Compte-rendu des réunions | Ville de Saint-Joseph

Réunion citoyenne pour le titre mondial de Réserve de Biosphère, ville de Saint-Joseph

 

Lundi 29 juillet, la ville de Saint-Joseph a accueilli la 30ème réunion publique d’information et co-construction de la candidature mondiale de la Martinique. Ces réunions, initiées mi-septembre 2018 au Diamant, ont permis aux habitants des trente communes rencontrées au cours de ces 10 mois de faire valoir les atouts de leur commune et du territoire martiniquais et être ainsi acteurs de la construction du dossier de candidature.

 

Monsieur le Maire, M. Athanase Jeanne-Rose, a souhaité la bienvenue à l’association et aux nombreux participants. Il a souligné l’importance de protéger le patrimoine de Saint-Joseph, fort de nombreuses rivières : « l’eau c’est la vie ». Il a d’ailleurs tenu à souligner les efforts déjà entrepris pour protéger l’environnement, sujet auquel il accorde une importance particulière. C’est donc tout naturellement qu’il soutient la candidature de la Martinique au titre de Réserve de Biosphère : « il en va de ce que nous allons laisser à nos enfants et nos petits-enfants ».

Sur ces mots, Mme Nathalie de Pompignan, Présidente de l’association, a remercié la commune pour son accueil et les habitants d’être venus si nombreux. Elle a ensuite présenté l’origine du projet et expliqué le titre de Réserve de Biosphère et ses plus-values pour la Martinique. Une Réserve de Biosphère n’est pas une mise sous cloche ; c’est un outil mondial que peuvent utiliser les territoires souhaitant s’engager dans un développement économique et social durable, dans le respect et la valorisation de leur environnement et de leur patrimoine culturel. Valoriser et fédérer sont les maitres mots de la démarche. La Martinique, détentrice de ce titre, gagnera en reconnaissance, visibilité et attractivité. Les échanges avec le réseau des territoires Réserves de Biosphère lui permettront notamment de développer coopérations et partenariats à l’échelle régionale et mondiale.

Les participants ont ensuite pris le relais. En groupe, ils ont dénombré les atouts de leur commune et de la Martinique, et suggéré de nombreuses actions possibles, selon les quatre thématiques associées au titre : les richesses naturelles ; les richesses culturelles ; les savoir-faire, produits et activités liés au développement durable ; et la recherche et l’éducation à l’environnement.

Richesses naturelles – Les principaux atouts de Saint-Joseph sont ses nombreuses rivières et ses sources, ainsi que ses forêts denses où règnent une grande diversité floristique et des espèces d’arbres rares, comme le Bois muscade (Plinia pinnata L.), un cicatrisant efficace. Les plantes médicinales représentent d’ailleurs une grande richesse locale. Le site naturel de Cœur Bouliki, récemment labellisé « forêt d’exception, est unanimement cité.

En Martinique, les Joséphins ont identifié de nombreux joyaux : la Montagne Pelée, les Pitons du Carbet, la presqu’île de la Caravelle, les Îlets du François, le Rocher du Diamant, la Savane des Pétrifications et les Gorges de la Falaise. En outre, les différents écosystèmes marins (les mangroves, lieux de reproduction et de croissance de nombreuses espèces marines et les récifs coralliens) sont particulièrement précieux. N’oublions pas également que les îlets sont des sites de nidification de nombreux oiseaux migrateurs. Les sources d’eau, plate et gazeuse, sont inestimables et les plages de sable blanc et noir témoignent de la diversité des paysages, ainsi que les nombreux points de vue !

Ces richesses naturelles sont cependant menacées par l’être humain et ses activités, sources de pollutions : usage intensif de pesticides, urbanisation sauvage, mauvaise gestion des déchets et VHU, … Les sargasses, les divers risques naturels, et les épidémies (chikungunya, zika, …) ont également été mentionnés.

Richesses culturelles – Au sein de la commune, les habitants sont fiers des 13 passages de gué, de leur Eglise, réplique de Notre Dame, des rimèd razié, de leurs chanteurs et conteurs qui interviennent dans les veillés mortuaires et les veillées de noël et des activités sportives organisées. Les artistes locaux ont été applaudis, en particulier Marcé. Très imaginatif, Marcé, l’un des chanteurs martiniquais les  plus reconnus, a instauré dans le patrimoine musical le ti-bois sur pied.

En Martinique, les danses traditionnelles (biguine, bèlè, mazurka, …), les musiciens, les conteurs, les tenues et coiffes traditionnelles et l’artisanat font l’unanimité. Tout comme les monuments historiques, le Tour des Yoles, le Carnaval et les chantés nwel. Le Grand Marché couvert de Fort de France et les mets culinaires ont également été sélectionnés. Enfin, le créole fait partie de l’identité de la Martinique. Et il se doit d’être valorisé.

De nombreuse actions ont été suggérées : à l’échelle locale, réaliser un atlas répertoriant les bâtiments, lieux publics et sites remarquables du patrimoine historique de la commune, ainsi qu’un inventaire historique des grandes figures de Saint-Joseph (artistiques, politiques, économiques, sportives, …), ce qui permettrait de sensibiliser les jeunes Joséphins à l’histoire de leur lieu de vie. La route des gués pourrait être revalorisée et les bâtiments anciens rénovés. En outre, en matière touristique, de nombreuses initiatives ont été proposées : créer des circuits touristiques à thème, valoriser les conteurs et instaurer une journée consacrée au port de tenues traditionnelles. D’une manière générale, la protection du patrimoine naturel et culturel est apparue à tous primordiale.

Savoir-faire, produits et activités liés au développement durable – A Saint-Joseph, l’activité agricole traditionnelle a une grande importance, notamment les jardins créoles. La culture maraîchère bio s’y est développée, ainsi que les cultures florales, l’élevage, l’aquaculture et la sylviculture. La ferme Bouliki Bio propose d’ailleurs des découvertes de son activité. Les nombreux circuits de randonnées, partant de Cœur Bouliki, ont également été mis en avant, ainsi que l’activité de kayak et les randonnées à dos de mulets. La commune a équipé les écoles, la mairie et l’Eglise de panneaux solaires et mis en place des récupérateurs d’eau, notamment pour entretenir le stade de football.

Pour la Martinique, les participants ont souligné les jardins créoles, les randonnées, les éoliennes et le tri des déchets avec la mise en place de déchetteries. Le rhum AOC, la production de miel agréé et la filière cacao d’excellence portée par l’association VALCACO sont cités. Pour aller de l’avant, ils aimeraient que les essences forestières soient inventoriées. Mais aussi revaloriser, grâce au développement de l’écotourisme, le site de Cœur Bouliki et la zone Nord de Saint-Joseph, avec les quartiers alentours (commerçants, agriculteurs bio, …). Pour la zone Sud, le projet de route des gués le long de la rivière Blanche, doit être poursuivi afin de mettre en valeur les sites culturels et les quartiers du pourtour.

Quant à la Martinique, le développement des énergies renouvelables a le vent en poupe : utiliser la géothermie, étudier la possibilité de réaliser une centrale électrique marémotrice et développer l’énergie solaire à l’échelle des habitants, en incitant par exemple les particuliers à installer des panneaux photovoltaïques à leur domicile. L’eau est un bien inappréciable: encourager la récupération d’eau, chez les habitants et dans les entreprises, est une nécessité tout comme la sensibilisation en matière de tri des déchets qui devrait être démultipliée. En matière d’agriculture, la valorisation des jardins créoles est plébiscitée.

Recherche et l’éducation à l’environnement – Les randonnées et parcours de découvertes, à pied, à vélo et en kayak, la visite des gués et la sensibilisation des enfants sur la nécessité de garder l’environnement propre sont des activités reconnues à Saint Joseph où agissent le Carbet des Sciences et la Fédération des Œuvres Laïques (FOL – Ligue de l’enseignement) .

En Martinique, de nombreux atouts ont été soulignés : l’herboristerie créole (pharmacopée) et la FREDON Martinique (Fédération Régionale de Défense Contre les Organismes Nuisibles) pour son activité de prévention et lutte contre les nuisibles des cultures par des traitements naturels, et pour son projet de revalorisation des variétés traditionnelles de café, comme le Typica, dont l’origine remonte à 1720.

Parmi les suggestions faites dans le cadre de cet atelier : mise en valeur des sources que l’on pourrait déclarer d’utilité publique et d’intérêt général, éducation civique destinée à améliorer la gestion des ordures (encombrants, VHU, …), sensibilisation aux rejets des huiles usagées (mécaniques et ménagères) et mise en place de bornes de récupération pour les batteries et produits inflammables, afin qu’ils ne soient plus jetés dans la nature.

A l’issue de la réunion, M. le Maire et la Présidente de l’association ont remercié tous les participants pour leur actives et fructueuses contributions. M. le Maire a conclu en réaffirmant son appui à la démarche de candidature et en a également assuré le soutien par le Conseil Municipal de la ville de Saint-Joseph.

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