Comptes-rendus des réunions | Ville de Fort-de-France

Réunion citoyenne pour le titre mondial de Réserve de Biosphère, ville de Fort-de-France.

 

C’est dans la ville de Fort-de-France, abritant l’une des plus belles baies du monde, que s’est tenue lundi 12 Novembre 2018  la septième réunion citoyenne pour la candidature de la Martinique au titre mondial « Réserve de Biosphère », attribué par l’UNESCO. Les Foyalais et Foyalaises ont partagé les trésors de leur ville comme les chanté Nwel foyalais et ribote renommés, les jardins partagés de Trenelle-Citron, le jardin de Balata, le grand marché.

Madame Belfan, présidente de la Commission Développement durable et Biodiversité de la mairie de Fort-de-France, a accueilli les participants au nom de  M. le Maire, M. Didier Laguerre, qui assurait de sa sympathie tous les participants. Si certains ont découvert l’association Martinique Réserve de Biosphère, porteuse de ce projet de candidature, le titre de l’UNESCO « Réserve de Biosphère » n’était pas méconnu du public. Ce titre peut se résumer en deux mots : valoriser et fédérer. 686 réserves de Biosphère dans 122 pays ont choisi de valoriser leurs trésors et se fédérer au sein d’un réseau de partage et coopération.

« Qu’avons-nous à apporter au monde ? »  a questionné Madame Belfan. Terre de richesses naturelles et culturelles, terre de grands Hommes, terre d’histoires, la Martinique a beaucoup d’atouts. A Fort-de-France, la plus belle baie du monde, l’architecture de la ville, son organisation en damier, ses quartiers populaires et vivants comme Texaco sont unanimement reconnus. On nous a confié que même les touristes s’arrêtent sur la rocade pour prendre une photo de Trenelle.

Madame Nathalie de Pompignan, présidente de l’association, a présenté la démarche de candidature de la Martinique et exposé des exemples d’atouts valorisés dans les Réserves de Biosphère de la Caraïbe mais aussi dans d’autres Réserves de Biosphère insulaires, en Asie notamment : savoir-faire et produits traditionnels, pharmacopée locale, street art pour sensibiliser aux enjeux du changement climatique…

Les Foyalais et Foyalaises ont  pris conscience de la nécessité de valoriser leur territoire. « Chacun et chacune a une contribution à apporter. Le travail commence chez chaque habitant» a dit Madame Belfan. La démarche de candidature au titre de Réserve de Biosphère est une démarche collective et participative. Ainsi les habitants ont été conviés à cette démarche de co-construction.  Quatre ateliers participatifs ont abordé les richesses culturelles, les richesses naturelles, les activités liées au développement durable et les activités de recherche et éducation à l’environnement.  Au sein de chaque atelier, chacun a partagé les atouts qu’il voyait dans leur ville et en Martinique, puis a proposé des actions afin de les valoriser.

Richesses naturelles. Les Foyalais ont mis en avant le jardin de Balata, la Baie de Fort-de-France, la fontaine Didier, la plage de la Française, la Savane et la présence d’iguanes. A l’échelle de l’île, le Tombolo de Sainte-Marie, la Caravelle, les îles du Robert et du François, la savane des pétrifications, les Traces de la Martinique, et le Zamana de l’habitation Céron, élu plus bel arbre de France en 2016 par le public. Les pollutions agricoles, celles des rivières, des nappes phréatiques et de la mer, ainsi que les décharges sauvages sont de lourdes menaces identifiées par les participants. Ainsi il a été proposé de soutenir et valoriser l’agriculture biologique à l’image de l’unique producteur de banane bio de la Caraïbe basé au Lorrain et de développer des filières comme la production de champignons avec la bagasse ou encore le recyclage et la transformation des déchets.

Richesses culturelles.  La ribote, Tanbou Bô Kannal, les chanté Nwel et le groupe Tivoli, connu et reconnu pour les chanté Nwel sont des richesses culturelles dont les habitants de Fort-de-France sont fiers. Ils ont également nommé les divers trésors culturels foyalais dont l’architecture de la ville, les monuments, les cimetières, la place du 22 Mai, le Rond-point du Vietnam héroïque. La littérature (négritude, créolité, antillanité), le cinéma martiniquais (Camille Mauduech, Nadine Charlery et Krys Burton entre autres), les croyances et tout l’univers magico-religieux ainsi que les contes, danses et ballets folkloriques sont une infime partie de toutes les richesses culturelles citées à l’échelle de la Martinique. Des fresques murales ou street art relatives aux scènes de la vie martiniquaise ont été proposées pour valoriser les traditions populaires. L’idée de Pass culturel ou carte culturelle a été lancée pour faire le lien entre les richesses culturelles et naturelles. Tout comme des ballades culturelles avec une signalétique renforcée sur les lieux, les personnages de ces lieux, les coutumes, la biodiversité et les initiatives des quartiers. Une coordination de tous les événements en Martinique et un dispositif de communication sur ces événements ont été envisagés par les participant, tout particulièrement sur le numérique à l’ère digitale.

Savoir-faire, activités et produits liés au développement durable. De nombreux savoir-faire et produits ont été mis en lumière comme le grand marché, l’atelier de Sermac, formant aux savoir-faire et faisant naitre des vocations, ou encore le Bassin de Radoub, protégé au titre des Monuments historiques  et seul bassin de carénage des bateaux d’envergure en Martinique. Ce bassin est remarquable pour l’histoire des techniques et de l’art de l’ingénieur mais aussi pour son véritable savoir-faire en construction et réparation navales. Les jardins créoles, les jardins partagés comme ceux de Trenelle-Citron ont été mis à l’honneur. En Martinique, le rhum, l’artisanat et la vannerie notamment la conception du chapeau bakoua, de brise-vues, le travail avec le bois ondulé ou bois flotté ont été cités. Le développement du spiritourisme également. Ce tourisme permet de valoriser la qualité du rhum martiniquais, le meilleur rhum du monde, en proposant un parcours de dégustation. Et afin de le développer, les Foyalais ont présenté l’idée d’études supérieures autour des métiers du rhum comme notamment une école de dégustation.

Recherche et éducation à l’environnement.  Ont été salués les efforts et les actions mis en place pour améliorer la qualité de l’eau en Baie de Fort-de-France et a été reconnue l’amélioration de la qualité de l’eau de baignade, par exemple à la plage de la Française. En Martinique, les actions d’éducation à l’environnement et au développement durable réalisées par les associations (Carbet des Sciences, Entreprises & Environnement et ASSAUPAMAR, etc.), le monde de l’enseignement (rectorat, association des enseignements de biologie) ont été soulignées. La sensibilisation de tous les publics a été proposée : de la maternelle à l’université en incluant les seniors. Les plaisanciers, les opérateurs de tourisme, mais également les pêcheurs ont été cités comme publics cibles de ces propositions de sensibilisation pour assurer la préservation des ressources et la pérennité de leurs activités. Par exemple, une sensibilisation autour de la fermeture saisonnière de la pêche des oursins afin de préserver le caviar des Antilles. La recherche sur les sargasses, leur traitement et leur valorisation a été soumise, ainsi que la proposition de fédérer les pays de la Caraïbe autour d’actions de coopération face aux défis environnementaux d’envergure de la région.

Mme. Belfan a clôturé la réunion en remerciant l’Association et tous les habitants pour leurs contributions très intéressantes, avec ce mot de la fin : « ce projet est formidable et original … et une fois expliqué, on ne peut qu’y adhérer ».

             

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