Réunion citoyenne pour le titre mondial de Réserve de Biosphère, ville de Basse Pointe
Mercredi 10 avril, l’équipe de Martinique Biosphère était à Basse Pointe, la ville natale d’Aimé Césaire, pour rencontrer les Pointois et Pointoises. Mme le Maire n’ayant pu être présente, c’est M. SALPETRIER, en charge de la communication de la mairie, qui a introduit la réunion. Puis Mme TONNEL, élue adjointe, a fait part du souhait de Mme la Maire, Mme Marie-Urbain-Thérèse CASIMIRIUS, de faire ressortir toutes les forces de Basse Pointe pour être reconnue au niveau de la Martinique et à l’échelle internationale. Nous avons d’ailleurs beaucoup appris sur l’une des richesses du Nord de la Martinique, le Bwa Flo, pratique ancestrale héritée des Amérindiens que la ville souhaite revaloriser.
Karine ROY-CAMILLE, vice présidente de l’association, a initié la réunion avec la présentation du projet de candidature au titre mondial de Réserve de Biosphère. Elle a pu témoigner de l’origine du projet, expliquer la démarche dans laquelle s’inscrit une Réserve de Biosphère, et mettre en avant la force d’attractivité et de développement que cette désignation pourrait apporter à la Martinique. En effet, être Réserve de Biosphère créé de la reconnaissance et de l’attractivité pour un territoire et l’intègre au sein d’un réseau régional, national et international. Ce réseau permet la coopération des territoires sur des problématiques communes, et la portée mondiale donne notamment accès à des financements internationaux.
Puis ce sont les habitants qui ont pris en main la deuxième partie de la réunion, puisque c’est eux qui ont, en groupe, traité des différentes thématiques liés aux enjeux des Réserves de Biosphère pour faire ressortir leurs fiertés et leurs idées d’actions pour le territoire. Chaque groupe s’est penché sur l’une des thématiques suivante : les richesses naturelles ; les richesses culturelles ; les savoir-faire, produits et activités liés au développement durable ; et la recherche et l’éducation à l’environnement.
Richesses naturelles – La montagne Pelée, les îlets de rivière, les cultures, les sources, l’arbre du voyageur et le bois flo font la fierté des Pointois et Pointoises. Malheureusement diverses menaces pèsent sur ces richesses, les participants ont identifié la pollution chimique, les déchets, la déforestation, le manque de connaissances et les risques naturels (éruption volcanique, érosion, tsunami). A l’échelle de la Martinique, voici toutes les richesses que les participants ont distingué : le littoral, avec sa diversité de sédiments et ses mangroves, la Caravelle, le rocher du Diamant, le tombolo, la baignoire de Joséphine, le jardin de Balata, les gorges de la Falaise, la savane des pétrifications, le zamana de l’habitation Ceron ainsi que la richesse faunistique au travers de la nomination de nombreuses espèces animales terrestres et aquatiques (colibri, matoutou falaise, trigonocéphale, oursins blanc et noir, langouste, …). Les menaces nommées pour ces richesses croisent celles identifiées pour la commune de Basse Pointe puisque les habitants ont cité les risques naturels, les pollutions chimique et agricole, les déchets ainsi que les sargasses.
Richesses culturelles – La culture de l’indianité est une richesse phare de Basse Pointe, ainsi que le bwa flo et le bèlè. Le patrimoine bâti, notamment les habitations Chalvet et Pécoul, et le centre culturel développé dans l’habitation Gradis et son pont ont été nommés. Les habitants ont aussi mentionné les évènements de Chalvet, qui font partie de l’histoire et sont commémorés annuellement, ainsi que le « médecin des gueules cassées » Hyppolite MORESTIN. Enfin, ils sont fiers que Basse Pointe ai été source d’inspiration pour les œuvres d’Aimé CESAIRE. Ils souhaiteraient aujourd’hui que l’église de la commune, l’ancien tribunal civil et l’habitation Leyritz soient réhabilitées et que les ruines soient misent en valeur pour développer le tourisme. Ils estiment également important que l’histoire de la Martinique et ses savoir-faire soient transmis.
Savoir-faire, produits et activités liés au développement durable – Les activités sportives sont une des richesses de Basse Pointe, notamment la randonnée entre Grand’Rivière et Basse Pointe ainsi que la pratique du surf et du bwa flo. De plus, les habitants ont été sensibilisés aux énergies renouvelables avec l’installation de panneaux solaires et de lampes led sur les lampadaires de la commune, et ils aimeraient poursuivre ces efforts. Ils ont par exemple salué la commune du Vauclin pour ses éoliennes et bornes de recharge pour les véhicules électriques. Ils souhaiteraient également installer dans leur commune des citernes de récupérations d’eau de pluie. A plus grande échelle, ils voudraient que des campagnes de sensibilisation au développement durable soient mises en place, ainsi que des actions d’élimination des VHU. Ils pensent également important de dépolluer les eaux de sources et de trouver des terrains non pollués pour y développer l’agriculture biologique. Ils sont d’ailleurs fiers que leur ville détienne le label zéro pesticide « 3 feuilles ».
Recherche et éducation à l’environnement – Les habitants apprécient la sensibilisation au traitement des déchets faite par la ville. En effet, les écoles sensibilisent au gaspillage alimentaire et éduquent les élèves au tri des déchets, et la ville participe aux événements « Pays Propre ». En outre, le Centre Communal d’Actions Sociales soutient des animations intergénérationnelles autour des jardins créoles, qui apprennent aux plus jeunes à jardiner en harmonie avec la nature. Puis, au niveau de la Martinique dans sa globalité, ils saluent les recherches faites par le Centre de Découverte des Sciences de la Terre (CDST) et l’éducation à l’environnement opéré par les structures gestionnaires des aires protégés. Pour développer la recherche et l’éducation à l’environnement, les participants ont émis diverses propositions : mettre en place des journées de sensibilisation à la protection de l’environnement ; embellir les communes avec des jardins publics et jardins créoles ; revaloriser les sentiers de randonnée avec des balisages, y intégrer des panneaux d’information sur la biodiversité et mettre en place une charte pour le respect de ces milieux ; proposer aux jeunes des temps d’échanges et d’activités autour de l’environnement ; financer des recherche sur la valorisation des sargasses ; et enseigner sur le bwa flo, de son histoire à son utilisation.
« Il existe aujourd’hui 686 Réserves de Biosphère dans le monde, qu’est-ce qui fera de la Martinique la 687ème ? » C’est ce que nous recherchons en venant à votre rencontre, alors n’hésitez pas à nous faire part de votre avis, lors des réunions à venir, par mail ou sur notre page Facebook !