Comptes-rendus des réunions | Ville du Morne Rouge

Réunion citoyenne pour le titre mondial de Réserve de Biosphère, ville de Morne Rouge

C’est dans la fraîcheur du Morne-Rouge que les Péléens et Péléennes nous ont accueilli le Mardi 26 mars pour construire ensemble la candidature au titre mondial de Réserve de Biosphère, décerné par l’UNESCO. Mme le Maire, Jenny DULYS-PETIT, a ouvert cette seizième réunion territoriale en remerciant l’association et a encouragé les participants à relayer l’information autour d’eux et motiver leur entourage à s’impliquer dans le projet : « en effet votre appropriation du projet est particulièrement importante car c’est vous qui allez faire vivre la Réserve de Biosphère ».

M. Jean-Paul Jouanelle, vice-président de l’association, a pris le relais pour présenter l’association et définir le titre de Réserve de Biosphère. Il a également démontré les avantages d’une telle désignation pour la Martinique, qui permettrait notamment de valoriser le territoire et ré-enchanter la jeune génération qui quitte le pays.

Une Réserve de Biosphère permet de mettre en valeur les richesses naturelles et culturelles d’un territoire et mettre en oeuvre, ensemble, des actions pour le développer durablement en respectant ses spécificités. Pour ce faire, les habitants de chaque commune sont consultés afin de définir les richesses dont ils sont fiers et qu’ils souhaitent mettre en valeur ainsi que les actions de développement durable, d’éducation et de recherche, qu’ils aimeraient voir émerger sur leur commune et en Martinique. C’est ce qu’ont fait les Péléens et Péléennes, qui ont partagé ensemble leurs fiertés et leurs idées sur ces thématiques.

Richesses naturelles – La Montagne Pelée ainsi que toute la biodiversité qui lui est associée représentent bien évidemment une grande fierté. La présence d’une petite grenouille endémique à la Martinique a été soulevée, c’est l’allobates chalcopis. En effet, selon les scientifiques, son aire de répartition se trouve probablement vers le sommet de la Pelée. Les rivières sont également une grande richesse du Morne Rouge ; elles confèrent le climat agréable reconnu par les habitants et abritent une riche diversité faunistique, notamment de belles écrevisses. Ils sont également fiers de leur agriculture respectueuse de l’environnement et de la présence de plantes médicinales. Du côté de la Martinique dans son ensemble, les participants ont cité la diversité paysagère au travers de la mer, les plages, les fonds marins, la mangrove, les différents types de forêt tropicale et les plantations (canne à sucre, banane, vanille, cacao, café) mais également la biodiversité avec en particulier l’Iguane des petites Antilles, et enfin des sites tels que la baignoire de Joséphine, le rocher du Diamant, le tombolo, et l’îlet du Loup-Garou. Puis diverses menaces ont été identifiées, tout particulièrement l’activité de la montagne Pelée, ainsi que le changement climatique, les tempêtes et cyclones, les inondations mais aussi le chlordécone, les sargasses, et les escargots qui ravagent certaines cultures.

Richesses culturelles – Parmi les richesses culturelles du Morne Rouge, on retrouve Notre Dame de la Délivrande, le Calvaire, les larmes de fonte, les maisons coloniales, le Millénium, la gastronomie, les liqueurs, la fête patronale, la foulée péléenne et la course du souvenir. En Martinique, le créole, l’artisanat (Bakoua, vannerie), les danses traditionnelles (bèlè, damier, tambour), les musiques (zouk, biguine, mazurka), le chanté nwel, la gastronomie, la yole et le gommier font la fierté des participants, mais aussi les fêtes patronales, le carnaval, les distilleries et quelques monuments historiques (Fort St-Louis, Bibliothèques Schoelcher, Eglises). Au milieu de ces richesses, les Péléens
et Péléennes ont émis le souhait de valoriser le Millenium et le Cap21 en les modernisant et les exploitant d’avantage. Ils proposent également de valoriser la diversité des distilleries en Martinique, le carnaval, les danses traditionnelles face aux danses étrangères qui se développent telle que la salsa, et pourquoi pas créer une école de la biodiversité ?

Savoir-faire, produits et activités liés au développement durable – La production locale (maraîchage, élevage) et l’exploitation raisonnée des ressources naturelles (florale, bananière, plantes médicinales, source d’eau, bois) font la fierté des habitants, tout comme les sites de randonnées du Domaine de l’Emeraude, de la montagne Pelée et la trace des Jésuite, ainsi que la pratique de l’écotourisme au Domaine de la Vallée. En Martinique, on retrouve l’aquaculture et la pêche, les éoliennes de Grand-Rivière et du Vauclin, l’artisanat (Bakoua, vannerie, ébénisterie, etc.) et l’action annuelle « Pays Propre ». Les habitants ont présenté un grand nombre de souhaits et propositions à mettre en oeuvre en ce qui concerne le développement soutenable de la Martinique : développer des cures thermales et l’écotourisme dans le Nord, les trails, l’agriculture biologique, les énergies propres (biogaz, panneaux solaires), les bornes pour véhicules électriques et des moyens de stockage d’eau pour lutter contre la sécheresse. Tout cela afin d’obtenir entre autre « une économie viable pour les jeunes ».

Recherche et éducation à l’environnement – Durant cet atelier, le parc Cap21 et le domaine d’Emeraude ont à nouveau été évoqués, puisque l’on y retrouve diverses actions d’éducation à l’environnement. L’association Kalapisan a été saluée pour ses randonnées accompagnées de guides. Puis, différentes structures martiniquaises ont été citées comme fiertés : le Centre de Découverte des Sciences de la Terre, l’Observatoire volcanologique du Morne des Cadet, le Centre Technique de la Canne et du Sucre, le Parc Naturel Régional et le Parc Naturel Marin. L’action « Pays Propre » a été rappelé au sein de ce groupe. Enfin ce sont les Juniors Rangers du Lamentin qui ont été applaudis pour leur implication dans des actions environnementales. Il a d’ailleurs été conseillé d’associer les écoles au projet de Réserve de Biosphère. Pour la suite, les Péléens et Péléennes présents souhaiteraient développer des campagnes de sensibilisation aux VHU et aux déchets, tant sur l’utilisation des déchèteries que sur le tri sélectif, développer le tourisme vert avec notamment la formation de guides pour accompagner les randonnées, et enfin investir dans les énergies renouvelables et la recherche sur la valorisation des sargasses. Être Réserve de Biosphère permettra à la Martinique d’intégrer différents réseaux afin de pouvoir échanger avec d’autres territoires ayant les mêmes problématiques ou sujets de recherche.

Pour conclure, Mme le Maire a remercié les participants et l’association et elle a soulevé un point important : « cette réunion nous a permis d’échanger ». Elle a ajouté que « nous pourrons mieux connaitre la Martinique en allant sur le site de l’association », qui regroupe les différentes fiertés révélées lors des réunions précédentes. En effet, c’est véritablement le but de ces réunions territoriales: redécouvrir et se réapproprier la Martinique et ses richesses.

 

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