Après avoir validé en septembre le dossier de candidature de la Martinique, le Comité français du Programme Homme et Biosphère (MAB) de l’UNESCO a officiellement transmis le mois dernier le dossier de candidature de la Martinique à l’UNESCO . Si l’avis du comité international d’experts est favorable, l’UNESCO pourrait valider la candidature de la Martinique en juin prochain, à condition que les problématiques liées au covid-19 ne retardent pas ce délai. La Martinique a toutes ses chances de rentrer dans le large réseau international des territoires « Réserves de Biosphère » en 2021 !
L’UNESCO communiquera alors la liste des nouvelles « Réserves de Biopshère » sur l’ensemble de ses outils de communication (site internet, réseaux sociaux, bulletin d’information) et ce sera la première phase de mise en valeur de notre île sur la scène internationale.
L’association s’attachera à partir de cette étape à renforcer la transversalité des actions menées sur le territoire autour des enjeux de développement économique et social durable, ainsi que de préservation de la biodiversité exceptionnelle et de la richesse culturelle de l’île. Ce travail s’accomplira en coopération avec les acteurs publics et privés du territoire et dans le respect des propositions définies par les Martiniquais lors des réunions de co-construction de la candidature dans les 34 communes de l’île.
La Martinique, Réserve de Biosphère, bénéficiera aussi de l’expérience des membres du réseau national, régional et international, pour mener à bien ses missions. En cette année 2020, le réseau caribéen s’est d’ailleurs agrandi: le Nord-Est de Tobago a été reconnu Réserve de Biosphère. La Caraïbe rassemble ainsi 14 territoires Réserves de Biosphère dans 8 pays.
Tous les participants aux ateliers de co-construction du dossier de candidature se sont pleinement impliqués: ils ont nommé les atouts naturels, culturels et les savoir-faire de notre île, et exposé leurs suggestions et recommandations dans ces domaines mais aussi en matière d’éducation à l’environnement et recherche scientifique. Puis, l’équipe en charge du dossier s’est attachée à mettre en forme leurs propositions, selon le cahier des charges défini par l’UNESCO. 351 pages présentant l’ensemble de notre territoire, avec la signature des 34 maires des communes de Martinique et celle du Président du Conseil Exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique qui en a écrit le préambule. Le dossier a été adressé, début mai, au Comité Français du Programme Homme et Biosphère de l’UNESCO pour être examiné par les experts nationaux. Après analyse et échanges entre ces experts et l’association, il sera remis au Comité International en septembre.
La Martinique continue sa route vers l’obtention du titre mondial de Réserve de Biosphère !
Au terme d’une année de réunions de présentation et co-construction de la candidature de la Martinique au titre mondial de Réserve de Biosphère dans les 34 communes notre île, l’association en a présenté, jeudi 12 décembre, la synthèse aux acteurs socio-économiques, politiques et environnementaux du territoire.
Nathalie de Pompignan, Présidente de l’association, a rappelé l’origine du projet de candidature. Parce que la Martinique est un trésor, terrestre et marin, culturel et humain, il est important de la préserver et la valoriser. Mais elle fait face aussi à de nombreux défis. Or, il existe à l’échelle internationale un outil permettant de relever ces défis et valoriser tous les atouts d’un territoire : le titre de Réserve de Biosphère attribué par l’UNESCO !
Pour cela, 18 membres fondateurs (associations, institutions et personnalités) se sont réunis pour créer l’association Martinique Réserve de Biosphère qui porte le dossier de candidature à ce titre mondial. Une reconnaissance qui valorisera la Martinique, renforcera son attractivité et sa visibilité. Elle sera un outil puissant de communication et un levier de développement économique et social en lui donnant accès à un réseau de coopération mondiale, régionale et nationale : 701 Réserves de Biosphère dans 124 pays, avec lesquelles nous pourrons échanger, travailler, rechercher des solutions sur des problématiques communes. Cette candidature a l’originalité d’être participative. Ce sont les habitants qui la co-construisent à travers 4 objectifs : préserver et valoriser les richesses naturelles ; préserver et valoriser les richesses culturelles ; développer et valoriser les savoir-faire, produits et activités de développement durable ; promouvoir et valoriser la recherche scientifique et l’éducation à l’environnement. Ces objectifs ont fait l’objet de 4 ateliers, permettant aux 34 communes de l’île et à leur population de s’engager dans la candidature de ce titre mondial.
Karine Roy-Camille Nicolas-Etienne, Vice-Présidente de l’association, a ensuite pris le relais pour présenter les atouts majoritairement mis en avant par les habitants lors des 34 réunions territoriales. Et la Présidente a exposé les propositions d’actions suggérées par les habitants.
Atouts :
Naturels : La Montagne Pelée et le Rocher du Diamant sont les deux sites d’exception pleinement reconnus. En termes d’écosystèmes et de biodiversité, on retrouve, à une large majorité, les mangroves, les rivières, sources et cascades, les plantes médicinales, la faune et la flore, dont les espèces endémiques, et le littoral.
Culturels : Le carnaval fait la quasi unanimité chez les participants, suivi de près par les danses et musiques traditionnelles ainsi que la cuisine créole. D’autres atouts ont été majoritairement reconnus : la langue créole, les églises, les chantés nwel, la yole, les habitations, le rhum.
Savoir-faire, produits et activités liés au développement durable: En top 3, se trouvent l’agriculture traditionnelle et ses cultures locales, l’artisanat, ainsi que la production de rhum AOC et la cuisine créole ex-aequo. Puis viennent les activités nautiques, comme la yole et le gommier, et les randonnées.
Recherche et éducation à l’environnement: Les participants ont valorisé les différentes structures et associations, spécialement le Centre de Découverte des Sciences de la Terre et le Carbet des Sciences. Et s’ils sont peu informés des actions de recherche menées sur le territoire, ils ont en revanche identifié les thématiques pour lesquelles des recherches doivent être développées et renforcées : les sargasses, le chlordécone et la décontamination des sols, les changements climatiques. Quant à l’éducation à l’environnement, elle a principalement été abordée sous l’angle de la sensibilisation: tri, recyclage, nettoyage des plages,… ; et initiatives scolaires (sorties pédagogiques, éducation au jardinage respectueux de l’environnement). L’apprentissage du maraichage au travers des jardins créoles et jardins partagés, a également été plébiscité.
Propositions d’actions :
Atoutsnaturels: Diverses menaces ont été identifiées par les participants au cours des réunions et ont orientées leurs propositions d’actions : préserver et valoriser les sources d’eau et rivières ; restaurer les habitats naturels ; améliorer la gestion de l’eau ; et développer les énergies renouvelables.
Atouts culturels: Il est important pour l’ensemble des habitants de valoriser l’identité culturelle, en passant principalement par la transmission des savoir-faire traditionnels et des formations nécessaires. Le développement des activités culturelles et la création d’un « laboratoire du vivre ensemble » leur a paru essentiel.
Savoir-faire, produits et activités: Deux enjeux principaux ont fait l’objet de propositions : encourager et développer la production et la consommation responsables, ainsi qu’un tourisme respectueux.
Education à l’environnement: il est nécessaire de continuer et approfondir la sensibilisation à l’environnement, en particulier en multipliant les actions auprès du grand public, tout comme les initiatives scolaires.
L’ensemble de ces propositions a bien entendu été longuement développé. Il permet de constituer le dossier de candidature, qui sera transmis au Comité Homme et Biosphère France puis à l’UNESCO pour une reconnaissance en 2021.
A l’issue de cette présentation, les acteurs présents ont échangé avec les membres de l’association. Ceux-ci ont répondu à l’ensemble des questions, notamment sur les délais, la mise en place des actions et le rôle des acteurs économiques. Certains participants ont également tenu à manifester leurs remerciements pour le travail accompli par l’association, sa collaboration et son interaction avec la population.
Et ce sont les propos d’un des participants aux réunions territoriales qui ont permis de conclure :
« Cette candidature nous donne envie de mener le pays le plus haut possible ».
Réunion citoyenne pour le titre mondial de Réserve de Biosphère, ville du Robert
Jeudi 24 Octobre, nous avons clôturé une année de réunion territoriale, à la ville du Robert ! Une année durant laquelle les habitants des 34 communes de Martinique se sont exprimés et ont partagé leur vision du territoire pour construire ensemble la candidature de notre île au titre mondial de Réserve de Biosphère.
L’ensemble du territoire est donc engagé dans la démarche de candidature au titre UNESCO de Réserve de Biosphère !
Farell François-Haugrain, premier adjoint au Maire, a ouvert la réunion en rappelant que trois candidatures auprès de l’UNESCO sont en cours : les volcans et forêts de la Montagne Pelée et des Pitons du Nord au titre de Patrimoine Mondial Naturel; la Yole martiniquaise au titre de Patrimoine Mondial Culturel Immatériel; et l’ensemble du territoire au titre de Réserve de Biosphère. « Trois projets qui ne sont pas concurrents mais s’additionnent pour montrer la Martinique, qui a de belles richesses, et la dynamiser, pour qu’elle puisse demain étendre ses savoirs à l’ensemble du monde». Il a d’ailleurs souligné l’importance de la reconnaissance qu’apportent ces distinctions UNESCO, et vivement remercié l’association et sa Présidente pour son engagement sans relâche ainsi que les participants pour l’ensemble de leurs contributions. « Ce travail a l’avantage de permettre à l’ensemble des Martiniquais de se rassembler ».
La Présidente de l’association, Mme Nathalie de Pompignan, a annoncé aux habitants avec émotion, leur participation à la 34ème et dernière réunion publique de présentation et co-construction de la candidature de la Martinique au titre de Réserve de Biosphère. Elle a partagé sa joie d’être allée à la rencontre des habitants depuis une année. Lors de sa visite, Catherine Cibien, Directrice du programme Homme et Biosphère français, avait en effet mis l’accent sur l’exemplarité de la Martinique dans sa démarche.
Après avoir présenté l’association, de sa création à son fonctionnement, ainsi que le projet de candidature, Nathalie de Pompignan a explicité le terme de Réserve de Biosphère et les avantages de cette distinction, qu’elle a illustré par des exemples concrets.
Les Robertins se sont alors répartis entre les quatre ateliers traitant des thématiques abordées par le dossier de candidature : les richesses naturelles ; les richesses culturelles ; les savoir-faire, produits et activités liés au développement durable ; et la recherche et l’éducation à l’environnement. Sur chacun de ces sujets, ils ont partagé ce dont ils sont fiers dans leur commune, en Martinique, et les actions qu’ils souhaitent voir émerger sur le territoire.
Richesses naturelles – La baie du Robert avec ses nombreuses criques est la richesse incontestable de la commune, tout comme sa mangrove et ses coraux, sans parler des îlets ! D’ailleurs l’îlet Chancel abrite une espèce endémique : l’iguane des petites Antilles Iguana Delicatissima, et l’îlet Boisseau une autre : la sterne de dougall (Sterna dougallii). On retrouve aussi de nombreuses chauves-souris appelées « rats volants » sur l’îlet la Grotte. Ainsi la faune, la flore, et de manière générale la biodiversité ont été mis en avant par les participants. Ils sont également fiers des trous à cyclones, de leurs sources et rivières, des mangroves, de la forêt, et de leurs terres ! En effet, on trouve sur la commune de l’andésite, utilisée pour les revêtements. Les points de vue et panoramas ont également été relevés par les habitants.
En Martinique, les sources d’eau, notamment celles bicarbonatées, sont une grande richesse que les participants ont souhaité mettre en avant, tout comme les plantes médicinales, aux multiples vertus. Il en est de même pour la biodiversité et ses espèces endémiques ainsi que la multitude de paysages formés de mornes, plaines, et littoraux.
Différentes menaces ont été identifiées : sargasses, brume de sable, pollution des eaux et pollution microbienne des mangroves. Mais aussi sédimentation accumulée dans les fonds de baies notamment, due à la déforestation. Également, l’hyper fréquentation des sites touristiques représente une menace pour ces lieux. Puis, les bateaux à moteur dégradant la mangrove et les coraux, avec leurs chaînes de mouillage, ont retenu l’attention des habitants. Enfin, les Robertins sont particulièrement préoccupés par l’hybridation entre l’iguane commun Iguana iguana et l’espèce endémique Iguana delicatissima qui se trouve sur leur commune, car elle engendre une perte génétique de l’espèce et la menace d’extinction.
Richesses culturelles – Les participants sont très attachés à leur patrimoine culturel et ont tout particulièrement mis en avant les nombreux artistes : Jean-Philippe Marthely ; Clémence Bringtown; Paulo Albin ; Daniel Marie-Alphonsine ; également la transmission et le maintien des danses traditionnelles comme la Haute taille, valorisées grâce à aux associations. L’architecture des divers bâtiments est tout autant saluée : la mairie, le marché, les églises, la chapelle St Joseph de Pontaléry édifiée par des esclaves, la fontaine, ainsi que les bâtiments classés comme les ruines de bord de mer. Ils ont également nommé les vestiges de l’îlet Chancel, les fours à chaux, la fête nautique ainsi que la course de mulets et chevaux. Il a d’ailleurs été noté que dans le passé, les métiers autour du cheval étaient bien plus présents : jockeys, palefreniers, … c’est pourquoi on retrouve aujourd’hui au Robert la rue des Pur Sang. Enfin ils ont rappelé que Le Robert est le berceau de la Yole.
Pour la Martinique, la littérature a été aussi mise en avant car elle a une grande influence sur un certain nombre de mouvements, en particulier celui de la négritude. L’artisanat est reconnu : la vannerie, la poterie et les bijoux créoles (orfèvrerie). La yole, incontestablement, ainsi que les danses traditionnelles (bèlè, damier), la gastronomie, les chantés nwel, le carnaval, les veillées et les koudmens. Puis ils se sont remémorés le jeu du mât de cocagne. En termes de pratiques séculaires, les Pitts ont été mentionnés.
Créer des parcours de découvertes touristiques, notamment autour de la littérature, établir une fréquence où le marché et ses marchands se draperaient aux couleurs traditionnelles et développer la fête nautique du Robert à l’ensemble du territoire ont été les propositions formulées. Il parait crucial de transmettre les savoir-faire : pour cela, les Robertins suggèrent de créer un musée des savoir-faire, intégrant un musée de la marine (apprentissage des savoir-faire, des écosystèmes, …) et une maison de la yole, ainsi que de revaloriser le métier d’artisan bijoutier.
Savoir-faire, produits et activités liés au développement durable – Dans la commune, les pratiques sportives sont très développées : rugby, yole, football, handball, cyclisme. De fait, on y retrouve le raid du Lougarou. Mais elle est aussi un territoire de production de cacao, de plantes médicinales au sein de la pépinière de l’Estrade, et de fabrication de confitures, de la production fruitière à la transformation et de confiseries traditionnelles. En sus, ont été applaudis, le lycée de Four à chaux, particulièrement pour sa formation sur les plantes médicinales, et l’association Charivari, spécialiste des costumes de carnaval.
En Martinique, 3 savoir-faire sont sur le devant de la scène : le tressage du bakoua, la gastronomie, allant du kay manman au restaurant gastronomique, et l’agriculture. Bien que l’île soit un petit territoire, sa topographie riche de divers biotopes permet une grande diversité de cultures maraichères. Les habitants proposent ainsi que cette dernière soit mise en valeur, pourquoi pas à l’aide d’un label ? Les habitants ont lancé la réflexion. En effet, l’insularité et les alizés engendrent une agriculture sous embruns sur certaines zones, ce qui donne une saveur bien particulière aux aliments. Il est aussi à noter que selon la zone, la terre peut être plus ou moins adaptée à certaines cultures, et cela pourrait être mis en avant. Un exemple : des expérimentations ont montré que Sainte-Anne détient une terre fertile pour les manguiers, alors pourquoi ne pas y célébrer la fête de la mangue ? Ou encore en faire, comme Belém au Brésil, la ville de la mangue. L’idée de mettre en valeur les jardins créoles à également été soumise, ceci au travers de formations pour transmettre les savoirs des anciens. Il pourrait leur être attribué des espaces dans les communes, et pourrait être créé un centre d’éducation populaire sur la maîtrise des plantes locales. Ceci permettrait notamment le développement des jardins créoles individuels. La culture florale a été aussi un sujet proposé, ainsi que la généralisation de la consommation locale. En outre, les habitants ont partagé le projet de plantes d’urgences en cours dans la commune. Côté santé, ils ont conseillé de créer des espaces en mer pour prévenir et traiter l’asthme.
Recherche et éducation à l’environnement – Deux entités ont été reconnues sur la commune pour leurs actions d’éducation. Le Carbet des Sciences, qui met à disposition des écoles des jeux pédagogiques, notamment pour distinguer les deux espèces d’iguanes présentes en Martinique. La ferme AN GRIYAV’LA, qui éduque au respect de l’environnement, raconte l’histoire et la culture, et traite de l’alimentation. Sur l’ensemble du territoire, ils distinguent les jeux pédagogiques du forum Bod Lan Mé et les actions de sensibilisation menées par l’association KARISKO.
Il parait ainsi souhaitable pour les habitants d’éduquer les enfants à l’environnement dès la classe de 4ème et de sensibiliser à la préservation des ressources, et spécifiquement l’eau, dont on oublie souvent l’intérêt vital en lui faisant subir de nombreuses pollutions. Pour protéger les sources, il a été conseillé de les géolocaliser, comme cela se fait en Guadeloupe. Un lycée de la mer pourrait aussi voir le jour, afin d’apprendre les métiers de la mer, les courants, etc. Pour finir, le bouturage de coraux a été abordé, ainsi que le développement de l’aquaculture d’espèces ciblées, qui nécessite encore des recherches.
La réunion s’est terminée sur un enthousiasme et des remerciements collectifs. Les Robertins ont apporté de nombreuses et très précieuses contributions, qui viendront enrichir l’ensemble du travail réalisé par les habitants des 33 autres communes engagées. Puis, la synthèse des atouts les plus cités, les menaces et les enjeux mis en avant par le collectif seront présentés aux acteurs de la Martinique le mois prochain.
Réunion citoyenne pour le titre mondial de Réserve de Biosphère, ville de Rivière-Pilote
C’est à Rivière-Pilote que s’est déroulée jeudi 17 octobre l’avant dernière réunion de présentation et de co-construction de la candidature de la Martinique au titre mondial de Réserve de Biosphère ! 33 communes se sont engagées dans la démarche et ont permis à leurs habitants de contribuer à la construction du dossier de candidature.
Le Maire, M. Raymond Theodose, a remercié les habitants présents et leur a posé la question suivante : « Quelle vision avez-vous de la Martinique ? », pour terminer par ces mots « Nous allons pouvoir échanger, nous sommes là pour partager ».
En effet, trois questions sont posées aux habitants lors des ateliers de co-construction : de quoi êtes-vous fiers dans votre commune ? De quoi êtes-vous fiers en Martinique ? Quelles actions proposez-vous ? Et ce, sur quatre thématiques complémentaires : les richesses naturelles ; les richesses culturelles ; les savoir-faire, produits et activités liés au développement durable ; la recherche et l’éducation à l’environnement.
Mais avant cela, la Présidente de l’association, Mme Nathalie de Pompignan, a pris le temps de présenter l’origine de l’association Martinique Biosphère, la démarche de candidature au titre UNESCO de Réserve de Biosphère, et les nombreux atouts que représente une telle distinction ! Elle a illustré tout cela par des exemples concrets, pris dans divers territoires des 701 Réserves de Biosphère existantes. Puis, elle a fortement remercié les habitants, qui, au travers de leur participation, s’unissent pour porter cette candidature mondiale.
Voici leurs constats et leurs propositions :
Richesses naturelles – Elles sont très nombreuses à Rivière-Pilote : tout d’abord les rivières ! Notamment la petite et la grande rivière Pilote, les nappes phréatiques et la chute d’eau Ensaut. Côté marin, les habitants ont nommé l’Anse Figuier, et pour la partie terrestre le Rocher Zombi, ainsi que les nombreux mornes et la grotte située à Desruisseaux, abri de chauves-souris en quantité. Enfin, les plantes médicinales ont également une grande importance pour les participants.
En Martinique, ils ont souhaité mettre en avant le Tombolo de Sainte-Marie, la Montagne Pelée, l’Anse noire des Anses d’Arlet, le littoral boisé et les mangroves, ainsi que l’ensemble des grottes où se réfugient les différentes espèces de chauves-souris. La biodiversité a été d’ailleurs citée, en particulier les crabes, manicous, mangoustes, boucs, zabitants, titris, grands bois, et les espèces endémiques comme le carouge ou le trigonocéphale. Enfin, l’ensoleillement de la Martinique est très apprécié par les habitants.
Ce sont ensuite les menaces qui ont été identifiées. Les participants ont souligné les dégâts provoqués par le changement climatique (risques cycloniques), par les risques sismiques, et ceux engendrés par l’être humain et son comportement : le chlordécone, l’urbanisation, la destruction des mangroves, les déchets et VHU, la pollution atmosphérique, la pollution due aux véhicules motorisés ainsi que l’évolution technologique, lorsqu’elle accélère la destruction. Enfin, les sargasses sont également sources de problèmes environnementaux et sociétaux.
Richesses culturelles – Dans la commune, les danses traditionnelles ont une grande importance : le damier, le bèlè, la biguine, la mazurka, la valse créole, la haute-taille, etc. Le bakoua est également à souligner. Les habitants valorisent aussi le grand marché ainsi que la foire agricole et artisanale, l’écomusée, les trois églises (l’Immaculée Conception au Bourg, Josseaud et Régale), et la distillerie La Mauny ! Côté historique, ils ont tenus à partager les nombreuses traces qui se trouvent sur leur commune, empruntées par les esclaves pour s’échapper, ainsi que la Croix Godet.
Pour la Martinique, ce sont le gommier et la yole qui ont été mis en avant, tout comme le créole, la gastronomie, les chantés nwel, et les contes et conteurs. Concernant le bâti, les distilleries ont été citées, les sites hindouistes du Nord et les ruines de Saint-Pierre.
Les Pilotins proposent de valoriser le créole et l’artisanat, notamment au travers d’ateliers autour du bakoua dans les écoles et pour le grand public. Ils suggèrent également que des guides soient formés, afin d’accompagner les touristes (locaux et extérieurs) sur les différentes traces de l’île, dans les distilleries, etc. et proposent de développer le tourisme sportif. La communication a également été abordée, puisque les habitants souhaiteraient que des reportages soient réalisés, afin que les Martiniquais se réapproprient leur Histoire. Enfin, des actions intercommunales pourraient avoir lieu, comme cela se faisait dans le temps, avec la tournée du Nord et la tournée du Sud.
Savoir-faire, produits et activités liés au développement durable – La production du rhum La Mauny a été unanimement citée, et le savoir-faire exceptionnel de M. Daniel Baudin, Pilotin, élu en septembre dernier meilleur maître de chais du monde, a été applaudi ! Ont également été mis en avant le tressage du bakoua, l’exploitation familiale du manioc et la gastronomie (boudin créole, pâté en pot, trempage, macadam, blaff de poisson, pâtisseries, dombré, migan, …). En Martinique, la production de rhum, la gastronomie, la production de manioc, cacao, café et canne à sucre, ainsi que la fabrication de tambour ont été soulignées.
Comme propositions d’actions, les participants souhaiteraient que les Anciens puissent transmettre leurs savoirs, et pourquoi ne pas remettre au goût du jour les Combites, qui leur donnaient la parole, ainsi que les rassemblements familiaux. Un exemple, le fruit à pain : il peut être transformé en mets culinaire, ses feuilles peuvent servir à nettoyer, et c’est un excellent anti moustiques ! Autant de savoirs qu’il est important de transmettre.
Ils proposent aussi de développer la production et la consommation locale, l’écotourisme, les transports en commun et de mettre en place un système de recyclage et d’élimination des déchets et VHU. Et puis, ils soutiennent un projet appelé « flêve Pilote » : partir de l’anse Figuier et remonter la rivière sur des bateaux à fond plat, en effectuant divers arrêts culturels et ludiques. Et l’aviron de rivière ? Encore un projet à penser.
Recherche et éducation à l’environnement – L’éducation à l’environnement peut se faire de bien des manières, et pour les habitants les koudmens sont une occasion d’apprendre le maraichage mais aussi le vivre ensemble. Tout comme les actions citoyennes : elles ont une grande importance, et ne sont pas les moindres à Rivière-Pilote, où l’entraide est mise en avant. Pour la Martinique, ce sont les actions de nettoyage des plages qui ont été saluées par les participants.
Que proposent-ils ? De réapprendre les fondamentaux aux jeunes, valoriser la cohésion et le vivre ensemble, et responsabiliser les Martiniquais vis-à-vis de l’environnement. Les jardins familiaux pourraient être développés, afin de partager la connaissance des différentes plantes. Puis, des guides pourraient être formés pour ensuite distiller l’information aux acteurs de la culture, du tourisme, de l’agro-alimentaire, pour s’orienter vers des activités durables.
Pour conclure, M. le Maire et les membres de l’association ont à nouveau remercié vivement les participants de leur présence mais aussi de leurs précieuses et riches contributions, dont la qualité a été unanimement saluée.
La Directrice du Comité français du programme UNESCO sur l’Homme et la Biosphère, Mme Catherine CIBIEN, était en visite officielle à la Martinique. Du mardi 23 au vendredi 27 Septembre, elle a rencontré M. Alfred MARIE-JEANNE, Président du conseil exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique, M. Claude LISE, Président de l’assemblée de la Collectivité Territoriale de Martinique, et le Secrétaire Général de la Préfecture, M. Antoine POUSSIER. Mais aussi deux des membres fondateurs de l’association Martinique Réserve de Biosphère : Contact-Entreprises, présidée par Mme Lucie MANUEL et l’association des Maires de Martinique, présidée par M. Maurice BONTÉ.
Ces audiences, ainsi que la Conférence de Presse donnée par l’association le jeudi 26 septembre, ont été l’occasion de s’entretenir du travail accompli par l’association et de son parcours remarquable, puisqu’en une année l’ensemble des communes de Martinique se sont impliquées dans la démarche de candidature. Une avancée formidable, que l’UNESCO a saluée. En effet, Mme Catherine CIBIEN a mentionné la singularité de la démarche : « c’est bien la première fois qu’une association, seule, et qui plus est dont les membres proviennent de secteurs si divers, porte une candidature au titre de Réserve de Biosphère ».
Mme Nathalie de Pompignan, Présidente de l’association, a également témoigné de l’enthousiasme des habitants et de leurs précieuses contributions au dossier de candidature. « Le plus important est fait, puisque les populations se sont emparées du projet » a constaté Mme Cibien, avec émotion.
Lors de la séance plénière de l’Association des Maires de Martinique, mercredi 24 septembre, M. Maurice BONTÉ a signé au nom de l’ensemble des Maires de Martinique l’engagement des 34 communes du territoire et de leur population dans la démarche de candidature, et l’a remis en mains propres à la Directrice du Comité français du programme UNESCO sur l’Homme et la Biosphère.
La question des réseaux de coopérations auxquels ce titre donne accès a été particulièrement abordée avec le Président MARIE-JEANNE, le Président Claude LISE et Mme Lucie MANUEL. La Martinique pourra en effet intégrer de façon active le réseau Caraïbes et prendre part au réseau des Îles, afin de partager projets, problématiques et solutions. Ainsi, la Réserve de Biosphère de l’île de Jéju en Corée du Sud est un modèle d’écotourisme, celle de El Hiero aux Canaries est pionnière en autonomie énergétique, et celle de Minorque est reconnue pour la gestion de la biodiversité des plages.
Le Président Claude LISE fonde beaucoup d’espoir sur la Réserve de Biosphère pour redynamiser la Martinique. Il est d’ailleurs certain que les Martiniquais sont prêts à porter ce projet. Et le Président Alfred MARIE-JEANNE a insisté sur la nécessité de la coopération, notamment caribéenne : « il ne faut pas laisser passer les opportunités de travailler ensemble ».
D’ailleurs, la Martinique est candidate à trois titres mondiaux auprès de l’UNESCO, la Patrimoine mondial culturel immatériel avec la Yole Ronde ; le Patrimoine mondial naturel avec les volcans et forêts de la Montagne Pelée et des Pitons du Nord ; et le titre de Réserve de Biosphère pour l’ensemble du territoire. Mme Catherine CIBIEN a notamment appuyé la complémentarité de ces trois titres auprès de M. Antoine POUSSIER : «il y a une synergie entre ces reconnaissances mondiales, car le titre de Patrimoine mondial reconnaît les valeurs du passé, et celui de Réserve de Biosphère permet de construire les valeurs du futur. Les trois démarches engagées en Martinique ne sont pas concurrentes mais bel et bien complémentaires. Une réelle chance pour la Martinique d’aller de l’avant ! ».
Nous avons aussi eu l’opportunité de parler de l’implication des jeunes Martiniquais, sujet auquel Contact-Entreprises est particulièrement sensible. Le territoire Réserve de Biosphère dispose d’outils divers permettant de valoriser l’engagement des jeunes en faveur de leur territoire. Par exemple, la Réserve de Biosphère du Luberon-Lure (Alpes de Haute Provence) a mis en place des Trophées des Jeunes, récompensant des projets portés par de jeunes acteurs et organise un forum des jeunes pour cerner leurs attentes et leurs propositions.
Par ici l’album photo réalisé tout au long de la visite de Mme Catherine CIBIEN, sur notre page Facebook.
Et pour visionner la participation de Mme Catherine CIBIEN et Mme Nathalie de POMPIGNAN à l’émission Grand Angle avec Pascale LAVENAIRE sur RCI c’est par ici, et juste là pour un retour en images sur la Conférence de Presse donnée par l’Association.
Agenda des réunions territoriales d’information et co-construction de la candidature de la Martinique, au titre mondial de Réserve de Biosphère / UNESCO.
ll s’agit de présenter la candidature de notre île et définir avec les habitants les atouts qu’ils souhaitent mettre en avant pour leur commune et la Martinique. La durée approximative de la réunion est de 2 heures.
Vous pouvez suivre le calendrier des réunions à venir dans toutes les communes de Martinique et l’avancement du projet sur notre site ainsi que sur la page Facebook Martinique Biosphère.
La réunion inaugurale a eu lieu le 18 septembre à 18h30 à la Mairie du Diamant, en présence de Monsieur le Maire et des habitants de la municipalité.
Prochaine réunion publique: en octobre 2018
lejeudi 4 octobre, à 18h30 à Case-Pilote, Mairie de Case-Pilote
le jeudi 18 octobre, à 17h, au Morne-Vert, Mairie du Morne-Vert
le mercredi 24 octobre, à 18h30, au Prêcheur, Mairie du Prêcheur
le mardi 30 octobre, à 18h, à la Trinité, Salle des spectacles (Mairie de la Trinité)
Prochaine réunion publique : en Novembre 2018
le lundi 5 novembre, à 18h30, au Marigot, Mairie du Marigot
le lundi 12 novembre, à 18h30, à Fort-de-France, Mairie de Fort-de-France
Prochaine réunion publique : le vendredi 14 décembre, à 18h, au Marin, Mairie du Marin, salle audiovisuelle
Prochaines réunions publiques : en janvier 2019
le mercredi 16 janvier, à 18h, au Lorrain, Mairie du Lorrain
le jeudi 17 janvier, à 18h, à Saint Pierre, Mairie de Saint Pierre
le vendredi 18 janvier, à 18h, au François, Mairie du François, salle des délibérations
le samedi 19 janvier, à 9h, au Lamentin, centre culturel du bourg
Prochaines réunions publiques : en mars 2019
le jeudi 14 mars, à 18h, aux Trois Ilets, Mairie des Trois Ilets, salle des délibérations
le vendredi 15 mars, à 18h, au Carbet, Espace Associatif et Culturel du Carbet (Ancienne école maternelle)
le vendredi 22 mars, à 18h, à Sainte Anne, Mairie de Sainte Anne, salle des délibérations
le mardi 26 mars, à 18h, au Morne Rouge, Mairie du Morne Rouge, salle des délibérations
le jeudi 28 mars, à 17h, à Sainte Marie, salle de réunion de Coeur de Ville
Prochaines réunions publiques : en avril 2019
le mercredi 10 avril, à 18h, à Basse Pointe, Salle des fêtes de Basse Pointe
Prochaines réunions publiques : en mai 2019
le lundi 6 mai, à 18h, à Schoelcher, Mairie de Schoelcher, salle du conseil
Prochaines réunions publiques : en juin 2019
le mardi 4 juin, à 18h, au Saint-Esprit, Médiathèque
le mardi 18 juin, à 18h, à Rivière-Salée, Centre Culturel
le vendredi 28 juin, à 18h, à Bellefontaine, Maison des Associations
Prochaines réunions publiques : en juillet 2019
le mercredi 10 juillet, à 18h, à Ducos, Bibliothèque
le vendredi 12 juillet, à 18h, aux Anses d’Arlet, Terrasse du Centre Nautique
le mardi 16 juillet, à 18h, à Ajoupa-Bouillon, Association des Jardins
le jeudi 18 juillet, à 18h, au Vauclin, Mairie, Salle des délibérations
le vendredi 19 juillet, à 18h, à Macouba, Salle des fête, pour une réunion commune de Macouba et Grand’Rivière
le vendredi 26 juillet, à 18h, à Sainte-Luce, Mairie, Salle d’honneur
le lundi 29 juillet, à 18h, à Saint-Joseph, Centre Culturel Marcé
Prochaines réunions publiques : en septembre2019
le mardi 3 septembre, à 18h30, à Fonds-Saint-Denis, Centre Culturel
le vendredi 13 septembre, à 18h30, au Gros-Morne, Ecole mixte C
Prochaines réunions publiques : en octobre2019
le jeudi 17 octobre, à 17h30, à Rivière-Pilote, Salle Lumina Sophie, Centre Culturel du Bourg
le jeudi 24 octobre, à 18h, au Robert, Salle polyvalente de l’espace Lucien Laroche, Bourg du Robert
Réunion citoyenne pour le titre mondial de Réserve de Biosphère, ville du Gros-Morne
Vendredi 13 Septembre, la commune du Gros-Morne nous accueillait pour la 32ème réunion de présentation et de co-construction du dossier de candidature de la Martinique au titre de Réserve de Biosphère. Commune centrale, entourée de sept autres communes, elle recèle de nombreuses richesses et notamment la plus grande rivière de Martinique : la Lézarde.
M. Raymond Baybaud et Mme Yolande Burac, membres du conseil municipal, ont ouvert cette réunion publique en adressant leurs remerciements aux habitants présents ainsi qu’aux membres de l’association. Puis Mme Nathalie de Pompignan, Présidente de l’association, a remercié l’assemblée et leur a présenté le projet de Réserve de Biosphère et les avantages que ce titre peut apporter à la Martinique. « Valoriser et fédérer étant les maitres mots de ce projet ambitieux, c’est ensemble que nous nous engageons pour un bel avenir commun. »
M. le Maire, M. Gilbert Couturier, a pris la parole à son tour pour remercier les administrés. Il a témoigné de l’engagement de la commune du Gros-Morne dans le projet de Réserve de Biosphère. Le Gros-Morne est fort de richesses naturelles et d’histoire, qu’il est important à ses yeux de connaitre et valoriser.
Les participants se sont ensuite répartis entre les quatre ateliers participatifs, reprenant les thèmes abordés au sein du dossier de candidature : les richesses naturelles ; les richesses culturelles ; les savoir-faire, produits et activités liés au développement durable ; les activités de recherche et d’éducation à l’environnement. Pour chacune de ces thématiques, ils ont abordé ce dont ils sont fiers dans leur commune et en Martinique, ainsi que des projets qu’ils aimeraient voir émerger sur le territoire.
Richesses naturelles – Au Gros-Morne, les habitants apprécient les multiples rivières, les forêts, la qualité du sol et le climat frais. Ils sont fiers de la faune et de la flore, en particulier de l’arbre Mao bleu ainsi que du plus petit serpent du monde, découvert en 2016 : le « serpent fil » ou encore « serpent spaghetti » (Tetracheilostoma nov) nommé localement le couresse ou ti sèpan tè en créole.
En Martinique, la Montagne Pelée, les Pitons et les Mornes sont des incontournables, tout comme le Rocher du Diamant, le Tombolo de Sainte-Marie, la Savane des Pétrifications et les Salines. « Magnifiques » fut d’ailleurs l’adjectif attribué par l’ambassadrice du groupe à toutes ces richesses naturelles. Les cours d’eau, les forêts, les plages, la mangrove, les îlets, la faune et la flore en font également partie. Tout particulièrement les arbres remarquables, tel que le zamana, le figuier maudit, et le gommier (blanc et rouge), mais aussi les espèces endémiques comme le trigonocéphale, la matoutou falaise, le moqueur à gorge blanche, le carouge ou l’iguane des petites Antilles et le colibri à tête bleue (Martinique et Dominique).
Malheureusement, ces joyaux naturels sont menacés par nos activités, et selon les habitants spécifiquement par l’usage de pesticides, les rejets industriels, les eaux usées, les déchets domestiques et sauvages, les VHU, etc. Les risques naturels sont également identifiés comme menaces, tout comme le changement climatique. Sans oublier la problématique des espèces envahissantes, qui s’imposent face aux espèces endémiques. L’exemple du chancre citrique a été cité, provoqué par une bactérie s’attaquant aux agrumes, ainsi que celui de l’escargot géant d’Afrique. La fusariose, causée par un champignon que l’on retrouve sur certains fruits, en Colombie, a également été nommée car elle pourrait représenter un danger à l’importation de ces produits.
Richesses culturelles – Les habitants ont cité l’Eglise du Gros-Morne, les deux fontaines, le jardin, et le parc des loisirs qui, en forme d’arène, permet la réalisation de manifestations. Ils ont également désigné l’habitation Saint-Etienne et son jardin, le moulin Marie-Calixte et la tombe du Commandant Dessaint, qui commandait la place du Gros-Morne lorsque la commune était capitale de l’île. Une grande importance est aussi attribuée à la Croix mission de 1925, ainsi qu’aux artistes Gros-Mornais (écrivains, réalisateurs, musiciens, conteurs,…) tel que la réalisatrice Euzhan Palcy, dont le film « Rue Cases-Nègres » a été un grand succès. On retrouve également le bakoua, la fabrication et les initiations au tambour. En outre, l’association Lakou A a été saluée pour ses moments culturels mettant en valeur les traditions martiniquaises, comme le damier. Enfin le sport au Gros-Morne a été identifié, tout particulièrement le handball féminin.
En Martinique, les participants sont fiers de leur identité culturelle. Ils ont nommé le bèlè et le damier, la yole et le gommier, le carnaval, les cantiques de noël, et la gastronomie (matoutou, trempage, pâté en pot, …). Le créole et les lasotès sont également propres à la Martinique. Enfin, les divers musées et structures d’accueil du public (la Pagerie, le Musée de la banane, le Musée de la canne, la Savane des esclaves, …) et la ville de Saint-Pierre ont été mentionnés, ainsi que les nombreux écrivains et artistes. Les participants souhaiteraient alors pouvoir mieux accueillir les visiteurs, et proposent ainsi de créer un guide touristique, de créer des supports multimédias pour la communication, développer des points d’accueil touristique (type office du tourisme), créer des visites thématiques, et développer l’hébergement chez l’habitant (gîtes, …). M. le Maire a d’ailleurs rappelé que les premiers gîtes martiniquais ont vu le jour au Gros-Morne. De plus, les participants ont suggéré de mettre en avant le créole dans la communication, de favoriser l’innovation pour attirer les jeunes, et ont mis l’accent sur l’importance de la transmission des savoirs en favorisant le lien intergénérationnel.
Savoir-faire, produits et activités liés au développement durable – Au Gros-Morne, les habitants ont identifié l’élevage et l’agriculture (banane, ananas, goyave). Mais aussi la transformation de produits agricoles locaux par l’usine DENEL, la fabrication de rhum à l’habitation Saint-Etienne, la production de manioc au moulin hydroélectrique, les plantations de fleurs locales à la maison de l’anthurium, et la vannerie de Rivière Lézarde. Le jardin du Gros-Morne a également été cité, pour sa plantothèque et l’ethnopharmacologie, ainsi que le jardin de Théonie, premier gite rural labellisé « Clef Verte » à la Martinique, illustrant ainsi son engagement pour la protection de l’environnement. Et enfin, le transport urbain et le tri sélectif. Il a également été notifié qu’auparavant, la culture de riz était présente. Un agriculteur l’expérimente à Ducos depuis 5 ans, ce qui pourrait donc être reconduit dans d’autres localités, comme au Bois Lézard du Gros-Morne.
En Martinique, les participants sont fiers du rhum, de l’artisanat, des plantes médicinales, des randonnées et des activités nautiques. Ils ont émis de nombreuses idées d’actions à entreprendre pour continuer dans une voie de développement durable. Ils proposent de réhabiliter et revaloriser les sites naturels (le saut Argis, le saut Potier, les sources thermales, …), de valoriser les savoir-faire ancestraux et les produits locaux dans les constructions traditionnelles, comme le vetiver, de généraliser la récupération d’eau de pluie, de réintroduire des espèces natives dans les rivières, et d’éradiquer les VHU. En outre, ils souhaiteraient développer la pharmacopée naturelle, propager l’agriculture biologique pour toutes les cultures locales et valoriser la culture de cacao et de café. Il leur parait d’ailleurs particulièrement important de soutenir l’association « les cols verts » qui prône l’agriculture biologique.
Activités de recherche et d’éducation à l’environnement – Les Gros-Mornais ont souhaité mettre en avant les activités de lasotè et koudmen, ainsi que les chantiers d’insertion et les jardins au sein des écoles et du collège. En Martinique, ils ont identifié les nettoyages de plages et rivières, la répertorisation des sources et rivières, et le refleurissement opéré par les communes. Ils souhaiteraient alors que des actions de sensibilisation orientées vers la protection des eaux (rivière, mer, mangrove) soient mises en place, notamment pour protéger les différentes espèces de poissons. Par exemple, sensibiliser à la pollution des eaux afin d’éviter les divers rejets et déchets. Il s’agit de responsabiliser l’ensemble des individus. Il leur semble également primordial d’informer la population sur les actions à ne plus reproduire et d’éliminer les pesticides. En sus, ils suggèrent de développer de nouvelles techniques pour les cultures sur les sols contenant du chlordécone, mais surtout assainir les sols. La recherche sur les sargasses parait également essentielle en Martinique, ainsi que sur le réchauffement climatique, tout particulièrement sur les problématiques liées à l’érosion côtière.
Pour conclure, M. Jean-Paul Jouanelle, vice-président de l’association, a tenu à encourager la sollicitation des Martiniquais ayant une vie professionnelle à l’extérieur et mettant leurs talents au service de leur pays, à l’image de Nathalie de Pompignan, experte UNESCO, aujourd’hui présidente de notre association qui porte le projet de candidature de la Martinique au titre de Réserve de Biosphère.
Les membres de l’association et ceux de la mairie ont remercié chaleureusement les habitants présents pour leur excellente participation. Et M. le Maire s’est attaché à souligner les nombreuses richesses présentes au Gros-Morne, mais également la beauté de la Martinique, ainsi que son envie d’agir pour sa valorisation. « On est en mesure de construire des choses ensemble, au-delà des désaccords ».
Réunion citoyenne pour le titre mondial de Réserve de Biosphère, ville de Fonds-Saint-Denis
C’est la rentrée ! Et pour Martinique Biosphère elle débute par une réunion de présentation et de co-construction de la candidature de la Martinique au titre mondial de Réserve de Biosphère, dans la commune de Fonds-Saint-Denis. Nous étions accueillis mardi 3 septembre par Monsieur le Maire, M. Henri Romana, et le Père Harnack, au centre culturel, à la suite de la Messe. Les enfants sont venus en force et ont fait valoir leur voix pour l’avenir.
Jean-Paul Jouanelle, vice-président de l’association, a dans un premier temps présenté le projet et explicité le terme de Réserve de Biosphère. En effet, le mot « Réserve » peut susciter certaines craintes, c’est pour cela qu’il est important d’en connaitre l’origine. Le programme Homme et Biosphère de l’UNESCO (l’un des plus anciens de cette organisation internationale) remonte aux années 70, et à cette époque le mot « réserve » avait été choisi dans un sens tout autre que celui de « mise sous cloche » sous-entendu aujourd’hui. Réserve signifie ce qu’il y a de meilleur, ce que l’on veut préserver, valoriser, promouvoir pour le présent et l’avenir. Et la Biosphère ? Il s’agit de l’ensemble des écosystèmes de la Terre où la vie est présente. L’être humain en fait donc pleinement partie, avec toute sa richesse culturelle. Dans un second temps, Jean-Paul Jouanelle a dévoilé les avantages qu’offre un tel titre. Par exemple, le réseau mondial dans lequel s’inscrit le territoire désigné, réunissant 701 Réserves de Biosphère dans 124 pays, qui se divise également en réseau national et régional. Il permet notamment d’échanger sur des problématiques communes et de bénéficier de l’expérience des autres, mais aussi de créer des partenariats.
Puis, les habitants présents ont été invités à participer à un atelier de construction de la candidature de la Martinique au cours duquel ils ont pu partager les atouts principaux de leur commune et de notre île, ainsi que leurs idées et envies pour le futur, selon les 4 thématiques habituelles : les richesses naturelles ; les richesses culturelles ; les savoir-faire, produits et activités liés au développement durable ; et la recherche et l’éducation à l’environnement.
Richesses naturelles – Les Denisiennes et Denisiens attribuent une grande richesse naturelle à leur commune : la forêt, avec une importante diversité et des espèces endémiques, la qualité de l’air, et la diversité faunistique (le manicou, la mangouste, le trigonocéphale, les colibris et autres oiseaux, les abeilles, …) ; des gisements d’argile et de soufre, et des sources et rivières qui contribuent à la qualité de vie des habitants et les approvisionnent en nourriture (écrevisses, mulets, escargots « vio », …). Les terres sont aussi très riches et sans chlordécone. La preuve en est : la présence de nombreux vers de terre. Enfin, il est toujours agréable d’observer les Pitons du Carbet, de s’aventurer au Saut Babin ou au saut Gendarme, et de (re)découvrir le canal des esclaves.
En Martinique, les participants ont souhaité mettre en avant la mangrove et la plage, les forêts (Montravail, La Philippe, …), la Montagne Pelée et les Pitons du Carbet, le rocher du Diamant, la Caravelle, la Savane des pétrifications, et le tombolo de Sainte-Marie. Sans oublier le Zamana, le Fromager, et les malfinis (Buteo platypterus).
Les activités humaines menacent pourtant toutes ces richesses, notamment au travers de la pollution, de l’utilisation du plastique, des rejets, des VHU, du bâti non contrôlé, de la déforestation, des impacts du chlordécone et des pesticides, de la surconsommation et de la surpêche. Le changement climatique, la montée des eaux, et les catastrophes naturelles (ouragans, séismes, tsunamis, tremblements de terre, glissements de terrain, éruption volcanique) inquiètent également les habitants.
Richesses culturelles – Les richesses culturelles sont variées dans la commune. Les participants ont cité des lieux : l’Eglise, les anciennes habitations, le cimetière des esclaves, et l’ancien Observatoire Volcanologique de la Montagne Pelée. Mais aussi des activités culturelles : salle de sport et plateau sportif, école de musique, football, et des événements comme la fête patronale et les chantés noël. Durant la période de Noël, il est d’ailleurs de mise de préparer et déguster des pois d’angole en famille. Enfin, les Denisiens ont souligné l’importance de l’utilisation des plantes médicinales, et ont souhaité mettre en avant l’association Esprit Lasotè qui permet la sauvegarde de la production d’anciennes variétés de fruits et légumes, notamment d’agrumes endémiques.
La Martinique ne manque pas de richesses culturelles ! On peut mentionner de nombreux lieux culturels, comme les distilleries, la sucrerie Le Galion, l’habitation Clément, le Fort Saint-Louis, le château Dubuc, les ruines de Saint-Pierre, son musée et sa cathédrale. De même que le musée du Père Pinchon, la Pagerie, la savane des esclaves, la maison de la banane, le zoo, l’hippodrome, la maison de la science et le jardin de Balata. Sans oublier le carnaval ainsi qu’un événement propre à la Martinique : le tour des Yoles. Et puis, on retrouve des activités typiques comme le bèlè, la yole et la pêche à la senne, et des préparations culinaires caractéristiques tel que le boyo ton. Enfin, le créole est une force de la Martinique, tout comme ses musiques et danses traditionnelles, sans oublier le zouk !
Pour faire valoir ces richesses, les participants souhaiteraient que le sport soit mis en avant dans le Nord, que des écoles de musique créole soient créées et que des soirées culturelles puissent être organisées. Ils proposent également de valoriser le créole ainsi que les sites touristiques via des aménagements et une meilleure communication auprès du public.
Savoir-faire, produits et activités liés au développement durable – Fonds-Saint-Denis est une commune impliquée dans le développement durable : agriculture traditionnelle et biologique, horticulture, élevage, jardins créoles, culture de cacao, de café, et de vanille, miel artisanal, farine de manioc, jus locaux, et nombreux autres produits biologiques ! Des formateurs sont disponibles pour appuyer le développement des cultures biologiques, et des lasotès sont encore organisés afin d’aider les agriculteurs. En outre, les services de restauration travaillent ces produits locaux et des services d’hébergement sont proposés, notamment à la Maison Rousse et la ferme de Léon Tisgra (hébergement, démonstration, dégustation, …). Concernant les activités de plein air, différents trails (courses à pied) traversent la commune et il est possible de réaliser des randonnées, accompagné de guides professionnels. D’autres activités ont été identifiées, telle que la couture, la fabrication de charbon, et le recyclage. Enfin, on distingue une activité singulière: l’élevage de trigonocéphale, dans un but de conservation.
En Martinique, la vannerie et la poterie sont les savoir-faire mis en avant par les participants, et du côté des produits le rhum, les glaces artisanales et le sirop batterie du Lorrain ont été complimentés. En termes d’actions, les administrés souhaiteraient que les gisements de gaz naturel soient ré-exploités, que différents types d’hébergements touristiques soient développés (hôtel, chambre d’hôte, …), ainsi que des structures d’accueil pour les personnes âgées.
Recherche et éducation à l’environnement – Les enfants présents ont témoigné de l’apprentissage du jardin créole, dans leurs écoles. Puis en Martinique, l’assemblée a reconnu les activités de recherche et d’éducation à l’environnement conduites par le nouvel Observatoire, le CDST et l’ASSAUPAMAR. Ils ont également applaudi les études réalisées sur les fonds marins. Pour le futur, ils proposent de multiplier les conférences-débats, réaliser des pièces de théâtre pour sourds et entendants, mais aussi développer les rencontres intergénérationnelles et généraliser l’enseignement sur les nouvelles technologies.
Pour conclure, M. Jean-Paul Jouanelle a vivement remercié M. le Maire et le Père Harnack pour leur accueil et leur investissement durant la réunion, ainsi que les participants pour la richesse de leurs contributions. A leur tour, M. le Maire et le Père Harnack ont tenu à adresser leurs remerciements à l’association et aux citoyens présents pour leur participation. Nous étions tous très heureux d’avoir un public intergénérationnel, inspiré et très impliqué.
Réunion citoyenne pour le titre mondial de Réserve de Biosphère, ville de Saint-Joseph
Lundi 29 juillet, la ville de Saint-Joseph a accueilli la 30ème réunion publique d’information et co-construction de la candidature mondiale de la Martinique. Ces réunions, initiées mi-septembre 2018 au Diamant, ont permis aux habitants des trente communes rencontrées au cours de ces 10 mois de faire valoir les atouts de leur commune et du territoire martiniquais et être ainsi acteurs de la construction du dossier de candidature.
Monsieur le Maire, M. Athanase Jeanne-Rose, a souhaité la bienvenue à l’association et aux nombreux participants. Il a souligné l’importance de protéger le patrimoine de Saint-Joseph, fort de nombreuses rivières : « l’eau c’est la vie ». Il a d’ailleurs tenu à souligner les efforts déjà entrepris pour protéger l’environnement, sujet auquel il accorde une importance particulière. C’est donc tout naturellement qu’il soutient la candidature de la Martinique au titre de Réserve de Biosphère : « il en va de ce que nous allons laisser à nos enfants et nos petits-enfants ».
Sur ces mots, Mme Nathalie de Pompignan, Présidente de l’association, a remercié la commune pour son accueil et les habitants d’être venus si nombreux. Elle a ensuite présenté l’origine du projet et expliqué le titre de Réserve de Biosphère et ses plus-values pour la Martinique. Une Réserve de Biosphère n’est pas une mise sous cloche ; c’est un outil mondial que peuvent utiliser les territoires souhaitant s’engager dans un développement économique et social durable, dans le respect et la valorisation de leur environnement et de leur patrimoine culturel. Valoriser et fédérer sont les maitres mots de la démarche. La Martinique, détentrice de ce titre, gagnera en reconnaissance, visibilité et attractivité. Les échanges avec le réseau des territoires Réserves de Biosphère lui permettront notamment de développer coopérations et partenariats à l’échelle régionale et mondiale.
Les participants ont ensuite pris le relais. En groupe, ils ont dénombré les atouts de leur commune et de la Martinique, et suggéré de nombreuses actions possibles, selon les quatre thématiques associées au titre : les richesses naturelles ; les richesses culturelles ; les savoir-faire, produits et activités liés au développement durable ; et la recherche et l’éducation à l’environnement.
Richesses naturelles – Les principaux atouts de Saint-Joseph sont ses nombreuses rivières et ses sources, ainsi que ses forêts denses où règnent une grande diversité floristique et des espèces d’arbres rares, comme le Bois muscade (Plinia pinnata L.), un cicatrisant efficace. Les plantes médicinales représentent d’ailleurs une grande richesse locale. Le site naturel de Cœur Bouliki, récemment labellisé « forêt d’exception, est unanimement cité.
En Martinique, les Joséphins ont identifié de nombreux joyaux : la Montagne Pelée, les Pitons du Carbet, la presqu’île de la Caravelle, les Îlets du François, le Rocher du Diamant, la Savane des Pétrifications et les Gorges de la Falaise. En outre, les différents écosystèmes marins (les mangroves, lieux de reproduction et de croissance de nombreuses espèces marines et les récifs coralliens) sont particulièrement précieux. N’oublions pas également que les îlets sont des sites de nidification de nombreux oiseaux migrateurs. Les sources d’eau, plate et gazeuse, sont inestimables et les plages de sable blanc et noir témoignent de la diversité des paysages, ainsi que les nombreux points de vue !
Ces richesses naturelles sont cependant menacées par l’être humain et ses activités, sources de pollutions : usage intensif de pesticides, urbanisation sauvage, mauvaise gestion des déchets et VHU, … Les sargasses, les divers risques naturels, et les épidémies (chikungunya, zika, …) ont également été mentionnés.
Richesses culturelles – Au sein de la commune, les habitants sont fiers des 13 passages de gué, de leur Eglise, réplique de Notre Dame, des rimèd razié, de leurs chanteurs et conteurs qui interviennent dans les veillés mortuaires et les veillées de noël et des activités sportives organisées. Les artistes locaux ont été applaudis, en particulier Marcé. Très imaginatif, Marcé, l’un des chanteurs martiniquais les plus reconnus, a instauré dans le patrimoine musical le ti-bois sur pied.
En Martinique, les danses traditionnelles (biguine, bèlè, mazurka, …), les musiciens, les conteurs, les tenues et coiffes traditionnelles et l’artisanat font l’unanimité. Tout comme les monuments historiques, le Tour des Yoles, le Carnaval et les chantés nwel. Le Grand Marché couvert de Fort de France et les mets culinaires ont également été sélectionnés. Enfin, le créole fait partie de l’identité de la Martinique. Et il se doit d’être valorisé.
De nombreuse actions ont été suggérées : à l’échelle locale, réaliser un atlas répertoriant les bâtiments, lieux publics et sites remarquables du patrimoine historique de la commune, ainsi qu’un inventaire historique des grandes figures de Saint-Joseph (artistiques, politiques, économiques, sportives, …), ce qui permettrait de sensibiliser les jeunes Joséphins à l’histoire de leur lieu de vie. La route des gués pourrait être revalorisée et les bâtiments anciens rénovés. En outre, en matière touristique, de nombreuses initiatives ont été proposées : créer des circuits touristiques à thème, valoriser les conteurs et instaurer une journée consacrée au port de tenues traditionnelles. D’une manière générale, la protection du patrimoine naturel et culturel est apparue à tous primordiale.
Savoir-faire, produits et activités liés au développement durable – A Saint-Joseph, l’activité agricole traditionnelle a une grande importance, notamment les jardins créoles. La culture maraîchère bio s’y est développée, ainsi que les cultures florales, l’élevage, l’aquaculture et la sylviculture. La ferme Bouliki Bio propose d’ailleurs des découvertes de son activité. Les nombreux circuits de randonnées, partant de Cœur Bouliki, ont également été mis en avant, ainsi que l’activité de kayak et les randonnées à dos de mulets. La commune a équipé les écoles, la mairie et l’Eglise de panneaux solaires et mis en place des récupérateurs d’eau, notamment pour entretenir le stade de football.
Pour la Martinique, les participants ont souligné les jardins créoles, les randonnées, les éoliennes et le tri des déchets avec la mise en place de déchetteries. Le rhum AOC, la production de miel agréé et la filière cacao d’excellence portée par l’association VALCACO sont cités. Pour aller de l’avant, ils aimeraient que les essences forestières soient inventoriées. Mais aussi revaloriser, grâce au développement de l’écotourisme, le site de Cœur Bouliki et la zone Nord de Saint-Joseph, avec les quartiers alentours (commerçants, agriculteurs bio, …). Pour la zone Sud, le projet de route des gués le long de la rivière Blanche, doit être poursuivi afin de mettre en valeur les sites culturels et les quartiers du pourtour.
Quant à la Martinique, le développement des énergies renouvelables a le vent en poupe : utiliser la géothermie, étudier la possibilité de réaliser une centrale électrique marémotrice et développer l’énergie solaire à l’échelle des habitants, en incitant par exemple les particuliers à installer des panneaux photovoltaïques à leur domicile. L’eau est un bien inappréciable: encourager la récupération d’eau, chez les habitants et dans les entreprises, est une nécessité tout comme la sensibilisation en matière de tri des déchets qui devrait être démultipliée. En matière d’agriculture, la valorisation des jardins créoles est plébiscitée.
Recherche et l’éducation à l’environnement – Les randonnées et parcours de découvertes, à pied, à vélo et en kayak, la visite des gués et la sensibilisation des enfants sur la nécessité de garder l’environnement propre sont des activités reconnues à Saint Joseph où agissent le Carbet des Sciences et la Fédération des Œuvres Laïques (FOL – Ligue de l’enseignement) .
En Martinique, de nombreux atouts ont été soulignés : l’herboristerie créole (pharmacopée) et la FREDON Martinique (Fédération Régionale de Défense Contre les Organismes Nuisibles) pour son activité de prévention et lutte contre les nuisibles des cultures par des traitements naturels, et pour son projet de revalorisation des variétés traditionnelles de café, comme le Typica, dont l’origine remonte à 1720.
Parmi les suggestions faites dans le cadre de cet atelier : mise en valeur des sources que l’on pourrait déclarer d’utilité publique et d’intérêt général, éducation civique destinée à améliorer la gestion des ordures (encombrants, VHU, …), sensibilisation aux rejets des huiles usagées (mécaniques et ménagères) et mise en place de bornes de récupération pour les batteries et produits inflammables, afin qu’ils ne soient plus jetés dans la nature.
A l’issue de la réunion, M. le Maire et la Présidente de l’association ont remercié tous les participants pour leur actives et fructueuses contributions. M. le Maire a conclu en réaffirmant son appui à la démarche de candidature et en a également assuré le soutien par le Conseil Municipal de la ville de Saint-Joseph.