Compte rendu des réunions | Ville de Rivière-Pilote

Réunion citoyenne pour le titre mondial de Réserve de Biosphère, ville de Rivière-Pilote

 

 

C’est à Rivière-Pilote que s’est déroulée jeudi 17 octobre l’avant dernière réunion de présentation et de co-construction de la candidature de la Martinique au titre mondial de Réserve de Biosphère !  33 communes se sont engagées dans la démarche et ont permis à leurs habitants de contribuer à la construction du dossier de candidature.

Le Maire, M. Raymond Theodose, a remercié les habitants présents et leur a posé la question suivante : « Quelle vision avez-vous de la Martinique ? », pour terminer par ces mots « Nous allons pouvoir échanger, nous sommes là pour partager ».

En effet, trois questions sont posées aux habitants lors des ateliers de co-construction : de quoi êtes-vous fiers dans votre commune ? De quoi êtes-vous fiers en Martinique ? Quelles actions proposez-vous ? Et ce, sur quatre thématiques complémentaires : les richesses naturelles ; les richesses culturelles ; les savoir-faire, produits et activités liés au développement durable ; la recherche et l’éducation à l’environnement.

Mais avant cela, la Présidente de l’association, Mme Nathalie de Pompignan, a pris le temps de présenter l’origine de l’association Martinique Biosphère, la démarche de candidature au titre UNESCO de Réserve de Biosphère, et les nombreux atouts que représente une telle distinction ! Elle a illustré tout cela par des exemples concrets, pris dans divers territoires des 701 Réserves de Biosphère existantes. Puis, elle a fortement remercié les habitants, qui, au travers de leur participation, s’unissent pour porter cette candidature mondiale.

 

Voici leurs constats et leurs propositions :

Richesses naturelles – Elles sont très nombreuses à Rivière-Pilote : tout d’abord les rivières ! Notamment la petite et la grande rivière Pilote, les nappes phréatiques et la chute d’eau Ensaut. Côté marin, les habitants ont nommé l’Anse Figuier, et pour la partie terrestre le Rocher Zombi, ainsi que les nombreux mornes et la grotte située à Desruisseaux, abri de chauves-souris en quantité. Enfin, les plantes médicinales ont également une grande importance pour les participants.

En Martinique, ils ont souhaité mettre en avant le Tombolo de Sainte-Marie, la Montagne Pelée, l’Anse noire des Anses d’Arlet, le littoral boisé et les mangroves, ainsi que l’ensemble des grottes où se réfugient les différentes espèces de chauves-souris. La biodiversité a été d’ailleurs citée, en particulier les crabes, manicous, mangoustes, boucs, zabitants, titris, grands bois, et les espèces endémiques comme le carouge ou le trigonocéphale. Enfin, l’ensoleillement de la Martinique est très apprécié par les habitants.

Ce sont ensuite les menaces qui ont été identifiées. Les participants ont souligné les dégâts provoqués par le changement climatique (risques cycloniques), par les risques sismiques, et ceux engendrés par l’être humain et son comportement : le chlordécone, l’urbanisation, la destruction des mangroves, les déchets et VHU, la pollution atmosphérique, la pollution due aux véhicules motorisés ainsi que l’évolution technologique, lorsqu’elle accélère la destruction. Enfin, les sargasses sont également sources de problèmes environnementaux et sociétaux.

Richesses culturelles – Dans la commune, les danses traditionnelles ont une grande importance : le damier, le bèlè, la biguine, la mazurka, la valse créole, la haute-taille, etc. Le bakoua est également à souligner. Les habitants valorisent aussi le grand marché ainsi que la foire agricole et artisanale, l’écomusée, les trois églises (l’Immaculée Conception au Bourg, Josseaud et Régale), et la distillerie La Mauny ! Côté historique, ils ont tenus à partager les nombreuses traces qui se trouvent sur leur commune, empruntées par les esclaves pour s’échapper, ainsi que la Croix Godet.

Pour la Martinique, ce sont le gommier et la yole qui ont été mis en avant, tout comme le créole, la gastronomie, les chantés nwel, et les contes et conteurs. Concernant le bâti, les distilleries ont été citées, les sites hindouistes du Nord et les ruines de Saint-Pierre.

Les Pilotins proposent de valoriser le créole et l’artisanat, notamment au travers d’ateliers autour du bakoua dans les écoles et pour le grand public. Ils suggèrent également que des guides soient formés, afin d’accompagner les touristes (locaux et extérieurs) sur les différentes traces de l’île, dans les distilleries, etc. et proposent de développer le tourisme sportif. La communication a également été abordée, puisque les habitants souhaiteraient que des reportages soient réalisés, afin que les Martiniquais se réapproprient leur Histoire. Enfin, des actions intercommunales pourraient avoir lieu, comme cela se faisait dans le temps, avec la tournée du Nord et la tournée du Sud.

Savoir-faire, produits et activités liés au développement durable – La production du rhum La Mauny a été unanimement citée, et le savoir-faire exceptionnel de M. Daniel Baudin, Pilotin, élu en septembre dernier meilleur maître de chais du monde, a été applaudi ! Ont également été mis en avant le tressage du bakoua, l’exploitation familiale du manioc et la gastronomie (boudin créole, pâté en pot, trempage, macadam, blaff de poisson, pâtisseries, dombré, migan, …). En Martinique, la production de rhum, la gastronomie, la production de manioc, cacao, café et canne à sucre, ainsi que la fabrication de tambour ont été soulignées.

Comme propositions d’actions, les participants souhaiteraient que les Anciens puissent transmettre leurs savoirs, et pourquoi ne pas remettre au goût du jour les Combites, qui leur donnaient la parole, ainsi que les rassemblements familiaux. Un exemple, le fruit à pain : il peut être transformé en mets culinaire, ses feuilles peuvent servir à nettoyer, et c’est un excellent anti moustiques ! Autant de savoirs qu’il est important de transmettre.

Ils proposent aussi de développer la production et la consommation locale, l’écotourisme, les transports en commun et de mettre en place un système de recyclage et d’élimination des déchets et VHU. Et puis, ils soutiennent un projet appelé « flêve Pilote » : partir de l’anse Figuier et remonter la rivière sur des bateaux à fond plat, en effectuant divers arrêts culturels et ludiques. Et l’aviron de rivière ? Encore un projet à penser.

Recherche et éducation à l’environnement – L’éducation à l’environnement peut se faire de bien des manières, et pour les habitants les koudmens sont une occasion d’apprendre le maraichage mais aussi le vivre ensemble. Tout comme les actions citoyennes : elles ont une grande importance, et ne sont pas les moindres à Rivière-Pilote, où l’entraide est mise en avant. Pour la Martinique, ce sont les actions de nettoyage des plages qui ont été saluées par les participants.

Que proposent-ils ? De réapprendre les fondamentaux aux jeunes, valoriser la cohésion et le vivre ensemble, et responsabiliser les Martiniquais vis-à-vis de l’environnement. Les jardins familiaux pourraient être développés, afin de partager la connaissance des différentes plantes. Puis, des guides pourraient être formés pour ensuite distiller l’information aux acteurs de la culture, du tourisme, de l’agro-alimentaire, pour s’orienter vers des activités durables.

 

Pour conclure, M. le Maire et les membres de l’association ont à nouveau remercié vivement les participants de leur présence mais aussi de leurs précieuses et riches contributions, dont la qualité a été unanimement saluée.