Réunion citoyenne pour le titre mondial de Réserve de Biosphère, ville du François.
Vendredi 18 Janvier, le berceau de la yole ronde a accueilli la onzième réunion citoyenne du projet de candidature au titre mondial de Réserve de Biosphère attribué par l’UNESCO. M. le Maire, Joseph Loza, a souhaité la bienvenue aux nombreux participants à cette réunion d’information et de co-construction à ce titre valorisant nos trésors martiniquais. « La principale richesse, c’est bien la biodiversité ! Le François est une richesse par la nature, par la mer, par ses îlets, par sa géologie particulière… », selon M. le Maire. « Les meilleurs spécialistes de la Martinique, ce sont bien les Martiniquais. Mais les premiers défenseurs de la Martinique sont au François. Nous sommes prêts à défendre et à aimer la Réserve de Biosphère ». Et ce sont sur ces mots d’accueil enthousiaste, que Mme. Nathalie de Pompignan, présidente de l’association Martinique Réserve de Biosphère, a présenté le projet aux franciscains.
Le titre mondial de Réserve de Biosphère permet en effet de valoriser nos richesses naturelles et culturelles, nos savoir-faire et nos activités contribuant au développement durable, ainsi que nos actions d’éducation à l’environnement et de recherche. « Valoriser » est bien le mot résumant ce titre…
… tout comme « fédérer » ! En effet l’association porteuse du projet part à la rencontre des habitants des communes afin de recueillir leurs propositions. Au travers de quatre ateliers, les Martiniquais sont conviés à aborder les joyaux naturels, culturels, les activités et savoir-faire, l’éducation à l’environnement et la recherche dont ils peuvent être fiers au sein de leur territoire. Les participants du François ont été très productifs en idées passionnantes.
Richesses naturelles – Ont été identifiés comme atouts naturels, le Rocher Leclerc, site d’escalade, la mangrove, les fonds blancs également connus sous le nom de « Baignoire de Joséphine », la barrière de corail, les nombreux îlets du François et les magnifiques points de vue, entre autres… Des espèces emblématiques comme l’iguane sont présents sur l’îlet Chancel. La population cosmopolite a été citée comme étant un atout de la commune. Pourtant les activités humaines sont aussi des menaces : les diverses pollutions (métaux lourds, chlordécone et autres pesticides, produits en plastique…), l’érosion du littoral, les sargasses, le changement climatiques constituent des dangers et des risques pour nos richesses naturelles, d’après les participants.
Richesses culturelles – La Yole ronde, le rhum, la danse de la haute taille sont des trésors culturels franciscains. Parmi les innombrables richesses culturelles mises en exergue par les participants, l’Habitation Clément et sa Fondation organisant expositions et cinéma en plein air, la culture d’habitation, l’architecture de la mairie du François, les personnalités illustres comme le général Brière de l’Isle, Homère Clément et Charles Voustad. En Martinique, il existe « une importante production d’artistes littéraires au kilomètre carré » diront certains. D’autres assureront que le meilleur rhum se trouve au François. Mais ce qui est certain, c’est que la Martinique est bien la patrie du rhum qui est notre meilleur ambassadeur mondial. Une multitude de propositions a été faite par les habitants afin de valoriser les richesses culturelles de leur commune et de la Martinique. Les sentiers pédestres et touristiques sont à développer comme par exemple une balade à pied du bourg du François jusqu’à l’Habitation Clément, après une sortie en mer sur les îlets. Les chantiers navals sont une possibilité au vu du savoir-faire de la commune relatif aux embarcations marines. En Martinique, une école de yole comme une école de la cuisine créole (transmission des traditions culinaires) ou encore une école des Arts (valorisation de la poterie, des danses, de la vannerie, du bèlè, entre autres) pourraient être également envisagées. Réinsérer les jeunes au travers de chantier de professionnalisation autour des savoir-faire traditionnels a été également proposé.
Savoir-faire, activités et produits liés au développement durable – Le rhum, toujours cité, est un savoir-faire dont les franciscains sont fiers. La yole ronde en est un autre, tout à fait remarquable au François, lieu de son berceau. Les Franciscains ont d’ailleurs pris l’initiative, par le biais d’une association, de proposer qu’elle soit candidate au patrimoine immatériel de l’UNESCO. La transformation et la valorisation de nombreux produits ont été évoquées comme les produits laitiers de la ferme de Frégate, la farine de manioc, les jus, etc.. En Martinique, ont été mis en avant l’agriculture raisonnée, les produits de la mer et la pêche artisanale, la pharmacopée locale, ou encore la fabrication de balai latanier, ou la musique folklorique comme le chouval bwa. A l’image des 81 tables martiniquaises retenues sur les 215 restaurants du premier guide culinaire de Gault & Millau Antilles-Guyane, la Martinique possède un art culinaire et une gastronomie digne d’être valorisée. Les floralies, expositions florales, permettent également de révéler le savoir-faire des professionnels de l’horticulture et d’affirmer notre positionnement d’île aux fleurs.
L’économie du partage (l’esprit lasotè, coups de main) est une particularité de notre île dont nous pouvons aussi être fiers. Les participants ont ainsi proposé la mise en place d’une idée extraordinaire : le laboratoire du « vivre ensemble », ainsi que la valorisation d’un tourisme vert et solidaire comme l’hébergement chez l’habitant ou les écolodges. La valorisation des sargasses et son éventuelle utilisation comme matière première a été suggérée.
Recherche et éducation à l’environnement – Les sentiers sous-marins entre les îlets créés par le Carbet des Sciences, les recherches historiques et ethnoculturelles sur la haute taille ont été des thématiques proposées au François. En matière d’éducation à l’environnement, un renforcement de la sensibilisation au sein des écoles sur la faune et flore martiniquaises et les impacts humains pesant sur elles a été retenu. L’augmentation de la prévention contre les risques naturels, l’accompagnement vers l’agriculture biologique et la pêche durable au travers de méthodes de pêche respectueuses des ressources limitées ont été suggérés. Egalement, pour la ville du François, la mise en place d’un parcours sportif à vocation éducative afin de valoriser le front de mer.
Joseph Loza a clôturé la réunion en remerciant l’association et tous les habitants pour leurs contributions très intéressantes. « On aurait pu aller jusqu’à minuit » ont ajouté certains participants tant l’enthousiasme était présent et les propositions riches. « Nous sommes parés ! » ont été les mots de conclusion de la réunion citoyenne franciscaine.
Les prochaines réunions publiques se tiendront au mois de mars. L’association porteuse de ce projet fédérateur et collectif vous attend impatiemment pour construire ensemble la candidature au titre mondial de Réserve de Biosphère attribué par l’UNESCO.