Au terme d’une année de réunions de présentation et co-construction de la candidature de la Martinique au titre mondial de Réserve de Biosphère dans les 34 communes notre île, l’association en a présenté, jeudi 12 décembre, la synthèse aux acteurs socio-économiques, politiques et environnementaux du territoire.
Nathalie de Pompignan, Présidente de l’association, a rappelé l’origine du projet de candidature. Parce que la Martinique est un trésor, terrestre et marin, culturel et humain, il est important de la préserver et la valoriser. Mais elle fait face aussi à de nombreux défis. Or, il existe à l’échelle internationale un outil permettant de relever ces défis et valoriser tous les atouts d’un territoire : le titre de Réserve de Biosphère attribué par l’UNESCO !
Pour cela, 18 membres fondateurs (associations, institutions et personnalités) se sont réunis pour créer l’association Martinique Réserve de Biosphère qui porte le dossier de candidature à ce titre mondial. Une reconnaissance qui valorisera la Martinique, renforcera son attractivité et sa visibilité. Elle sera un outil puissant de communication et un levier de développement économique et social en lui donnant accès à un réseau de coopération mondiale, régionale et nationale : 701 Réserves de Biosphère dans 124 pays, avec lesquelles nous pourrons échanger, travailler, rechercher des solutions sur des problématiques communes. Cette candidature a l’originalité d’être participative. Ce sont les habitants qui la co-construisent à travers 4 objectifs : préserver et valoriser les richesses naturelles ; préserver et valoriser les richesses culturelles ; développer et valoriser les savoir-faire, produits et activités de développement durable ; promouvoir et valoriser la recherche scientifique et l’éducation à l’environnement. Ces objectifs ont fait l’objet de 4 ateliers, permettant aux 34 communes de l’île et à leur population de s’engager dans la candidature de ce titre mondial.
Karine Roy-Camille Nicolas-Etienne, Vice-Présidente de l’association, a ensuite pris le relais pour présenter les atouts majoritairement mis en avant par les habitants lors des 34 réunions territoriales. Et la Présidente a exposé les propositions d’actions suggérées par les habitants.
Atouts :
- Naturels : La Montagne Pelée et le Rocher du Diamant sont les deux sites d’exception pleinement reconnus. En termes d’écosystèmes et de biodiversité, on retrouve, à une large majorité, les mangroves, les rivières, sources et cascades, les plantes médicinales, la faune et la flore, dont les espèces endémiques, et le littoral.
- Culturels : Le carnaval fait la quasi unanimité chez les participants, suivi de près par les danses et musiques traditionnelles ainsi que la cuisine créole. D’autres atouts ont été majoritairement reconnus : la langue créole, les églises, les chantés nwel, la yole, les habitations, le rhum.
- Savoir-faire, produits et activités liés au développement durable: En top 3, se trouvent l’agriculture traditionnelle et ses cultures locales, l’artisanat, ainsi que la production de rhum AOC et la cuisine créole ex-aequo. Puis viennent les activités nautiques, comme la yole et le gommier, et les randonnées.
- Recherche et éducation à l’environnement: Les participants ont valorisé les différentes structures et associations, spécialement le Centre de Découverte des Sciences de la Terre et le Carbet des Sciences. Et s’ils sont peu informés des actions de recherche menées sur le territoire, ils ont en revanche identifié les thématiques pour lesquelles des recherches doivent être développées et renforcées : les sargasses, le chlordécone et la décontamination des sols, les changements climatiques. Quant à l’éducation à l’environnement, elle a principalement été abordée sous l’angle de la sensibilisation: tri, recyclage, nettoyage des plages,… ; et initiatives scolaires (sorties pédagogiques, éducation au jardinage respectueux de l’environnement). L’apprentissage du maraichage au travers des jardins créoles et jardins partagés, a également été plébiscité.
Propositions d’actions :
- Atouts naturels: Diverses menaces ont été identifiées par les participants au cours des réunions et ont orientées leurs propositions d’actions : préserver et valoriser les sources d’eau et rivières ; restaurer les habitats naturels ; améliorer la gestion de l’eau ; et développer les énergies renouvelables.
- Atouts culturels: Il est important pour l’ensemble des habitants de valoriser l’identité culturelle, en passant principalement par la transmission des savoir-faire traditionnels et des formations nécessaires. Le développement des activités culturelles et la création d’un « laboratoire du vivre ensemble » leur a paru essentiel.
- Savoir-faire, produits et activités: Deux enjeux principaux ont fait l’objet de propositions : encourager et développer la production et la consommation responsables, ainsi qu’un tourisme respectueux.
- Education à l’environnement: il est nécessaire de continuer et approfondir la sensibilisation à l’environnement, en particulier en multipliant les actions auprès du grand public, tout comme les initiatives scolaires.
L’ensemble de ces propositions a bien entendu été longuement développé. Il permet de constituer le dossier de candidature, qui sera transmis au Comité Homme et Biosphère France puis à l’UNESCO pour une reconnaissance en 2021.
A l’issue de cette présentation, les acteurs présents ont échangé avec les membres de l’association. Ceux-ci ont répondu à l’ensemble des questions, notamment sur les délais, la mise en place des actions et le rôle des acteurs économiques. Certains participants ont également tenu à manifester leurs remerciements pour le travail accompli par l’association, sa collaboration et son interaction avec la population.
Et ce sont les propos d’un des participants aux réunions territoriales qui ont permis de conclure :
« Cette candidature nous donne envie de mener le pays le plus haut possible ».