Réunion citoyenne pour le titre mondial de Réserve de Biosphère, ville de La Trinité.
La Trinité a accueilli la cinquième réunion territoriale le 30 Octobre 2018. Les Trinitéens, venus en grand nombre, ont partagé les atouts de leur commune : biodiversité d’exception avec une espèce endémique, le moqueur à gorge blanche, l’unité sucrière du Galion, une offre en randonnées et sports nautiques avec des sites reconnus. Ils ont proposé des actions très intéressantes pour la co-construction du projet de candidature, comme la valorisation de la pharmacopée locale, le développement d’éco-quartiers ou la recherche sur les sargasses associant les marins pêcheurs.
Le Maire, M. Frédéric Buval, a reçu les nombreux habitants présents en rappelant les grands défis du territoire trinitéen mais également les atouts et les talents permettant de les relever. Il a qualifié cette réunion d’espace d’échange ouvert à tous et engagé officiellement la Trinité dans ce projet de co-construction et de démarche fédératrice.
Jean-Paul Jouanelle, vice-président de l’association Martinique Réserve de Biosphère, a présenté les atouts de ce titre pour la Martinique. Une Réserve de Biosphère n’est pas une aire protégée mais bien un outil puissant pour valoriser nos richesses naturelles, culturelles, nos savoir-faire et nos activités engagés en faveur du développement durable. Aucune réglementation n’est imposée. Ce sont bien les habitants et habitantes, acteurs du territoire, qui décideront des actions de valorisation à entreprendre. Ainsi les différentes phases de la démarche participative vers ce titre mondial ont été expliquées avant d’initier la seconde partie de la réunion.
La soixantaine de participants a été ainsi répartie en quatre ateliers. Chaque atelier s’est concentré sur l’une des thématiques que le titre mondial de l’UNESCO « Réserve de Biosphère » aborde : les richesses naturelles : les richesses culturelles, les savoir-faire et activités de développement durable, la recherche et l’éducation à l’environnement. Les Trinitéens ont tout d’abord défini les éléments à valoriser au regard de leur thématique sur leur commune puis à l’échelle de la Martinique. Par la suite des propositions d’actions ont été partagées afin de valoriser les éléments déterminés.
La ville de la Trinité est un territoire riche en trésors culturels et naturels mais également en savoir-faire et initiatives audacieuses de recherche et de sensibilisation. Les participants enthousiastes ont partagé de très nombreux éléments dont les habitants de La Trinité peuvent être fiers. Leurs propositions d’actions ont reflété leur dynamisme, leur créativité, les connaissances pointues de leur territoire mais surtout leur envie de contribuer à valoriser les joyaux de la Trinité et de la Martinique.
Les richesses culturelles– les habitants ont notamment cité sur leur commune le château Dubuc, les vestiges de l’usine de Bassignac, l’Habitation Duferret, le phare de La Caravelle mais également les fêtes indiennes, le festival de la bande-dessinée, le trempage. En Martinique, ont été soulignés les contes créoles en milieu scolaire et milieu hospitalier, les musées (comme le musée du Rhum, de la Banane) les musiques, le carnaval, le bèlè et toutes les danses, en général. De nombreuses actions ont été proposées, tout particulièrement la transmission de ces richesses culturelles, par le biais d’ateliers, de lien intergénérationnel, mais également de pratiques d’entraide comme le lassoté et les tontines.
Les richesses naturelles- les Trinitéens valorisent les très nombreuses richesses naturelles de leur territoire, comme les mornes offrant de magnifiques points de vue (Morne Poirier, Morne Pavillon), la mangrove et la faune d’exception de la réserve naturelle de la presqu’ile de La Caravelle, le moqueur à gorge blanche, emblème de ce territoire. Les menaces sur ces richesses sont identifiées : érosion, difficultés à traiter les eaux usées, chlordécone, ou encore les épandages.
Les savoir-faire et activités liés au développement durable- La renommée de la commune comme spot de surf n’est plus à faire et les sports nautiques sont à l’honneur. Parmi les savoir-faire remarquables, les participants ont cité les activités sucrières de la commune, la culture des champignons, la pêche (le rôle de l’école maritime a été souligné), le trempage mais aussi les cérémonies indiennes, ainsi que les activités de randonnées, notamment accompagnées de guides. Les propositions d’actions concernant la commune ont porté sur une animation de la Baie autour des sports nautiques mais également du transport maritime à partir d’embarcations plus petites et individuelles, voire électriques (une offre différente des grandes embarcations de transports). En Martinique, il faut retenir les savoir-faire autour des plantes médicinales : favoriser leur production, développer des laboratoires, commercialiser et breveter ces savoirs (propriété intellectuelle). Vannerie ou encore culture de cacao ont été mis en avant. Le développement d’énergies renouvelables a été proposé : pas seulement l’éolien ou le solaire, mais aussi l’énergie thermique en raison de la présence de sources chaudes en Martinique. La proposition de création d’éco-quartiers autour d’une agriculture responsable et diversifiée, un apport d’énergie à impact positif et des transports innovants a été souhaitée.
La recherche et l’éducation à l’environnement – Les habitants de la Trinité ont souligné le rôle d’acteurs clés sur le territoire dans la sensibilisation et l’éducation à l’environnement : le travail de terrain d’exception de la brigade de l’environnement, le Conservatoire du Littoral, la réserve naturelle de La Caravelle, l’Office Nationale des Forêts et les experts du Carbet des Sciences. Les actions de sensibilisation, au-delà de la pêche et de la mer, de l’école maritime de la Trinité ont été notées. En Martinique, la recherche scientifique multi-partenariale et l’expédition Madibenthos sur la faune marine (par le Museum national d’histoire naturelle) ont été citées car La Trinité a été l’un des sites de cette ambitieuse expédition. La pharmacopée locale à partir des savoirs ancestraux a été aussi retenue, tout comme les recherches sur les sargasses associant les marins pêcheurs. La sensibilisation sur les impacts du plastique et la nécessité de sa réduction drastique ont été proposées ainsi que la valorisation des quartiers fleuris et de la biodiversité en ville. Pour conclure l’importance de la recherche de solutions face aux risques majeurs a été mise en exergue.
Pour clore cette réunion, M. le Maire a félicité les participants pour leurs très actives contributions au projet de candidature et leurs nombreuses et riches propositions, le tout sous un tonnerre d’applaudissements.