserve de Biosphère car l’enjeu actuel est bien de « mettre en valeur les choses du territoire DANS le territoire ». A l’image des projets lorinois autour de Vivé mais également de la « cassaverie », une invitation est faite « venez là où il se passe des choses ». C’est bien ce que le Lorrain souhaite à travers cette candidature… « Je pense que l’on peut réussir cela » a conclu M. Justin Pamphile.
Les informations et propositions recueillies seront intégrées à la synthèse des réunions des communes de Martinique. La semaine continue, avec trois autres réunions citoyennes, successivement à Saint-Pierre (17 Janvier), au François (18) et au Lamentin (19). Toutes les Martiniquaises et Martiniquais y sont conviés.