Réunion citoyenne pour le titre mondial de Réserve de Biosphère, ville du Prêcheur
Le Prêcheur a accueilli jeudi 24 octobre 2018 la quatrième réunion territoriale pour la candidature de la Martinique au titre mondial de Réserve de Biosphère, décerné par l’UNESCO. Les Prêchotains ont partagé leur « konman nou » et les atouts de leur commune comme la richesse des espèces endémiques, les monuments et savoir-faire (boyo ton, pistache locale, cacao, etc.) et proposé des actions particulièrement intéressantes pour la co-construction de ce projet collectif.
Les participants ont été accueillis par Monsieur le Maire, M. Marcelin Nadeau. M. le Maire a réaffirmé son soutien au projet de candidature auprès du Programme « Homme & Biosphère » de l’UNESCO et la nécessité d’une participation effective des usagers des écosystèmes. Il a souligné que le développement économique n’était pas seulement réalisé par les institutions mais, également et surtout, par et pour les acteurs du territoire. C’est bien cette démarche participative des Réserves de Biosphère, associant les habitants dès le début du processus, que Monsieur le maire a apprécié.
Marcellin Nadeau a ainsi posé la question qui concerne tous les acteurs martiniquais : « Comment faire du capital naturel un levier de développement ? ». La ville du Prêcheur a été très vite consciente de l’importance à définir une telle stratégie de développement et à réfléchir très tôt aux orientations à prendre : par exemple, quelle forme de tourisme souhaitons-nous et pour quel public ? La nature préservée du Nord de la Martinique fait de lui un territoire innovant, réunissant nature et culture dans les choix de gestion. Avant de laisser la parole à l’association Martinique Réserve de Biosphère, Monsieur le Maire a partagé les attentes de la ville du Prêcheur : trouver l’équilibre entre préservation, développement et valorisation.
Karine Roy-Camille, vice-présidente de l’association, a présenté ce projet fédérateur et collectif de candidature. Il a été rappelé qu’une Réserve de Biosphère n’est pas une mise sous cloche de la Martinique et que le maitre mot des Réserves de Biosphère est « valoriser ». Les différentes phases du processus participatif ont été expliquées avant d’initier avec les habitants les ateliers de co-construction.
Quatre ateliers participatifs ont abordé les richesses culturelles, les richesses naturelles, les savoir-faire et activités liés au développement durable et les thèmes de recherche et éducation à l’environnement souhaités. Au sein de chaque atelier, les participants ont fait part des atouts, en listant ce dont ils peuvent être fiers dans leur commune et en Martinique, puis proposé des actions destinées à les valoriser.
Pour la commune ont été mis en avant la richesse de la biodiversité marine grâce à la réserve marine Albert Falco, l’arbre « Saint-Sacrement », les tourterelles Zenaida (tourterelle à queue carrée et tourterelle triste), les cochons et cabris sauvages .
Projets sur la prévention des risques notamment liés au changement climatique, habitats renouvelés, aménagement d’un espace public et randonnées sur l’itinéraire de Grande-Savane au Prêcheur et dénommé « Domaine Martiniquais de l’Expérimentation » (DOME) ont été soulignés.
Pour la Martinique, le rhum est reconnu comme le meilleur ambassadeur de la Martinique. Le ti-punch et en particulier LE rite autour du ti-punch sont distingués parmi les richesses culturelles martiniquaises. Les jeux d’antan ont été mis aussi en lumière. En effet, les enfants martiniquais, « scientifiques avant l’heure », exercent imagination et créativité grâce à ces jeux d’antan uniques que les Prêchotains souhaitent valoriser.
Le trigonocéphale, le manicou, la matoutou falaise, les papayers locaux et l’arbre sauveur (arbre Maya) ont été cités comme atouts naturels. Tout comme le sable noir, la mer et l’eau de mer. L’invasion de la tourterelle turque, l’aménagement du littoral et, bien-sûr, les pollutions ont été les menaces identifiées, impactant les richesses naturelles
En matière d’éducation à l’environnement, les habitants ont proposé une sensibilisation plus importante aux enjeux environnementaux, et ce dès le plus jeune âge. En matière de recherche, la valorisation des lahars et leur prévention ont été retenus.
Enfin, la diversité et la qualité des propositions ont été remarquées. Le tourisme familial et l’écotourisme alliant culture, nature et sport sont des moyens de valoriser les richesses culturelles de la commune (Eglise, clocher, histoire de la commune, habitation Céron et habitation Tardon) et les trésors naturels. Des randonnées thématiques autour des plantes médicinales, des anses ou de la culture scientifique ont été imaginées par les habitants et des évènements, comme concours agricoles, concours de pêche, festival de kayak et d’aviron, ont été suggérés afin de mettre en avant savoir-faire et habitats naturels.
L’association remercie vivement les Prêchotains pour leur accueil et tout particulièrement leur « konman nou » (à valoriser également selon les habitants du Prêcheur). Leurs propositions enrichiront la synthèse des données recueillies lors de ces réunions citoyennes dans les 34 communes du territoire. Le mot de conclusion est revenu à Monsieur le Maire pour qui le temps consacré à la concertation avec les habitants est toujours du temps gagné car le projet est au final un projet réalisé par et pour les habitants.
La prochaine réunion publique aura lieu à la Trinité, Mairie de La Trinité, mardi 30 octobre à 18h. Elle est ouverte à tous les citoyens.