Compte-rendu des réunions | Ville du Vauclin

Réunion citoyenne pour le titre mondial de Réserve de Biosphère, ville du Vauclin

 

 

C’est au Vauclin que s’est déroulée la 26ème réunion d’information et de co-construction de la candidature de la Martinique au titre mondial de Réserve de Biosphère. M. Jimmy Farreaux, adjoint en charge de l’aménagement du territoire et de l’environnement, a accueilli les participants au nom de M. le Maire, M. Raymond Occolier. Il a confirmé tout l’intérêt et le soutien du Conseil municipal pour cette démarche et a souhaité une belle réunion aux participants.

La Présidente de l’association, Nathalie de Pompignan, a tenu à remercier la mairie du Vauclin, ses élus présents, et les participants, avant de présenter l’association et son objet. Elle a précisé la définition du titre de Réserve de Biosphère et exposé le réseau de coopération et de partenariats qu’il offre. Puis, elle a explicité la démarche participative, caractéristique des Réserves de Biosphère,  et l’a illustrée de divers exemples issus des Réserves de Biosphère, tant en Guadeloupe et en Polynésie qu’en Corée du Sud et au Brésil. Les habitants sont ensuite devenus les acteurs de cette réunion publique, en identifiant en groupe les atouts de leur commune et de la Martinique, selon les quatre thématiques du titre mondial : les richesses naturelles ; les richesses culturelles ; les savoir-faire, produits et activités liés au développement durable ; et la recherche et l’éducation à l’environnement.

Richesses naturelles – Le littoral est un grand atout de la commune. Grand Macabou et la Pointe Faula en sont de beaux exemples. Les points de vue sont nombreux, et la Montagne du Vauclin toujours présente dans le paysage. La presqu’île de Trou Cochon permet également de profiter de la beauté du Vauclin, et notamment de sa mangrove, milieu particulièrement riche en biodiversité. Dans les fonds marins, on retrouve herbiers et coraux. Les espèces terrestres et marines sont très fortement soulignées : mangoustes, manicous, gri-gris, colibris, mais aussi nombreuses espèces de poissons, crabes, crustacés, et oiseaux, sans oublier les tortues qui pondent sur les plages de la commune. Enfin, le vent favorise de nombreuses activités, comme la planche à voile ou le kitesurf.

En Martinique, les sites naturels d’exception ne manquent pas : la Montagne Pelée et les Pitons du Carbet, le Rocher du Diamant et celui de la Perle, le Tombolo de Sainte-Marie, la Caravelle, la Baie du Galion et la Baie du Trésor, les Gorges de la Falaise, l’îlet de la Table du Diable et les Îlets du Robert ainsi que les Fonds Blancs. Les très nombreuses rivières de notre île, parsemée de sources d’eau plate et naturellement gazeuse sont des atouts incontestables. Sans oublier la flore d’une très grande diversité, « l’île aux fleurs », et les plantes médicinales. Cependant, diverses menaces pesant sur ces richesses ont été identifiées. Les pollutions de l’air, de la terre et de la mer, notamment par les déchets plastiques, les VHU, les déchets industriels, les eaux usées, les pesticides et le chlordécone sont unanimement citées. L’urbanisation et la déforestation, la surexploitation des ressources et le non respect de la réglementation mettent également les atouts du territoire en péril. Enfin, les risques naturels, dont l’érosion, ont été mentionnés, ainsi que les pollutions en provenance des pays caribéens  voisins.

Richesses culturelles – Dans la commune, les habitants ont mis en valeur les danses traditionnelles (haute-taille, biguine, bèlè) et les musiques traditionnelles (groupes « Kantik », zouk, orchestre, dancehall, …), l’élection de la reine du Carnaval et le Carnaval des écoles, où les savoir-faire de la Martinique sont présentés (costumes, …), les pratiques traditionnelles de pêche, les exploitations agricoles, et, en matière de gastronomie, le chocolatier Madin’Cao. Les associations culturelles ont été saluées ainsi que la manifestation annuelle « Chansons d’hier dans les bouches d’aujourd’hui », où le public, et particulièrement les seniors, vient de toute la Martinique.

En Martinique, le Carnaval a été souligné, tout comme les danses et musiques traditionnelles. Les costumes traditionnels, le savoir-faire artisanal, le rhum AOC, les langues, la yole, les jeux et jouets traditionnels, la gastronomie, la littérature locale, les artistes peintres et sculpteurs, sont autant de richesses propres au territoire. Les participants ont également cité le surf, l’archéologie et le Musée du Père Pinchon. Enfin comment ne pas mentionner la générosité, la solidarité et l’entraide des Martiniquais. Les habitants souhaitent mettre en valeur les vestiges (Geôle, Calvaire, ruines, …) et les monuments (Chapelle, Buste de L.J Landa) du Vauclin, poursuivre et améliorer la valorisation des sentiers pédestres, des maisons et habitations traditionnelles, et développer la pêche à la senne. Il est également capital de transmettre les valeurs et richesses culturelles (objets d’antan, actions scolaires, personnalités, littérature, …), renforcer les liens intergénérationnels, promouvoir l’artisanat local et développer des ateliers linguistiques pour des échanges inter-îles (proverbes, langues parlées et écrites, contes).

Savoir-faire, produits et activités liés au développement durable – L’agriculture, l’élevage, et l’aquaculture du Vauclin ont été abordés, ainsi que la pêche traditionnelle avec sa vente directe. La commune est riche de nombreux atouts : production de bananes bio, miel, fromages et yaourts locaux. Les jardins créoles et les fermes botaniques, comme le Jardin de la Montagne (de M. Babo), ont été applaudis, ainsi que le Domaine des Bulles, concept d’hébergement touristique insolite et écologique. La menuiserie du Vauclin a également été mentionnée comme savoir-faire unique. Puis un certain nombre d’activités en faveur du développement durable a été rapporté : la visite de la mangrove, le parcours santé, les activités nautiques de la baie de Massy-Massy, les randonnées (boucle Vauclinoise, sentier de Macabou) et bien sûr la ferme éolienne.

En Martinique, divers savoir-faire ont été mis en avant : la menuiserie, le travail du Bakoua (chapeaux, accessoires, vêtements), la pêche traditionnelle et la gastronomie. De plus, les participants se réjouissent de la présence et de l’importance des marchés locaux, lieux de production et consommation locale. Pour aller plus loin, ils proposent de développer l’énergie solaire et éolienne, remettre au goût du jour la thalassothérapie, la récupération d’eau et la fabrication de sel, et valoriser la vannerie. Mais aussi de réutiliser les déchets, notamment les bouteilles plastiques, et de valoriser les algues, comme la spiruline.

Recherche et éducation à l’environnement – Dans la commune, les acteurs impliqués dans un tourisme respectueux, comme Benoit de Kayak Evasion Martinique, qui organise des visites de la mangrove en kayak, ou encore le Club Nautique, avec Roland Ursulet ont été mis à l’honneur. Il en a été de même pour la sensibilisation au milieu terrestre et marin réalisée auprès des scolaires, ainsi que les jardins créoles éducatifs. Différentes structures de la Martinique ont été reconnues pour leurs actions : le jardin de Balata, le Carbet des Sciences, le CDST, et le Jardin d’Emeraude, ainsi que l’opération « Pays propre ». Dans cet atelier, les participants ont formulé de multiples propositions. Ils  aimeraient que la recherche sur l’utilisation et la valorisation des sargasses soit approfondie. Des actions d’éducation et de sensibilisation tout public sur les rivières et le milieu marin doivent être mises en place afin d’éviter que les véhicules y soient nettoyés, et les déchets et les rejets industriels de toutes sortes y soient déversés. Ils souhaiteraient également sensibiliser les acteurs économiques à l’importation des déchets, notamment plastiques, et aux déchets abandonnés sur les bords de routes. L’éducation civique apparaît comme une priorité. Selon les habitants, il semble nécessaire de renforcer la prise de conscience sur les déchets, pour que chacun pense tri sélectif et recyclage.

La Présidente de l’association a adressé tous ses sincères remerciements aux nombreux participants pour la richesse et la qualité de leurs travaux. M. Jimmy Farreaux en a fait de même, avant de clôturer la réunion en témoignant de sa joie quant à ces échanges fructueux et de son espoir pour l’attribution du titre mondial de Réserve de Biosphère à la Martinique.

 

 

Partager:

Facebook
Twitter
Pinterest
LinkedIn

Autres publications

Trois titres UNESCO, une richesse à valoriser

Sous l’impulsion du Comité Martiniquais du Tourisme, les représentants des trois titres de l’UNESCO ont entamé une série de rencontres permettant de définir une stratégie de valorisation commune