Comptes-rendus des réunions | Ville de Saint-Pierre

Réunion citoyenne pour le titre mondial de Réserve de Biosphère, ville de Saint-Pierre

 

C’est au pied de la montagne Pelée, dévêtue de ses nuages et dévoilant toute sa splendeur, que les Pierrotines et Pierrotains sont venus participer jeudi 17 janvier à  la réunion citoyenne de la candidature au titre mondial de Réserve de Biosphère attribué par l’UNESCO. Les habitants de l’ancienne capitale de la Martinique ont partagé les richesses qu’abrite leur commune comme les fonds marins riches en trésors naturels et archéologiques, ainsi que les nombreux savoir-faire qui ont pu inspirer notre île …

M. le Maire, Christian Rapha, a souhaité la bienvenue aux habitants venus participer à cette réunion citoyenne. « Le Nord Caraïbe pourra beaucoup apporter à ce projet de valorisation de nos trésors naturels et culturels » a-t-il souligné. « La Réserve de Biosphère sera complémentaire de la candidature de la Montagne Pelée et des Pitons du Nord à l’autre titre mondial de l’UNESCO, celui de patrimoine mondial ». Nathalie de Pompignan, présidente de l’association Martinique Réserve de Biosphère qui porte le projet de candidature à cette reconnaissance internationale, a présenté le concept, la démarche et ses importants avantages pour notre île.

Les Pierrotains ont par la suite été conviés aux ateliers de co-construction en abordant quatre thèmes : les richesses naturelles ; les richesses culturelles ; les savoir-faire, produits et activités liés au développement durable : la recherche et l’éducation à l’environnement.  En effet, la démarche participative de tous les habitants est au cœur de cette candidature. Chacun est sollicité afin de d’identifier les richesses territoriales et proposer des pistes d’actions pour valoriser nos trésors.

Richesses naturelles La Baie de Saint-Pierre, la montagne Pelée ont été cités en tout premier lieu. Ont été également évoqués les points de vue dont celui du morne d’Orange, les sources d’eau chaude et les fonds marins. Les participants ont identifié les menaces qui pèsent sur nos trésors naturels : la pollution et la destruction liée aux activités humaines, les espèces invasives, végétales et animales, le réchauffement climatique, les sargasses… L’être humain demeure la principale menace par manque de sensibilisation et de connaissances, mais aussi du fait de la disparition des savoirs ancestraux.

Richesses culturelles L’ancienne capitale de la Martinique, la ville de Saint-Pierre, est elle-même un trésor culturel. L’éruption de la montagne Pelée en 1902 a profondément changé la Martinique. Ce tragique évènement a révélé des vestiges qui témoignent aujourd’hui du passé de notre île et qu’il faut absolument valoriser : les épaves des navires, la Vierge des navires, la cathédrale Notre-Dame de l’Assomption, les ruines et les vestiges du système hydraulique de la ville…

A l’image du vieux Cuba, les habitants ont proposé de développer le vieux Saint-Pierre. Grâce à un chemin pédestre, le point de vue de la Vierge des navires pourrait ainsi être mis en valeur, tout comme le patrimoine bâti et les richesses sous-marines parmi lesquelles les épaves. Saint-Pierre est une ville d’art et d’histoire : la création d’un centre culturel Louis Delgrès ou le transfert de la tombe de sœur Onesime ont été proposés. Le marché de Saint-Pierre, en cours de classement, est un lieu particulièrement visité. L’escalier de l’intendance où fut prononcée l’abolition de l’esclavage est également en cours de classement.

Savoir-faire, activités et produits liés au développement durable Saint-Pierre est le berceau de multiples savoir-faire qui ont façonné les modes de vie martiniquais : les courses d’aviron traditionnel, la plongée sur les épaves, la pêche à la senne, le rhum à travers l’habitation Depaz… Le tourisme historique est aussi une activité-clé de Saint-Pierre. En Martinique, « même si on pense au tourisme bleu autour des plages, des sports nautiques … le tourisme vert autour de nos traces est également à valoriser ». Les activités sur la montagne Pelée en constituent un bel exemple. La musique, du jazz au zouk en « passant même par le dance hall » est également un atout de notre île. Sans oublier l’art culinaire dont l’histoire du colombo, héritage du métissage de notre population cosmopolite, représente un savoir-faire inestimable.

Les participants ont proposé de nombreuses pistes d’actions : le développement du transport maritime de passagers et de matériaux, la valorisation du « manger local » en sensibilisant les écoles et les citoyens, la mise en valeur des ruines de Saint-Pierre en mobilisant les jeunes du lycée Victor Anicet « et pourquoi pas les autres lycées ! », le développement du tourisme historique, la protection des fonds marins de la baie de Saint-Pierre, en organisant notamment le mouillage…

Réputé comme le plus beau des carnavals avant l’éruption de 1902, les participants ont proposé de redévelopper le bal des Touloulous. Le Touloulou, personnage du carnaval guyanais, est d’une élégance reconnue de la tête aux pieds portant jupon, cagoule, loup, longs gants et perruque. Cette tradition du carnaval guyanais a fait l’objet de vifs débats quant à son origine pierrotine ou guyanaise. L’écrivaine guyanaise, Aline Belfort, a récemment en confirmant l’origine guyanaise. Mais rappelons-nous qu’après la grande catastrophe, de nombreux rescapés ont trouvé refuge en Guyane et y ont installé leurs traditions martiniquaises. Il est donc légitime que les pierrotains fassent revivre la beauté reconnue des carnavals dans leur ville, en particulier le carnaval des Touloulous, qu’il soit martiniquais ou guyanais.

Recherche et éducation à l’environnement Les habitants ont salué les actions d’éducation du Centre de Découverte des Sciences et de la Terre (CDST) autour de l’astronomie et du volcanisme.  Les études archéologiques sur les vestiges terrestres et marins ont été mises en lumière. Tout comme les efforts de protection des espèces opérés par la réserve naturelle. Plusieurs propositions ont été faites par les habitants, comme  la valorisation des plantes médicinales et des semences anciennes. L’initiative de la plantothèque et grainothèque de la ville du Morne-Vert est un exemple inspirant des possibilités de valorisation et de libre accès aux vieilles semences. Il existe par exemple entre 10 et 12 espèces d’ignames mais seulement quatre sont consommées en Martinique.

Il s’agit aussi de valoriser les activités de pêche autour d’un écotourisme respectueux de l’environnement. Le poisson lion, espèce invasive, doit faire l’objet de recherches pour limiter ses nuisances et être valorisé sur le plan culinaire. La réhabilitation du jardin des plantes de 1902 a été suggérée afin de valoriser plantes locales et plantes acclimatées. Des concours sur l’environnement à destination du grand public mais aussi des scolaires et des entreprises permettraient, au-delà de sensibiliser sur les défis environnementaux, de faire émerger les solutions innovantes pour demain.

 

Certains diront que la baie de Saint-Pierre est la plus belle baie du Monde. Ce qui est incontestable, c’est qu’elle abrite l’un des plus grands sites archéologiques du Monde et est un magnifique joyau de notre île. Ce qui est également incontestable, ce sont les propositions très abondantes des habitants lors de cette réunion, comme l’a souligné M. le Maire. Ces contributions enrichiront la synthèse des réunions citoyennes réalisées dans toutes les communes martiniquaises.

Comptes-rendus des réunions | Ville du Lorrain

Réunion citoyenne pour le titre mondial de Réserve de Biosphère, ville du Lorrain.

 

En ce début d’année, l’association s’est mise en quatre avec quatre réunions territoriales entre le 16 et 19 Janvier. Le Lorrain ouvre le bal. Les Lorinoises et Lorinois ont désigné de nombreux atouts à valoriser dans le cadre de la candidature au titre mondial de Réserve de Biosphère attribué par l’UNESCO : les savoir-faire lorinois autour de la farine de manioc, du sirop de batterie ou encore culinaires ; les groupes de rue renommés ou encore les sites de pontes de tortues luths…

En ouverture de cette 1ère réunion citoyenne de l’année, Nathalie de Pompignan, présidente de l’association Martinique Réserve de Biosphère, a présenté ses vœux aux Lorinoises et Lorinois. Puis Monsieur Cabrimol, adjoint à Monsieur le Maire, M. Justin Pamphile, a remercié les habitantes et habitants de leur présence.

Nathalie de Pompignan a présenté ce projet fédérateur pour la commune et la Martinique. En effet, ce titre mondial s’adresse directement aux habitantes et habitants au travers d’une démarche participative. Tous sont sollicités afin de prêter leurs talents pour cette reconnaissance valorisant les trésors de notre pays.

Ainsi les habitants ont été invités à participer aux quatre ateliers de co-construction où ils ont pu définir les éléments à valoriser pour leur territoire, et proposer des pistes d’actions à mettre en oeuvre. Les ateliers abordent les quatre grandes thématiques définies par le titre mondial de Réserve de Biosphère : les richesses naturelles ; les richesses culturelles ; les savoir-faire, activités et produits liés au développement durable ; la recherche et l’éducation à l’environnement.

Richesses naturelles. Ont été mis en lumière les sites de pontes de tortues luths sur la commune du Lorrain. Une autre espèce emblématique de la Martinique est observable également au Lorrain : les iguanes. Pour la Martinique, les participants ont souligné comme richesses naturelles : les Gorges de la Falaise d’Ajoupa-Bouillon, le Tombolo de Sainte-Marie, la mangrove du Lamentin, le Rocher du Diamant, le saut du Gendarme de Fonds-Saint-Denis ou encore la Montagne Pelée. Les menaces pesant sur ces richesses identifiées ont été entre autres les activités humaines et leurs pollutions, particulièrement liées au chlordécone, le non-entretien des rivières ou encore le braconnage.

Richesses culturelles.  Le Lorrain est une ville où foisonnent les talents. Deux groupes de rue ont été salués par les participants. L’un d’eux a d’ailleurs joué lors de l’ouverture du stade de France à Paris. La grande parade avant les jours gras du Carnaval est un atout culturel lorinois à valoriser, selon les habitants. Le 22 Mai, 22 Mornes, 22 km est une marche organisée tous les ans à cette date. Cet évènement a été souligné. A également été applaudi l’engagement des Lorinoises et Lorinois dans la vie associative. En effet près de 30% des habitants sont engagés dans une association. Une véritable richesse pour la ville ! Un mets culinaire typiquement lorinois a été désigné, comme richesse culturelle : « le diridou », un riz au lait de coco avec du chocolat, servi le vendredi saint. Les monuments historiques comme l’église et le monument aux morts ou encore le site amérindien de Vivé ont été cités. Pour la Martinique, les participants ont également noté le bèlè et danmyé, notamment grâce au travail de l’association AM4.

Savoir-faire, activités et produits liés au développement durable. Les habitants ont désigné comme savoir-faire à valoriser sur leur commune la fabrication artisanale de sirop de batterie, issu de la canne à sucre et produit grâce au moulin et un mulet. La fabrication de farine de manioc et les cassaves cuisinées grâce à cette farine ont été aussi mises à l’honneur. D’ailleurs, un projet entre le Lorrain et la Guyane met en valeur le manioc sous toutes ses formes. Les résidus du manioc, comme le jus, pourront ainsi être utilisés et permettre de sortir des schémas habituels. Le Lorrain est également un terreau fertile en sportifs de haut niveau, tels Patrice Annonay, gardien professionnel de handball, qui a longtemps joué pour le Paris SG et qui joue actuellement au Tremblay HB, et Wendie Renard, actuellement footballeuse professionnelle à l’Olympique Lyonnais, ancienne joueuse du Rapid Club du Lorrain.

Les habitants ont proposé de formaliser la transmission des savoir-faire comme l’artisanat, la vannerie (notamment tressage de bakoua) et le rhum par des formations continues et en milieu scolaire. Ainsi ont été suggérées des formations de distillateur ou encore la réouverture de la spécialité « Vannerie » au lycée car le Lorrain avait eu cette chance d’accueillir cette section en milieu scolaire. Les Lorinois ont souligné les efforts des agriculteurs au travers la production de banane bio labélisée ou encore de cacao bio.  Tout comme les initiatives de vente directe des producteurs aux consommateurs. Il est ainsi possible de favoriser les circuits courts (paniers de producteurs et/ou marché agricole) dans toute la Martinique, renforcer l’autosuffisance de l’île et limiter sa dépendance aux importations de produits frais notamment.

Recherche et éducation à l’environnement.  Les recherches archéologiques autour du site précolombien de Vivé ont été mises en exergue. L’association de protection des tortues luths « Kawan » a été citée sur ses actions de sensibilisation. De nombreuses propositions ont été faites par les habitants du Lorrain comme la mise en valeur des sentiers le long des rivières (rivière Capot et rivière du Lorrain). Ses sentiers éducatifs seraient animés par des guides présentant les richesses naturelles et culturelles. Le traitement des eaux usées par des plantes macrophytes et des poissons a été proposé. Une manière naturelle de traiter les problèmes de pollution et gestion des eaux usées. La question des sargasses a été suggérée comme action de recherche et développement à aborder sérieusement notamment en ce qui concerne ses conséquences sanitaires et économiques. Et des actions de préservation de la mangrove ont été proposées autour de la sensibilisation et de la plantation de palétuviers. Les habitants ont salué les réserves naturelles de Martinique préservant le littoral. En effet les Lorinois ont souligné l’importance de la préservation du littoral comme solution contre l’érosion et la montée des eaux.

 

Monsieur le Maire, M. Justin Pamphile, a conclu ces ateliers riches en propositions en remerciant et félicitant les participants. Il a également appuyé les propositions des habitants concernant notamment  les richesses patrimoniales du territoire. Le Lorrain est une terre qui a connu plusieurs temps : « le temps précolombien, le temps de la grange, le temps industriel, le temps de la canne, le temps de la banane … » Le site de Vivé par ses vestiges Arawak, son usine de l’ère industrielle, le projet de rénovation de la chapelle, en font un site pilote pour une offre touristique originale permettant de découvrir la vie du territoire et son évolution dans le temps. M. le Maire a félicité l’association pour la démarche de candidature au titre mondial de Réserve de Biosphère car l’enjeu actuel est bien de « mettre en valeur les choses du territoire DANS le territoire ». A l’image des projets lorinois autour de Vivé mais également de la « cassaverie », une invitation est faite « venez là où il se passe des choses ». C’est bien ce que le Lorrain souhaite à travers cette candidature… « Je pense que l’on peut réussir cela » a conclu M. Justin Pamphile.

Les informations et propositions recueillies seront intégrées à la synthèse des réunions des communes de Martinique. La semaine continue, avec trois autres réunions citoyennes, successivement à Saint-Pierre (17 Janvier), au François (18) et au Lamentin (19). Toutes les Martiniquaises et Martiniquais y sont conviés.

 

4 réunions territoriales en Janvier 2019 !

En Janvier 2019, l’Association Martinique Réserve de Biosphère vous invite aux quatre réunions territoriales d’information et co-construction de la candidature de la Martinique au titre mondial de Réserve de Biosphère, attribué par l’UNESCO.

Ces rencontres citoyennes se dérouleront successivement au Lorrain, à Saint-Pierre, au François et au Lamentin.

Elles présenteront la candidature de notre île et permettront aux habitants de chaque ville de définir à l’aide d’ateliers participatifs les atouts qu’ils souhaitent mettre en avant pour leur commune et la Martinique et les propositions qu’ils souhaitent faire. La durée approximative de chacune de ces réunions est de 2 heures.

Quatre réunions citoyennes échelonnées entre le 16 et le 19 janvier, pour bien commencer l’année…

16 Janvier – La ville du Lorrain est le  royaume de la banane, véritable richesse naturelle et économique du Nord Atlantique… Mais un autre trésor lorinois est également reconnu : le manioc et sa farine !

17 janvier – Notre pays renferme tant de richesses. Dans la baie de Saint-Pierre, des trésors sous-marins, des bâtiments navals, sont enfouis sous les cendres de la montagne Pelée. Sur terre, des ruines pleurent encore le drame de la Grande Catastrophe, qui n’a épargné que le brave Cyparis et a transformé la Martinique entière.

18 janvier – Avec sa baie, ses fonds blancs et la fameuse baignoire de Joséphine, la ville du François recèle, elle aussi, de nombreux trésors.

19 janvier – Le Lamentin n’est pas en reste. Véritable poumon économique, la ville abrite, outre ses nombreuses entreprises, une magnifique mangrove, trésor de biodiversité.

Lorrain, Saint-Pierre, François, Lamentin… Ces quatre villes détiennent tant de richesses naturelles et culturelles, mais aussi tant de savoir-faire qu’elles partageront tour à tour avec leurs habitants lors des réunions citoyennes de janvier :

  • Le Lorrain : Mercredi 16 janvier 2019, à 18h à la mairie du Lorrain
  • Saint-Pierre : Jeudi 17 janvier 2019, à 18h à la mairie de Saint-Pierre
  • Le François : Vendredi 18 janvier 2019, à 18h à la mairie du François, salle des délibérations
  • Le Lamentin : Samedi 19 janvier 2019, à 9h au centre culturel du bourg du Lamentin

Toutes les Martiniquaises et tous les Martiniquais sont conviés à y participer.

Comptes-rendus des réunions | Ville du Marin

Réunion citoyenne pour le titre mondial de Réserve de Biosphère, ville du Marin.

 

C’est dans la ville du Marin, abritant le plus grand port de plaisance de Martinique, que s’est tenue vendredi 14 décembre 2018 la huitième réunion citoyenne pour la candidature de la Martinique au titre mondial de Réserve de Biosphère, attribué par l’UNESCO. Les Marinois et Marinoises ont partagé les savoir-faire autour du nautisme, les richesses du Morne Gommier ou encore les initiatives autour de la réhabilitation des mares. 

Monsieur Dachir, adjoint au Maire, a accueilli les participants au nom de Monsieur le Maire, Monsieur Rodolphe Désiré, qui souhaitait beaucoup de succès à la réunion citoyenne et aux ateliers participatifs rassemblant les habitants de la ville du Marin. M. Dachir a rappelé les orientations de la ville envers l’économie bleue, afin de favoriser l’utilisation durable des ressources de l’océan et un développement des activités économiques et sociales préservant la santé des écosystèmes marins. Ainsi la démarche de candidature au titre mondial de Réserve de Biosphère fait écho aux choix stratégiques du Marin, ville tournée vers la Mer. M. Jean-Paul Jouanelle a poursuivi en présentant le projet de candidature et les atouts de ce titre de l’UNESCO pour la Martinique.

Les Marinois et Marinoises ont répondu présents et se sont montré très engagés dans la démarche participative, cœur de la candidature de Réserve de Biosphère. Au sein de quatre ateliers, ils ont défini les atouts dont ils sont fiers dans leur commune et en Martinique puis proposé des actions afin de valoriser ces atouts. Chaque atelier s’est intéressé plus particulièrement à une des grandes thématiques du titre Réserve de Biosphère.

Richesses naturelles. Les Marinois ont cité bien évidemment la Baie du Marin comme un des trésors naturels de la commune. Les sites naturels ont été également mis à l’honneur comme le Morne Gommier, le Morne Aca, le Morne Sulpice, Macabou ou encore la Pointe Borgnèse. Les espèces végétales emblématiques sont également des richesses comme le pommier cannelle, endémique et présent au morne Sulpice. En Martinique, ont été notés la Mangrove de Génipa, les Ilets, la Montagne Pelée ou encore la Caravelle. La diversité des sols favorisant la diversité des cultures est une richesse naturelle. Les participants ont identifié les menaces pesant sur ces richesses comme l’érosion, les mouillages, responsables de la destruction des récifs coralliens ou le manque de civisme.

Richesses culturelles. Ont été mises en lumière l’Eglise Saint-Etienne et sa façade. Terre d’artistes, les participants ont reconnu comme richesses tous les peintres, designers, musiciens, sculpteurs, artisans présents au Marin et la vannerie au Morne Gommier. En Martinique, les courses de chevaux et mulets de Sainte-Marie, l’histoire de Saint-Pierre, le Tour des Yoles rondes ou encore les danses folkloriques et tenues traditionnelles ont été mis en avant. Les participants ont souhaité que des évènements marinois comme le marché d’art contemporain ou le festival Marin Village soient pérennisés. L’organisation d’une fête nautique internationale au Marin a été proposée comme action, tout comme la mutualisation des moyens en Martinique autour du nautisme.

Savoir-faire, activités et produits liés au développement durable.
Le port de plaisance du Marin, la marina, les yoles rondes notamment les initiations et courses de yole ont été cités. La pêche a été soulignée comme activité dont les Marinois sont fiers. Le port de pêche du Marin est actuellement en cours de construction avec des installations qui feront de lui l’un des ports de pêche les plus modernes de Martinique. En Martinique, le rhum, la vannerie, l’artisanat du bois ont été mis en exergue par les participants. Les jardins de plantes médicinales et les jardins créoles sont à encourager. Des actions pour le retour des jeunes formés à l’extérieur, l’encadrement des seniors ou encore des associations des anciens ont également été souhaités. Le Marin détient sur son territoire un riche savoir-faire dans la construction de gommiers, ce qui est à valoriser. En effet, l’histoire du gommier et celle de la yole sont intimement liées au Marin. De même, les habitants présents ont proposé de remettre en valeur et en chantier la yole plate. Les savoir-faire anciens autour des techniques de survie, de chasse ou encore de la pêche (on pense notamment aux différentes techniques de piégeage) sont également à revaloriser.

Recherche et éducation à l’environnement. Les initiatives privées concernant l’éducation à l’environnement et au développement durable ont été évoquées dont les ballades équestres de découverte du territoire ou encore la découverte des fonds marins avec l’Aquabulle. Le Parc ethnobotanique, unique dans la Caraïbe, a été reconnu comme un atout pour la recherche et l’éducation à l’environnement. Le Jardin du Macabou a été retenu par ses expériences sur la valorisation et transformation du corossol.

En Martinique, les réserves marines et le parc marin représentent selon les participants un espace original regroupant tous les acteurs de l’espace marin autour de sa gestion. Les initiatives volontaristes des entreprises qui s’engagent pour l’environnement sont à souligner, notamment les actions de l’association Entreprises & Environnement (dont notamment Opérations Pays Propre). Ont également été mentionnées les aires marines éducatives (AME) dont celle du Carbet et des Anses d’Arlet. Les Marinois ont formulé le souhait que cet outil soit plus largement utilisé en Martinique. Les participants ont aussi proposé de développer la recherche sur l’utilisation de la pouzzolane, formée de débris volcaniques, et sa valorisation (notamment pour le ciment). La remise en état des marais et des actions autour de la gestion de l’eau ont été suggérées. Les réseaux d’assainissement privés non connectés aux égouts sont à gérer pour assurer une bonne qualité des eaux et des efforts sur la gestion des déchets sont à faire. Ainsi, les initiatives de transformation des déchets verts comme au François et au Robert ont été évoquées. Les Marinois ont en effet indiqué qu’un « gap important entre les outils à disposition et la population » existait. Ainsi a été proposée une sensibilisation à la gestion des déchets et au tri. « Plus on fait de tri, moins on paye » a déclaré un participant.

M. Dachir a conclu la réunion en remerciant les participants de leur active implication et leurs propositions très intéressantes et riches. « L’insularité nous oblige à relever des défis mais nous confère de réels atouts pour les surmonter ». Les informations recueillies seront intégrées à la synthèse des réunions des communes de Martinique. Les prochaines réunions citoyennes auront lieu dès Janvier 2019. Nous vous attendons avec impatience pour ensemble construire la candidature de la Martinique au titre mondial de Réserve de Biosphère attribué par l’UNESCO.

 

Comptes-rendus des réunions | Ville de Fort-de-France

Réunion citoyenne pour le titre mondial de Réserve de Biosphère, ville de Fort-de-France.

 

C’est dans la ville de Fort-de-France, abritant l’une des plus belles baies du monde, que s’est tenue lundi 12 Novembre 2018  la septième réunion citoyenne pour la candidature de la Martinique au titre mondial « Réserve de Biosphère », attribué par l’UNESCO. Les Foyalais et Foyalaises ont partagé les trésors de leur ville comme les chanté Nwel foyalais et ribote renommés, les jardins partagés de Trenelle-Citron, le jardin de Balata, le grand marché.

Madame Belfan, présidente de la Commission Développement durable et Biodiversité de la mairie de Fort-de-France, a accueilli les participants au nom de  M. le Maire, M. Didier Laguerre, qui assurait de sa sympathie tous les participants. Si certains ont découvert l’association Martinique Réserve de Biosphère, porteuse de ce projet de candidature, le titre de l’UNESCO « Réserve de Biosphère » n’était pas méconnu du public. Ce titre peut se résumer en deux mots : valoriser et fédérer. 686 réserves de Biosphère dans 122 pays ont choisi de valoriser leurs trésors et se fédérer au sein d’un réseau de partage et coopération.

« Qu’avons-nous à apporter au monde ? »  a questionné Madame Belfan. Terre de richesses naturelles et culturelles, terre de grands Hommes, terre d’histoires, la Martinique a beaucoup d’atouts. A Fort-de-France, la plus belle baie du monde, l’architecture de la ville, son organisation en damier, ses quartiers populaires et vivants comme Texaco sont unanimement reconnus. On nous a confié que même les touristes s’arrêtent sur la rocade pour prendre une photo de Trenelle.

Madame Nathalie de Pompignan, présidente de l’association, a présenté la démarche de candidature de la Martinique et exposé des exemples d’atouts valorisés dans les Réserves de Biosphère de la Caraïbe mais aussi dans d’autres Réserves de Biosphère insulaires, en Asie notamment : savoir-faire et produits traditionnels, pharmacopée locale, street art pour sensibiliser aux enjeux du changement climatique…

Les Foyalais et Foyalaises ont  pris conscience de la nécessité de valoriser leur territoire. « Chacun et chacune a une contribution à apporter. Le travail commence chez chaque habitant» a dit Madame Belfan. La démarche de candidature au titre de Réserve de Biosphère est une démarche collective et participative. Ainsi les habitants ont été conviés à cette démarche de co-construction.  Quatre ateliers participatifs ont abordé les richesses culturelles, les richesses naturelles, les activités liées au développement durable et les activités de recherche et éducation à l’environnement.  Au sein de chaque atelier, chacun a partagé les atouts qu’il voyait dans leur ville et en Martinique, puis a proposé des actions afin de les valoriser.

Richesses naturelles. Les Foyalais ont mis en avant le jardin de Balata, la Baie de Fort-de-France, la fontaine Didier, la plage de la Française, la Savane et la présence d’iguanes. A l’échelle de l’île, le Tombolo de Sainte-Marie, la Caravelle, les îles du Robert et du François, la savane des pétrifications, les Traces de la Martinique, et le Zamana de l’habitation Céron, élu plus bel arbre de France en 2016 par le public. Les pollutions agricoles, celles des rivières, des nappes phréatiques et de la mer, ainsi que les décharges sauvages sont de lourdes menaces identifiées par les participants. Ainsi il a été proposé de soutenir et valoriser l’agriculture biologique à l’image de l’unique producteur de banane bio de la Caraïbe basé au Lorrain et de développer des filières comme la production de champignons avec la bagasse ou encore le recyclage et la transformation des déchets.

Richesses culturelles.  La ribote, Tanbou Bô Kannal, les chanté Nwel et le groupe Tivoli, connu et reconnu pour les chanté Nwel sont des richesses culturelles dont les habitants de Fort-de-France sont fiers. Ils ont également nommé les divers trésors culturels foyalais dont l’architecture de la ville, les monuments, les cimetières, la place du 22 Mai, le Rond-point du Vietnam héroïque. La littérature (négritude, créolité, antillanité), le cinéma martiniquais (Camille Mauduech, Nadine Charlery et Krys Burton entre autres), les croyances et tout l’univers magico-religieux ainsi que les contes, danses et ballets folkloriques sont une infime partie de toutes les richesses culturelles citées à l’échelle de la Martinique. Des fresques murales ou street art relatives aux scènes de la vie martiniquaise ont été proposées pour valoriser les traditions populaires. L’idée de Pass culturel ou carte culturelle a été lancée pour faire le lien entre les richesses culturelles et naturelles. Tout comme des ballades culturelles avec une signalétique renforcée sur les lieux, les personnages de ces lieux, les coutumes, la biodiversité et les initiatives des quartiers. Une coordination de tous les événements en Martinique et un dispositif de communication sur ces événements ont été envisagés par les participant, tout particulièrement sur le numérique à l’ère digitale.

Savoir-faire, activités et produits liés au développement durable. De nombreux savoir-faire et produits ont été mis en lumière comme le grand marché, l’atelier de Sermac, formant aux savoir-faire et faisant naitre des vocations, ou encore le Bassin de Radoub, protégé au titre des Monuments historiques  et seul bassin de carénage des bateaux d’envergure en Martinique. Ce bassin est remarquable pour l’histoire des techniques et de l’art de l’ingénieur mais aussi pour son véritable savoir-faire en construction et réparation navales. Les jardins créoles, les jardins partagés comme ceux de Trenelle-Citron ont été mis à l’honneur. En Martinique, le rhum, l’artisanat et la vannerie notamment la conception du chapeau bakoua, de brise-vues, le travail avec le bois ondulé ou bois flotté ont été cités. Le développement du spiritourisme également. Ce tourisme permet de valoriser la qualité du rhum martiniquais, le meilleur rhum du monde, en proposant un parcours de dégustation. Et afin de le développer, les Foyalais ont présenté l’idée d’études supérieures autour des métiers du rhum comme notamment une école de dégustation.

Recherche et éducation à l’environnement.  Ont été salués les efforts et les actions mis en place pour améliorer la qualité de l’eau en Baie de Fort-de-France et a été reconnue l’amélioration de la qualité de l’eau de baignade, par exemple à la plage de la Française. En Martinique, les actions d’éducation à l’environnement et au développement durable réalisées par les associations (Carbet des Sciences, Entreprises & Environnement et ASSAUPAMAR, etc.), le monde de l’enseignement (rectorat, association des enseignements de biologie) ont été soulignées. La sensibilisation de tous les publics a été proposée : de la maternelle à l’université en incluant les seniors. Les plaisanciers, les opérateurs de tourisme, mais également les pêcheurs ont été cités comme publics cibles de ces propositions de sensibilisation pour assurer la préservation des ressources et la pérennité de leurs activités. Par exemple, une sensibilisation autour de la fermeture saisonnière de la pêche des oursins afin de préserver le caviar des Antilles. La recherche sur les sargasses, leur traitement et leur valorisation a été soumise, ainsi que la proposition de fédérer les pays de la Caraïbe autour d’actions de coopération face aux défis environnementaux d’envergure de la région.

Mme. Belfan a clôturé la réunion en remerciant l’Association et tous les habitants pour leurs contributions très intéressantes, avec ce mot de la fin : « ce projet est formidable et original … et une fois expliqué, on ne peut qu’y adhérer ».

             

Comptes-rendus des réunions | Ville de la Trinité

Réunion citoyenne pour le titre mondial de Réserve de Biosphère, ville de La Trinité.

La Trinité a accueilli la cinquième réunion territoriale le 30 Octobre 2018. Les Trinitéens, venus en grand nombre, ont partagé les atouts de leur commune : biodiversité d’exception avec une espèce endémique, le moqueur à gorge blanche, l’unité sucrière du Galion, une offre en randonnées et sports nautiques avec des sites reconnus. Ils ont  proposé des actions très intéressantes pour la co-construction du projet de candidature, comme la valorisation de la pharmacopée locale, le développement d’éco-quartiers ou la recherche sur les sargasses associant les marins pêcheurs.

Le Maire, M. Frédéric Buval, a reçu les nombreux habitants présents en rappelant les grands défis du territoire trinitéen mais également les atouts et les talents permettant de les relever. Il a qualifié cette réunion d’espace d’échange ouvert à tous et engagé  officiellement la Trinité dans ce projet de co-construction et de démarche fédératrice.

Jean-Paul Jouanelle, vice-président de l’association Martinique Réserve de Biosphère, a présenté les atouts de ce titre pour la Martinique. Une Réserve de Biosphère n’est pas une aire protégée mais bien un outil puissant pour valoriser nos richesses naturelles, culturelles, nos savoir-faire et nos activités engagés en faveur du développement durable. Aucune réglementation n’est imposée. Ce sont bien les habitants et habitantes, acteurs du territoire, qui décideront des actions de valorisation à entreprendre. Ainsi les différentes phases de la démarche participative vers ce titre mondial ont été expliquées avant d’initier la seconde partie de la réunion.

La soixantaine de participants a été ainsi répartie en quatre ateliers. Chaque atelier s’est concentré sur l’une des thématiques que le titre mondial de l’UNESCO « Réserve de Biosphère » aborde : les richesses naturelles : les richesses culturelles, les savoir-faire et activités de développement durable, la recherche et l’éducation à l’environnement. Les Trinitéens ont tout d’abord défini les éléments à valoriser au regard de leur thématique sur leur commune puis à l’échelle de la Martinique. Par la suite des propositions d’actions ont été partagées afin de valoriser les éléments déterminés.

La ville de la Trinité est un territoire riche en trésors culturels et naturels mais également en savoir-faire et initiatives audacieuses de recherche et de sensibilisation. Les participants enthousiastes ont partagé de très nombreux éléments dont les habitants de La Trinité peuvent être fiers. Leurs propositions d’actions ont reflété leur dynamisme, leur créativité, les connaissances pointues de leur territoire mais surtout leur envie de contribuer à valoriser les joyaux de la Trinité et de la Martinique.

Les richesses culturelles–  les habitants ont notamment cité sur leur commune le château Dubuc, les vestiges de l’usine de Bassignac, l’Habitation Duferret, le phare de La Caravelle mais également les fêtes indiennes, le festival de la bande-dessinée, le trempage. En Martinique, ont été soulignés les contes créoles en milieu scolaire et milieu hospitalier, les musées (comme le musée du Rhum, de la Banane) les musiques, le carnaval, le bèlè et toutes les danses, en général. De nombreuses actions ont été proposées, tout particulièrement la transmission de ces richesses culturelles, par le biais d’ateliers, de lien intergénérationnel, mais également de pratiques d’entraide comme le lassoté  et les tontines.

Les richesses naturelles- les Trinitéens valorisent les très nombreuses richesses naturelles de leur territoire, comme les mornes offrant de magnifiques points de vue (Morne Poirier, Morne Pavillon), la mangrove et la faune d’exception de la réserve naturelle de la presqu’ile de La Caravelle, le moqueur à gorge blanche, emblème de ce territoire. Les menaces sur ces richesses sont identifiées : érosion, difficultés à traiter les eaux usées, chlordécone, ou encore les épandages.

Les savoir-faire et activités liés au développement durable- La renommée de la commune comme spot de surf n’est plus à faire et les sports nautiques sont à l’honneur. Parmi les savoir-faire remarquables, les participants ont cité les activités sucrières de la commune, la culture des champignons,  la pêche (le rôle de l’école maritime a été souligné), le trempage mais aussi les cérémonies indiennes, ainsi que les activités de randonnées, notamment accompagnées de guides. Les propositions d’actions concernant la commune ont porté sur une animation de la Baie autour des sports nautiques mais également du transport maritime à partir d’embarcations plus petites et individuelles, voire électriques (une offre différente des grandes embarcations de transports). En Martinique, il faut retenir les savoir-faire autour des plantes médicinales : favoriser leur production, développer des laboratoires, commercialiser et breveter ces savoirs (propriété intellectuelle). Vannerie ou encore culture de cacao ont été mis en avant. Le développement d’énergies renouvelables a été proposé : pas seulement l’éolien ou le solaire, mais aussi l’énergie thermique en raison de la présence de sources chaudes en Martinique. La proposition de création d’éco-quartiers autour d’une agriculture responsable et diversifiée, un apport d’énergie à impact positif et des transports innovants a été souhaitée.

La recherche et l’éducation à l’environnement – Les habitants de la Trinité ont souligné le rôle d’acteurs clés sur le territoire dans la sensibilisation et l’éducation à l’environnement : le travail de terrain d’exception de la brigade de l’environnement, le Conservatoire du Littoral, la réserve naturelle de La Caravelle, l’Office Nationale des Forêts et les experts du Carbet des Sciences. Les actions de sensibilisation, au-delà de la pêche et de la mer, de l’école maritime de la Trinité ont été notées. En Martinique, la recherche scientifique multi-partenariale  et l’expédition Madibenthos sur la faune marine (par le Museum national d’histoire naturelle) ont été citées car La Trinité a été l’un des sites de cette ambitieuse expédition. La pharmacopée locale à partir des savoirs ancestraux a été aussi retenue, tout comme les recherches sur les sargasses associant les marins pêcheurs. La sensibilisation sur les impacts du plastique et la nécessité de sa réduction drastique ont été proposées ainsi que la valorisation des quartiers fleuris et de la biodiversité en ville. Pour conclure l’importance de la recherche de solutions face aux risques majeurs a été mise en exergue.

Pour clore cette réunion, M. le Maire a félicité les participants pour leurs très actives contributions au projet de candidature et leurs nombreuses et riches propositions, le tout sous un tonnerre d’applaudissements.

 

     

 

Comptes-rendus des réunions | Ville du Marigot

Réunion citoyenne pour le titre mondial de Réserve de Biosphère, ville du Marigot.

 

Le Marigot était la ville hôte de la sixième réunion territoriale qui s’est tenue lundi 5 Novembre 2018. Les Marigotains ont affronté la pluie pour venir participer à la co-construction de la candidature de la Martinique au titre mondial de Réserve de Biosphère auprès de l’UNESCO.

Le Maire, M. Joseph Peraste, a accueilli les habitants dans l’espace Michel Renard de l’Hôtel de Ville. Mme Nathalie de Pompignan, présidente de l’Association qui porte ce projet collectif et fédérateur, est intervenue pour présenter et expliquer les concepts, la procédure et les atouts de cette candidature pour la Martinique et ses communes. La Réserve de Biosphère associe les acteurs et leur territoire à une triple démarche : conserver et valoriser les richesses naturelles et culturelles ; développer et valoriser les savoir-faire, produits et activités en faveur du développement durable ; promouvoir et valoriser la recherche et l’éducation à l’environnement. Les habitants du Marigot très attentifs se sont interrogés sur la reconnaissance « Réserve de Biosphère » et les liens avec la candidature au titre de Patrimoine mondial de l’UNESCO pour 2 sites du territoire : les volcans et forêts de la Montagne Pelée et des Pitons du Nord. Les objectifs différents et complémentaires de ces deux reconnaissances de l’UNESCO ont été expliqués. M. Didier Babin, président du comité MAB-France, Programme Homme et Biosphère de l’UNESCO (lien vers l’article à mettre) a confirmé, dans un récent communiqué de presse, que cette double démarche de la Martinique à une reconnaissance mondiale auprès de l’UNESCO est une chance à saisir pour le territoire.

Puis, les participants ont été conviés aux ateliers participatifs. Quatre ateliers leur ont permis de s’exprimer sur les trésors de leur commune puis de la Martinique : le premier se focalisant sur les richesses naturelles, le deuxième sur les richesses culturelles, le troisième sur les savoir-faire et activités en lien avec le développement durable et le dernier sur la recherche et l’éducation à l’environnement.

Pour la commune du Marigot, les participants ont mis en lumière le point de vue de Bellevue, qu’ils ont qualifié de « meilleur point de vue de la Martinique ». Les escargots de rivière, comme les planorbes, mais aussi les vignots ont été également cités, tout comme les brigots, de la collecte à l’assiette (soupe de brigots et fricassée). L’innovation a été aussi mise à l’honneur : la plateforme Essainia pour le traitement et recyclage des déchets d’assainissement non-collectif, projet original et écologique, une première à l’échelle nationale, se trouve au Marigot. Enfin, les efforts de recherche et sensibilisation pour une culture bananière banane propre et biologique ont également été soulignés.

Pour la Martinique, les habitants du Marigot ont mis en exergue des trésors naturels comme la rivière  Lézarde, traversant 7 communes et la plus longue rivière de l’île, la montagne Pelée, les Pitons mais également les écosystèmes comme la mangrove, les récifs coralliens ou encore les herbiers. Les coutumes lors des fêtes de la Toussaint, Noël et Pâques sont des richesses culturelles à valoriser ainsi que les veillés, rythmées par les contes. Les Marigotains ont noté la sensibilisation et la surveillance de la qualité de l’air réalisées par l’Association Madininair.

Les participants ont proposé de nombreuses actions de valorisation de leur territoire : un mouvement collectif d’aide à la restauration des sites architecturaux à l’abandon ; l’organisation de festival autour de la musique, de la danse, de sculptures et de la couture pour valoriser les artistes passionnés mais inconnus de la commune du Marigot ; la plantation de palétuviers. A l’image du boyo thon du Prêcheur, les brigots pourraient être mis à l’honneur au Marigot. Les habitants ont proposé que soient organisées des visites de la plateforme Essainia par les établissements scolaires de Martinique.

Le Maire a clôturé la réunion en remerciant l’Association et tous les habitants pour leurs contributions très intéressantes. Il a apprécié l’engagement des habitants qui « à mesure qu’ils avançaient dans leur atelier, s’engageaient d’autant plus » et souligné que les participations avaient été de qualité, signe d’un joli succès pour Le Marigot.

La prochaine réunion publique se tiendra à Fort-de-France, le lundi 12 novembre, à 18h 30, à l’Hôtel de Ville, salle des délibérations.

 

   

   

Martinique Réserve de Biosphère : une initiative citoyenne pour développer durablement la Martinique

Communiqué de presse de Monsieur Didier Babin, Président du Comité MAB-France, Programme Homme et Biosphère (Man and the Biosphere – MAB), UNESCO

Martinique Réserve de Biosphère : une initiative citoyenne pour développer durablement la Martinique

La Martinique a entamé une procédure de candidature vers le titre mondial de Réserve de Biosphère attribué par le Programme Homme et Biosphère (Man and the Biosphere – MAB) de l’UNESCO.

Ce Programme rassemble les territoires engagés dans une démarche de développement économique et social durable, tout en préservant leurs richesses naturelles et culturelles. Il est un des plus anciens de l’UNESCO et constitue depuis 1970 un réseau mondial qui est actuellement de 686 Réserves de Biosphère dans 122 pays, 13 Réserves de Biosphère dans 7 pays de la Caraïbe et 14 Réserves de Biosphère en France dont la Guadeloupe et la Polynésie.

Une Réserve de Biosphère n’est pas une catégorie d’aire protégée. Elle n’impose aucune réglementation et ne s’appuie sur aucun pouvoir réglementaire. Elle émane d’une volonté locale et non de l’Etat. Elle concerne le territoire dans son ensemble, fait appel à ses municipalités et associe ses habitants à la définition des atouts qu’ils souhaitent mettre en avant pour leur territoire. Elle donne accès par ses réseaux à une coopération nationale, régionale et internationale, à des institutions internationales avec lesquelles travailler et à des financements internationaux.

Au niveau français, le Programme Homme et Biosphère (MAB) de l’UNESCO relève du Comité MAB-France qui l’anime, le met en œuvre à l’échelle nationale et assure les liens entre les territoires Réserves de Biosphère et l’UNESCO. C’est aussi le Comité qui valide les candidatures avant leur envoi à l’UNESCO.

En Martinique, la démarche de candidature est le fait de la société civile. Une association, Martinique Réserve de Biosphère, a été créée en juin 2017 pour la mettre en place. Elle est constituée de 18 membres fondateurs représentant une grande diversité d’acteurs et regroupant aussi des personnalités de l’île. En font partie associations : ASSOCIATION DES MAIRES, CARBET DES SCIENCES, CONTACT-ENTREPRISES, CODERUM et TROPIQUES-ATRIUM et 13 personnes physiques : Mgr MACAIRE, Michel FAYAD, Karine ROY-CAMILLE, Jean-Paul JOUANELLE, Emmanuel NOSSIN, Coralie BALMY, Jean-Raphaël GROS-DESORMEAUX, Mireille JARDIN, Emmanuel LISE, Emmanuel de REYNAL, Dr Ruddy VALENTINO, Christophe YVON et Nathalie de POMPIGNAN. L’association ne bénéficie d’aucune subvention publique. Ses actions ne sont financées que par des dons privés et
adhésions.

Le Comité MAB-France suit régulièrement, et depuis ses débuts, cette initiative et se félicite des progrès accomplis par l’Association, de la création d’un site Internet (www.martinique-biosphere.fr), d’une page Facebook Martinique Biosphère et du lancement de réunions publiques d’information et co-construction de la candidature, dans les 34 municipalités de l’île.
Depuis mi-septembre, les réunions se sont tenues au Diamant, à Case-Pilote, au Morne-Vert, au Prêcheur et à La Trinité en présence du Maire de la commune, de l’équipe municipale et des habitants.

Cette procédure de démarche participative, fédératrice et collective, où sont sollicités les talents et l’implication de tous, est caractéristique de la mise en place des Réserves de Biosphère. Chaque habitant est invité à participer et à s’exprimer. Chacun est acteur pour faire valoir les richesses naturelles et culturelles de son territoire, les savoir-faire, les produits et les activités en faveur du développement durable et aussi promouvoir les thèmes de la recherche scientifique et de l’éducation environnementale qu’il souhaite encourager.

Mondialement reconnu, le titre de Réserve de Biosphère sera un levier de développement économique et social et un outil de communication puissant pour la Martinique, en lui donnant accès à des réseaux de coopération. Il contribuera à la valoriser à l’échelle internationale et accroitre son attractivité et sa visibilité. D’autant plus que la Martinique est par ailleurs engagée dans une candidature au titre de Patrimoine mondial de l’UNESCO pour 2 sites de son territoire : les volcans et forêts de la Montagne Pelée et des Pitons du Nord.

Ces deux reconnaissances de l’UNESCO servent des objectifs différents et complémentaires. Dans le cas du Patrimoine mondial, il s’agit d’assurer ou de renforcer la protection d’un bien dont la valeur universelle et exceptionnelle est reconnue, tandis que dans le cas de la Réserve de Biosphère, l’objectif est d’associer tous les acteurs à une démarche de développement durable et de valorisation du territoire.

Pour la Martinique, les deux projets s’enrichissent aussi sur le plan géographique puisque la Réserve de Biosphère concernera l’ensemble du territoire.

Ces deux titres, Réserve de Biosphère et Patrimoine mondial, ont donc une forte complémentarité et se renforcent mutuellement. Souvent un site du Patrimoine Mondial est intégré dans une Réserve de Biosphère. Dans la Caraïbe, c’est le cas, entre autres, de Cuba, la République dominicaine et Saint Kitts et Nevis.

Cette double démarche de la Martinique à une reconnaissance mondiale auprès de l’UNESCO est une chance à saisir pour le territoire. Le Comité MAB-France ne peut que s’en réjouir.

 

Comptes-rendus des réunions | Ville de Morne-Vert

Réunion citoyenne pour le titre mondial de Réserve de Biosphère, ville du Morne-Vert.

 

Des efforts pour une agriculture respectueuse et innovante, une qualité de l’eau exceptionnelle grâce à des forêts luxuriantes et des activités raisonnées, du tourisme vert, les Verdimornais ont montré leur engagement en co-construisant le projet de candidature de la Martinique auprès de l’UNESCO, au titre mondial de Réserve de Biosphère, jeudi 18 Octobre.

Monsieur le Maire, Lucien Saliber, a accueilli les participants et rappelé que le terme « Réserve de Biosphère » ne traduit pas une aire protégée, mais une triple démarche : conserver et valoriser la diversité biologique et culturelle ; promouvoir et valoriser les savoir-faire, produits et services dans le cadre d’un développement responsable ; encourager et valoriser la recherche scientifique et l’éducation environnementale. Selon lui, cette candidature présente bien un intérêt énorme en permettant, entre autres, de « conserver les qualités qui font du Morne-Vert, le Morne-Vert ».

Jean-Paul Jouanelle, vice-président de l’association Martinique Réserve de Biosphère, a par la suite exposé les autres atouts de cette démarche collective et fédératrice. La participation des habitants des communes dans le cadre de la candidature a été expliquée et permis aux Verdimornais d’être partie prenante du processus.

Quatre ateliers participatifs ont abordé les richesses culturelles, les richesses naturelles, les activités liées au développement durable et les activités de recherche et éducation à l’environnement.  Au sein de chaque atelier, les participants ont partagé la liste des atouts présents dans leur commune et en Martinique et ont ensuite proposé des actions destinées à valoriser ces atouts.

Pour la commune, a été mise en lumière la qualité exceptionnelle de l’eau du Morne-Vert grâce à la source Atilas et à l’agriculture raisonnée et biologique. La diversification des cultures est un réel atout que les participants ont partagé notamment grâce au savoir-faire local autour de la culture de la pistache, des jardins créoles (lasso té), de la transformation du manioc et aux innovations techniques pour réintroduire des productions comme le cacao. Une plantothèque a été mise en place également. Pour la Martinique, les participants ont souligné les chanté Noël, la cuisine créole (promue par des grands chefs étoilés) et les plantes médicinales.

Les Verdimornais ont proposé de nombreuses actions comme replanter du manioc et développer sa transformation. Ils ont souligné que le manioc est une alternative pour les intolérants au gluten et que la filière manioc présente beaucoup d’intérêts. Le développement du tourisme vert notamment avec des parcours entretenus de randonnées a été proposé. Les pollutions diverses (plastique, décharges sauvages, produits phytosanitaires dont les pesticides tueurs d’abeilles) ont été citées comme menaces pour les richesses naturelles. Enfin, des actions de recherche en agronomie pour assurer une autosuffisance alimentaire en Martinique ont été suggérées, tout comme l’incitation pour les agriculteurs à travailler en entraide (lasso té).

Les données recueillies enrichiront la synthèse que l’association réalisera à l’issue des 34 réunions communales. La co-construction de la candidature de la Martinique, au titre mondial de Réserve de Biosphère, par ses habitants est bien une réalité.

La prochaine réunion publique aura lieu à la Mairie du Prêcheur,  au Prêcheur, le mercredi 24 octobre à 18h 30. Elle est ouverte à tous les citoyens.

 

Comptes-rendus des réunions | Ville du Prêcheur

Réunion citoyenne pour le titre mondial de Réserve de Biosphère, ville du Prêcheur

 

Le Prêcheur a accueilli jeudi 24 octobre 2018 la quatrième réunion territoriale pour la candidature de la Martinique au titre mondial de Réserve de Biosphère, décerné par l’UNESCO. Les Prêchotains ont partagé leur « konman nou » et  les atouts de leur commune comme la richesse des espèces endémiques, les monuments et savoir-faire (boyo ton, pistache locale, cacao, etc.) et proposé des actions particulièrement intéressantes pour la co-construction de ce projet collectif.

Les participants ont été accueillis par Monsieur le Maire, M. Marcelin Nadeau. M. le Maire a réaffirmé son soutien au projet de candidature auprès du Programme « Homme & Biosphère » de l’UNESCO et la nécessité d’une participation effective des usagers des écosystèmes. Il a souligné que le développement économique n’était pas seulement réalisé par les institutions mais, également et surtout, par et pour les acteurs du territoire. C’est bien cette démarche participative des Réserves de Biosphère, associant les habitants dès le début du processus, que Monsieur le maire a apprécié.

Marcellin Nadeau a ainsi posé la question qui concerne tous les acteurs martiniquais : « Comment faire du capital naturel un levier de développement ? ». La ville du Prêcheur a été très vite consciente de l’importance à définir une telle stratégie de développement et à réfléchir très tôt aux orientations à prendre : par exemple, quelle forme de tourisme souhaitons-nous et pour quel public ? La nature préservée du Nord de la Martinique fait de lui un territoire innovant, réunissant nature et culture dans les choix de gestion. Avant de laisser la parole à l’association Martinique Réserve de Biosphère, Monsieur le Maire a partagé les attentes de la ville du Prêcheur : trouver l’équilibre entre préservation, développement et valorisation.

Karine Roy-Camille, vice-présidente de l’association, a présenté ce projet fédérateur et collectif de candidature. Il a été rappelé qu’une Réserve de Biosphère n’est pas une mise sous cloche de la Martinique et que le maitre mot des Réserves de Biosphère est « valoriser ». Les différentes phases du processus participatif ont été expliquées avant d’initier avec les habitants les ateliers de co-construction.

Quatre ateliers participatifs ont abordé les richesses culturelles, les richesses naturelles, les savoir-faire et activités liés au développement durable et les thèmes de recherche et éducation à l’environnement souhaités.  Au sein de chaque atelier, les participants ont fait part des atouts, en listant ce dont ils peuvent être fiers dans leur commune et en Martinique, puis proposé des actions destinées à les valoriser.

Pour la commune ont été mis en avant la richesse de la biodiversité marine grâce à la réserve marine Albert Falco, l’arbre « Saint-Sacrement », les tourterelles Zenaida (tourterelle à queue carrée et tourterelle triste), les cochons et cabris sauvages .

Projets sur la prévention des risques notamment liés au changement climatique, habitats renouvelés, aménagement d’un espace public et randonnées sur l’itinéraire de Grande-Savane au Prêcheur et dénommé « Domaine Martiniquais de l’Expérimentation » (DOME) ont été soulignés.

Pour la Martinique, le rhum est reconnu comme le meilleur ambassadeur de la Martinique. Le ti-punch et en particulier LE rite autour du ti-punch sont distingués parmi les richesses culturelles martiniquaises. Les jeux d’antan ont été mis aussi en lumière. En effet, les enfants martiniquais, « scientifiques avant l’heure », exercent imagination et créativité grâce à ces jeux d’antan uniques que les Prêchotains souhaitent valoriser.

Le trigonocéphale, le manicou, la matoutou falaise, les papayers locaux et l’arbre sauveur (arbre Maya) ont été cités comme atouts naturels. Tout comme le sable noir,  la mer et l’eau de mer. L’invasion de la tourterelle turque, l’aménagement du littoral et, bien-sûr, les pollutions ont été les menaces identifiées, impactant les richesses naturelles

En matière d’éducation à l’environnement, les habitants ont proposé une sensibilisation plus importante aux enjeux environnementaux, et ce dès le plus jeune âge. En matière de recherche, la valorisation des lahars et leur prévention ont été retenus.

Enfin, la diversité et la qualité des propositions ont été remarquées. Le tourisme familial et l’écotourisme alliant culture, nature et sport sont des moyens de valoriser les richesses culturelles de la commune (Eglise, clocher, histoire de la commune, habitation Céron et habitation Tardon) et les trésors naturels. Des randonnées thématiques autour des plantes médicinales, des anses ou de la culture scientifique ont été imaginées par les habitants et des évènements, comme concours agricoles, concours de pêche, festival de kayak et d’aviron, ont été suggérés afin de mettre en avant savoir-faire et habitats naturels.

L’association remercie vivement les Prêchotains pour leur accueil et tout particulièrement leur « konman nou » (à valoriser également selon les habitants du Prêcheur). Leurs propositions enrichiront la synthèse des données recueillies lors de ces réunions citoyennes dans les 34 communes du territoire. Le mot de conclusion est revenu à Monsieur le Maire pour qui le temps consacré à la concertation avec les habitants est toujours du temps gagné car le projet est au final un projet réalisé par et pour les habitants.

La prochaine réunion publique aura lieu à la Trinité, Mairie de La Trinité, mardi 30 octobre à 18h. Elle est ouverte à tous les citoyens.