Compte-rendu des réunions | Ville de Fonds-Saint-Denis

Réunion citoyenne pour le titre mondial de Réserve de Biosphère, ville de Fonds-Saint-Denis

 

 

C’est la rentrée ! Et pour Martinique Biosphère elle débute par une réunion de présentation et de co-construction de la candidature de la Martinique au titre mondial de Réserve de Biosphère, dans la commune de Fonds-Saint-Denis. Nous étions accueillis mardi 3 septembre par Monsieur le Maire, M. Henri Romana, et le Père Harnack, au centre culturel, à la suite de la Messe. Les enfants sont venus en force et ont fait valoir leur voix pour l’avenir.

Jean-Paul Jouanelle, vice-président de l’association, a dans un premier temps présenté le projet et explicité le terme de Réserve de Biosphère. En effet, le mot « Réserve » peut susciter certaines craintes, c’est pour cela qu’il est important d’en connaitre l’origine. Le programme Homme et Biosphère de l’UNESCO (l’un des plus anciens de cette organisation internationale) remonte aux années 70, et à cette époque le mot « réserve » avait été choisi dans un sens tout autre que celui de « mise sous cloche » sous-entendu aujourd’hui. Réserve signifie ce qu’il y a de meilleur, ce que l’on veut préserver, valoriser, promouvoir pour le présent et l’avenir. Et la Biosphère ? Il s’agit de l’ensemble des écosystèmes de la Terre où la vie est présente. L’être humain en fait donc pleinement partie, avec toute sa richesse culturelle. Dans un second temps, Jean-Paul Jouanelle a dévoilé les avantages qu’offre un tel titre. Par exemple, le réseau mondial dans lequel s’inscrit le territoire désigné, réunissant 701 Réserves de Biosphère dans 124 pays, qui se divise également en réseau national et régional. Il permet notamment d’échanger sur des problématiques communes et de bénéficier de l’expérience des autres, mais aussi de créer des partenariats.

Puis, les habitants présents ont été invités à participer à un atelier de construction de la candidature de la Martinique au cours duquel ils ont pu partager les atouts principaux de leur commune et de notre île, ainsi que leurs idées et envies pour le futur, selon les 4 thématiques habituelles : les richesses naturelles ; les richesses culturelles ; les savoir-faire, produits et activités liés au développement durable ; et la recherche et l’éducation à l’environnement.

Richesses naturelles – Les Denisiennes et Denisiens attribuent une grande richesse naturelle à leur commune : la forêt, avec une importante diversité et des espèces endémiques, la qualité de l’air, et  la diversité faunistique (le manicou, la mangouste, le trigonocéphale, les colibris et autres oiseaux, les abeilles, …) ; des gisements d’argile et de soufre, et des sources et rivières qui contribuent à la qualité de vie des habitants et les approvisionnent en nourriture (écrevisses, mulets, escargots « vio », …). Les terres sont aussi très riches et sans chlordécone. La preuve en est : la présence de nombreux vers de terre. Enfin, il est toujours agréable d’observer les Pitons du Carbet, de s’aventurer au Saut Babin ou au saut Gendarme, et de (re)découvrir le canal des esclaves.

En Martinique, les participants ont souhaité mettre en avant la mangrove et la plage, les forêts (Montravail, La Philippe, …), la Montagne Pelée et les Pitons du Carbet, le rocher du Diamant, la Caravelle, la Savane des pétrifications, et le tombolo de Sainte-Marie. Sans oublier le Zamana, le Fromager, et les malfinis (Buteo platypterus).

Les activités humaines menacent pourtant toutes ces richesses, notamment au travers de la pollution, de l’utilisation du plastique, des rejets, des VHU, du bâti non contrôlé, de la déforestation, des impacts du chlordécone et des pesticides, de la surconsommation et de la surpêche. Le changement climatique, la montée des eaux, et les catastrophes naturelles (ouragans, séismes, tsunamis, tremblements de terre, glissements de terrain, éruption volcanique) inquiètent également les habitants.

Richesses culturelles – Les richesses culturelles sont variées dans la commune. Les participants ont cité des lieux : l’Eglise, les anciennes habitations, le cimetière des esclaves, et l’ancien Observatoire Volcanologique de la Montagne Pelée. Mais aussi des activités culturelles : salle de sport et plateau sportif, école de musique, football, et des événements comme la fête patronale et les chantés noël. Durant la période de Noël, il est d’ailleurs de mise de préparer et déguster des pois d’angole en famille. Enfin, les Denisiens ont souligné l’importance de l’utilisation des plantes médicinales, et ont souhaité mettre en avant l’association Esprit Lasotè qui permet la sauvegarde de la production d’anciennes variétés de fruits et légumes, notamment d’agrumes endémiques.

La Martinique ne manque pas de richesses culturelles ! On peut mentionner de nombreux lieux culturels, comme les distilleries, la sucrerie Le Galion, l’habitation Clément, le Fort Saint-Louis, le château Dubuc, les ruines de Saint-Pierre, son musée et sa cathédrale. De même que le musée du Père Pinchon, la Pagerie, la savane des esclaves, la maison de la banane, le zoo, l’hippodrome, la maison de la science et le jardin de Balata. Sans oublier le carnaval ainsi qu’un événement propre à la Martinique : le tour des Yoles. Et puis, on retrouve des activités typiques comme le bèlè, la yole et la pêche à la senne, et des préparations culinaires caractéristiques tel que le boyo ton. Enfin, le créole est une force de la Martinique, tout comme ses musiques et danses traditionnelles, sans oublier le zouk !

Pour faire valoir ces richesses, les participants souhaiteraient que le sport soit mis en avant dans le Nord, que des écoles de musique créole soient créées et que des soirées culturelles puissent être organisées. Ils proposent également de valoriser le créole ainsi que les sites touristiques via des aménagements et une meilleure communication auprès du public.

Savoir-faire, produits et activités liés au développement durable – Fonds-Saint-Denis est une commune impliquée dans le développement durable : agriculture traditionnelle et biologique, horticulture, élevage, jardins créoles, culture de cacao, de café, et de vanille, miel artisanal, farine de manioc, jus locaux, et nombreux autres produits biologiques ! Des formateurs sont disponibles pour appuyer le développement des cultures biologiques, et des lasotès sont encore organisés afin d’aider les agriculteurs. En outre, les services de restauration travaillent ces produits locaux et des services d’hébergement sont proposés, notamment à la Maison Rousse et la ferme de Léon Tisgra (hébergement, démonstration, dégustation, …). Concernant les activités de plein air, différents trails (courses à pied) traversent la commune et il est possible de réaliser des randonnées, accompagné de guides professionnels. D’autres activités ont été identifiées, telle que la couture, la fabrication de charbon, et le recyclage. Enfin, on distingue une activité singulière: l’élevage de trigonocéphale, dans un but de conservation.

En Martinique, la vannerie et la poterie sont les savoir-faire mis en avant par les participants, et du côté des produits le rhum, les glaces artisanales et le sirop batterie du Lorrain ont été complimentés. En termes d’actions, les administrés souhaiteraient que les gisements de gaz naturel soient ré-exploités, que différents types d’hébergements touristiques soient développés (hôtel, chambre d’hôte, …), ainsi que des structures d’accueil pour les personnes âgées.

Recherche et éducation à l’environnement – Les enfants présents ont témoigné de l’apprentissage du jardin créole, dans leurs écoles. Puis en Martinique, l’assemblée a reconnu les activités de recherche et d’éducation à l’environnement conduites par le nouvel Observatoire, le CDST et l’ASSAUPAMAR. Ils ont également applaudi les études réalisées sur les fonds marins. Pour le futur, ils proposent de multiplier les conférences-débats, réaliser des pièces de théâtre pour sourds et entendants, mais aussi développer les rencontres intergénérationnelles et généraliser l’enseignement sur les nouvelles technologies.

Pour conclure, M. Jean-Paul Jouanelle a vivement remercié M. le Maire et le Père Harnack pour leur accueil et leur investissement durant la réunion, ainsi que les participants pour la richesse de leurs contributions. A leur tour, M. le Maire et le Père Harnack ont tenu à adresser leurs remerciements à l’association et aux citoyens présents pour leur participation. Nous étions tous très heureux d’avoir un public intergénérationnel, inspiré et très impliqué.

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