Réunion citoyenne pour le titre mondial de Réserve de Biosphère, ville de Rivière-Salée
Mardi 18 juin, nous présentions aux habitants de Rivière Salée la démarche de candidature au titre mondial de Réserve de Biosphère, attribué par l’UNESCO.
La Présidente de l’association, Nathalie de Pompignan, a dans un premier temps exposé aux participants la signification du titre « Réserve de Biosphère » et la démarche de candidature en présentant des exemples concrets dans différentes Réserves de Biosphère du monde, avant d’aborder les avantages significatifs d’un tel titre pour la Martinique. Elle nous a d’ailleurs rappelé qu’il est important de prendre conscience que notre île est un trésor, et que ce titre promeut deux aspects importants : valoriser car sans valeur il n’existe ni reconnaissance ni visibilité, et fédérer afin que l’ensemble des Martiniquais se rassemblent et soient acteurs pour faire valoir les atouts de la Martinique.
Les participants se sont ainsi rassemblés pour partager ce dont ils sont fiers dans leur commune, et en Martinique, et ce qu’ils aimeraient développer pour notre île. A l’identique des réunions précédentes, les quatre thèmes clés des Réserves de Biosphère ont été abordés : les richesses naturelles ; les richesses culturelles ; les savoir-faire, produits et activités liés au développement durable ; et la recherche et l’éducation à l’environnement.
Richesses naturelles – La mangrove est une richesse certaine de Rivière-Salée, mais les habitants sont aussi fiers de leurs sources, de la nappe phréatique de Rivière-Salée, et du crabe cirique. Quant à la Martinique, ils sont fiers de sa diversité paysagère, sa richesse faunistique et floristique, de la mangrove, de la forêt, des sources Didier et Chanflor, de la montagne Pelée, de la montagne du Vauclin, du rocher du Diamant, du tombolo de Sainte-Marie, et de la présence de l’iguane des petites Antilles. Pour autant, ils ont identifié diverses menaces pesant sur ces richesses naturelles : la pollution due à l’activité humaine, et en particulier la pollution plastique, ainsi que les VHU et de manière plus générale l’inconscience humaine. Ils ont également alerté sur l’érosion des sols, l’urbanisation non contrôlée, l’utilisation de pesticides et produits phytosanitaires, ainsi que le changement climatique. Les risques sismiques, et plus particulièrement la montagne Pelée, ont également été relevés.
Richesses culturelles – Dans la commune, les habitants sont fiers du célèbre écrivain Joseph Zobel et du film Rue Case Nègre, tourné dans leur commune. L’habitation Trenelle ainsi que l’ensemble des ruines industrielles et le Pont Bac les rendent fiers de Rivière-Salée, sans oublier les anciens canaux de navigation. En Martinique, ils ont cité la langue créole, le rhum, la yole et le gommier, les danses et musiques traditionnelles (Bèlè, Damier, Zouck, Biguine, …), la Poterie, l’artisanat, la gastronomie, le carnaval, le chanté nwel, ainsi que le Château Dubuc, la savane des esclaves et les divers musées. Ils souhaiteraient, pour leur commune, que les ruines industrielles et le pont du Bac soient préservés et valorisés, tout comme les voies de navigation.
Savoir-faire, produits et activités lié au développement durable – Deux produits issus de la commune rendent fiers les habitants : la liqueur Dormoy et le cacao Louzy. Sur l’ensemble de l’île, on retrouve à nouveau le rhum et l’artisanat : vannerie, bakoua, bambou, vétiver, mais également le zakari, l’écotourisme et les énergies renouvelables : éolienne et solaire. Les participants désirent que la Martinique donne plus de place à ces énergies renouvelables, parmi lesquelles l’hydraulique et la géothermie. Concernant l’énergie hydraulique ils ont émis l’idée de s’appuyer sur les canalisations déjà existantes en y ajoutant des turbines pour créer de l’énergie. Mais de nombreuses autres propositions d’actions ont été formulées : valoriser et réactiver la zone agricole protégée (ZAP) de Rivière-Salée, valoriser la mangrove, et restaurer les berges de rivières. De plus, dans la mesure du possible, ils imaginent réaliser des retenues collinaires, recréer des bassins de rivières, et réhabiliter les voies navigables de la commune.
Recherche et éducation à l’environnement – A Rivière-Salée les habitants ont souligné les sorties effectuées par les écoles, qui proposent des échanges entre les élèves et les agriculteurs mais aussi des visites de la mangrove. En Martinique, ils ont salué les actions de sensibilisation et recherches effectuées par la maison du volcan, le Centre de Découverte des Science de la Terre (CDST) ainsi que le Pôle Agroalimentaire de Martinique (PARM). Pour la suite, ils souhaiteraient que la sensibilisation à l’environnement soit au coeur des formations scolaires, tant pour les élèves que les enseignants. Les déchets sont également un point important pour les participants. Ils aspirent à une harmonisation du système de tri sélectif dans les différentes communes, un accroissement des actions de nettoyage de plage et à une valorisation des déchets. La préservation du littoral, pour lutter contre l’élévation du niveau de la mer est aussi à aborder selon eux, ainsi que la recherche sur les sargasses et leur valorisation. L’idéal des participants serait encore de « faire de la Martinique un Pôle d’excellence écologique ».
La réunion de présentation et de co-construction au titre mondial de Réserve de Biosphère s’est achevée sur les paroles stimulantes de Nathalie de Pompignan : « Nous nous rendons compte à quel point les atouts de la Martinique sont nombreux, et comme les idées fusent lorsque nous sommes ensemble, fédérés ! ».