Comptes-rendus des réunions | Ville de Sainte-Anne

Réunion citoyenne pour le titre mondial de Réserve de Biosphère, ville de Sainte-Anne

 

Vendredi 22 Mars, la semaine s’est achevée dans la très touristique ville de Sainte-Anne. Après un magnifique coucher de soleil, nous avons commencé la réunion avec les habitants présents. Les ateliers ont été studieux et il en est ressorti de nombreuses propositions pour améliorer et valoriser un tourisme soutenable.

M. le Maire ne pouvant être présent, c’est M. Jean-Erick Romagne, Directeur de cabinet, qui, après l’avoir excusé, a accueilli l’ensemble des habitants. Il a défini l’objet de la réunion, à savoir recueillir des propositions concrètes destinées à figurer dans le dossier de candidature de la Martinique pour devenir un territoire Réserve de Biosphère. Pari réussi, nous sommes ressortis de cette réunion publique avec bon nombre de propositions.
Puis la Vice-Présidente de l’association, Madame Karine Roy-Camille, a expliqué de manière plus détaillée l’origine du projet, la définition d’une Réserve de Biosphère, les apports de ce titre auprès d’autres territoires et ce qu’il pourrait signifier pour la Martinique. En effet, la Martinique a différents défis à relever, tels que sa démographie en chute, la pauvreté, ses richesses naturelles menacées. Et si être Réserve de Biosphère pouvait permettre de redonner de l’attractivité à notre pays ?

Les participants ont ensuite pris place dans les différents ateliers. Ils ont mis l’accent sur leurs fiertés, dans la commune de Sainte-Anne et en Martinique, et ont formulé diverses propositions sur la valorisation de nos atouts et le développement durable de la Martinique.

Les richesses naturelles – Diverses richesses naturelles font la fierté des Saintannais et Saintannaises, comme la table du Diable, les 22 kms de littoral, la baie de Sainte-Anne « l’une des plus belles baies », les Salines, les différents caps, baies et îlets, la savane des pétrifications, le rocher Crève-Coeur et la trace des Caps et l’oeil bleu situé sur ce sentier. À l’échelle de la Martinique, ont été cités : la baie de Fort-de-France, la montagne Pelée et les pitons du Carbet, Grand-Rivière, les gorges de la Falaise, le tombolo, l’Anse noire, la baignoire de Joséphine, le Morne Vert, les mangroves, les forêts tropicales et les microclimats (climats différents du Nord au Sud). Mais de nombreuses menaces pesant sur ces richesses ont été identifiées. Des menaces directement liées aux activités humaines et aux risques naturels, tels que l’envahissement par les sargasses, l’érosion du littoral, les cyclones et tremblements, la brume de sable, et de manière plus globale le changement climatique. Mais aussi la pollution atmosphérique ou la pollution engendrée par l’accumulation de déchets. Pour parer à cela il a été proposé pour Sainte-Anne et plus particulièrement pour la plage des Salines, au vu de la surpopulation de cette plage, de mettre en place des aménagements spécifiques comme des parkings et sanitaires, et d’effectuer un reboisement.

Les richesses culturelles – Le moulin Val d’Or, les ruines de Crève-Coeur, l’Eglise, la poterie, la yole saintannaise, l’ancien four à chaux, le manoir de Beauregard et le Calvaire sont autant de richesses culturelles citées pour Sainte-Anne. En ce qui concerne la Martinique, les ruines de St-Pierre, la bibliothèque Schoelcher, le Fort St-Louis, la cathédrale de Fort-de-France, les différentes distilleries, les activités nautiques locales (yole, gommier, bois flô, etc), le moulin hydraulique de Gros Morne, la savane des esclaves, les danses traditionnelles ainsi que la musique et la littérature, la gastronomie, la vannerie, le carnaval, les bijoux et vêtements créoles, et surtout le créole ! Afin de valoriser toutes
ces richesses il a été proposé de restaurer, entretenir et communiquer sur les sites remarquables, réaliser des reportages à diffuser sur les chaines de télévision, et sélectionner des produits locaux par thématique pour les mettre en valeur (gastronomie, bijoux, madras, etc.).

Les savoir-faire, produits et activités liés au développement durable – Les participants ont salué les efforts fait par la commune pour aménager des parkings pour les visiteurs, ainsi que les campings, mais souhaitent que cette dernière activité soit mieux encadré (camping sauvage) et les visiteurs mieux sensibilisés à la protection de l’environnement. La commune a également été complimentée sur ses actions de nettoyage de plage (« opération pays-propre ») et sur sa promotion d’activités non polluantes telles que les randonnées pédestres et certaines activités nautiques. Ont également été applaudis les aménagements réalisés pour donner accès aux plages aux nombreux visiteurs, sans abîmer la mangrove. Les habitants souhaiteraient que la protection du littoral soit accentuée. Enfin, la zone des 300 mètres du mouillage a été citée comme fierté, et une taxe pour les plaisanciers a été proposée, notamment pour les déchets produits afin de valoriser le travail du personnel municipal. Pour finir, c’est la restauration locale de bord de mer qui a été distinguée. Au niveau de la Martinique, voici les fiertés partagées : les visites de la mangrove en canoë, le parc marin, l’aménagement de bouées de mouillage aux Anses d’Arlet, les campagnes publicitaires de sensibilisation à l’utilisation des déchèteries et la protection du littoral au Lamentin grâce à la préservation des mangroves, action que les habitants proposent d’ailleurs de développer sur tout le littoral afin de mieux se protéger face à l’érosion.

La recherche et l’éducation à l’environnement – Les écoles de la commune de Sainte-Anne sensibilisent les plus jeunes à l’environnement au travers de sorties en extérieur pour découvrir la faune et la flore. Le collège, lui, propose des activités de jardinage respectueux et l’école primaire sensibilise aux déchets, à la récupération et réutilisation. Les écoliers ont d’ailleurs cette année réalisé leurs habits de carnaval à partir de déchets. Les participants ont également cité une association, Reflets D Culture, qui réalise des initiations à la pêche raisonnée sur l’étang des Salines. Enfin, les habitants ont été informés qu’une aire marine éducative était en projet sur la commune. Le souhait de remettre en place la police de l’environnement a été émis afin de sensibiliser la population et les visiteurs à la protection des sites. Pour la Martinique, de manière générale, les participants souhaiteraient que la population soit plus sensibilisée à l’utilisation des déchetteries et au tri sélectif pour respectivement éviter les dépôts sauvages et intensifier le tri des déchets. Il a également été proposé d’effectuer des campagnes de sensibilisation aux VHU.

Madame Karine Roy-Camille a clôturé la réunion en rappelant à tout un chacun que tous les avis sont les bienvenus, même contradictoires, et que l’association n’émet aucun jugement sur les propositions faites. « Nous sommes là pour prendre en considération toutes les idées émanant de la population martiniquaise. Alors, n’hésitez pas à venir participer aux prochaines réunions ! ».