En 2018, la Martinique a entamé une procédure de candidature vers le titre mondial de Réserve de Biosphère attribué par le Programme Homme et Biosphère de l’UNESCO (Man and the Biosphere – MAB).
Ce Programme, l’un des plus anciens de l’UNESCO, rassemble, au sein d’un réseau mondial, les territoires engagés dans une démarche de développement économique et social durable, tout en préservant leurs richesses naturelles et culturelles.
Par ailleurs, la Martinique est engagée dans deux autres candidatures prestigieuses qui lui permettent d’attirer vers elle les projecteurs de l’UNESCO :
L’une au titre de Patrimoine mondial de l’UNESCO pour 2 sites de son territoire : les volcans et forêts de la Montagne Pelée et des Pitons du Nord.
L’autre au titre de Patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO pour la yole ronde.
Ces trois reconnaissances de l’UNESCO servent des objectifs différents et complémentaires.
Dans le cas du Patrimoine mondial, il s’agit d’assurer ou de renforcer la protection d’un bien dont la valeur universelle et exceptionnelle est reconnue.
Dans le cas du Patrimoine culturel immatériel, il s’agit de sauvegarder des savoir-faire particuliers en vue de reconnaître une pratique culturelle immatérielle spécifique.
Enfin, dans le cas de la Réserve de Biosphère, l’objectif est d’associer tous les acteurs à une démarche de développement durable et de valorisation naturelle et culturelle du territoire.
Pour la Martinique, les trois projets s’enrichissent, se complètent et se renforcent mutuellement pour servir le développement et l’attractivité de notre île.
Souvent un site du Patrimoine mondial est intégré dans une Réserve de Biosphère. Dans la Caraïbe, c’est le cas, entre autres, de Cuba, la République dominicaine et Saint Kitts et Nevis.
Cette triple démarche de la Martinique à une reconnaissance mondiale auprès de l’UNESCO est une chance à saisir pour notre territoire, et Martinique Réserve de Biosphère ne peut que s’en réjouir.
Réunion citoyenne pour le titre mondial de Réserve de Biosphère, ville de Schoelcher
Lundi 6 mai, la mairie de Schoelcher nous accueillait pour notre 19ème réunion de co-construction de la candidature de la Martinique au titre mondial de Réserve de Biosphère, attribué par l’UNESCO. En effet, depuis le mois de septembre 2018, nous allons à la rencontre des habitants des communes de Martinique afin qu’ils prennent connaissance du projet et qu’ils puissent y apporter leurs propres contributions. Cette étape est particulièrement importante car les citoyens représentent la force vive d’une Réserve de Biosphère.
En ouverture de la réunion, notre vice-président, Jean-Paul JOUANELLE, a rappelé ce qu’est une Réserve de Biosphère. Les participants ont ainsi pu appréhender le projet avec plus de discernement. Ils ont ainsi noté que le titre de Réserve de Biosphère apporte attractivité, reconnaissance et valorisation à un territoire donné, qu’il est un puissant outil de communication et un levier de développement.
Pour la deuxième phase de cette réunion, ce sont les participants eux-mêmes qui ont pris le relais. Quatre groupes se sont formés pour réfléchir aux atouts du territoire et proposer des idées d’actions, selon quatre thèmes : les richesses naturelles ; les richesses culturelles ; les savoir-faire, produits et activités liés au développement durable ; et la recherche et l’éducation à l’environnement.
Richesses naturelles– Au sein de la commune, les participants sont fiers de la qualité de l’eau et des sols, des rivières, de la mer, des plages, de la campagne, des points de vue, de la biodiversité, notamment de la flore avec la présence d’espèces endémiques et de la faune marine. Pour la Martinique, ils ont choisi de mentionner les sites qu’ils estiment être les plus remarquables : la montagne Pelée, les Pitons du Carbet, le tombolo de Ste-Marie et le rocher du Diamant, mais également des lieux comme la pointe Faula, la Caravelles, les Fonds Blancs et les divers îlets. Ils sont fiers de l’hétérogénéité des paysages, qu’ils ont illustré par les alternances de plages de sable blanc et de sable noir, les forêts humides et les milieux secs comme la savane des pétrifications, l’existence de milieux argileux et notamment d’argile verte, et la présence de diverses sources et rivières. Le climat tropical, les fonds marins, la flore et la faune font également leur fierté, ainsi que la diversité des fruits et légumes cultivables, les épices et les plantes médicinales. Cependant, nous savons que ces richesses subissent des pressions. Les participants en ont identifié plusieurs : l’être humain et son comportement, l’érosion côtière, la pêche intensive, les sargasses, le chlordécone, le mauvais traitement des déchets, les VHU, les pollutions de l’air, le déboisement, les phénomènes naturels dus au changement climatique… Enfin, la dernière menace citée est la baisse démographique : les jeunes sont en effet les porteurs des projets de demain, et leur présence est nécessaire pour passer à l’action.
Richesses culturelles – La commune de Schoelcher possède des écoles d’art (musique, théâtre) dont les habitants sont fiers, mais aussi des fresques (street art), statuts et sculptures ainsi que l’Habitation Fond Rousseau. Deux artistes Shoelchérois ont également été cités : le sculpteur RENE-CORAIL et l’artiste plasticien Victor ANICET. Enfin le programme culturel Chèlchè ka sonjé, sur l’abolition de l’esclavage, a été considéré comme l’une des grandes fiertés culturelles de la ville. Concernant la Martinique, les participants ont évoqué nos divers courants musicaux et nos nombreuses danses traditionnelles (Bèlè, Biguine, Zouk, Damier, Haute-taille,…) ainsi que la richesse de nos artistes peintres, écrivains, poètes et chanteurs (Césaire, Fanon, Zobel, Placoly, Glissant, Chamoiseau, Confiant, Malavoi,…). Pour finir, diverses actions concrètes de développement et valorisation de ces richesses culturelles ont été proposées : « mobiliser la population à grande échelle pour approfondir la réflexion sur les richesses culturelles » ; « organiser des circuits touristiques pour mieux s’approprier nos richesses » ; « mobiliser les services culturels municipaux et de la CTM pour organiser des visites de découverte culturelle » et « recenser les différent acteurs culturels publics et privés ».
Savoir-faire, produits et activités lié au développement durable – Les activités culturelles et nautiques sont les principales fiertés mises en avant par les participants pour la commune de Schoelcher, notamment la société Madisail qui propose des sorties trimaran éco-responsables. La démocratie participative, opérée à Schoelcher, est également identifiée comme une force de la commune. Du côté de la Martinique, ont été cités la qualité de l’eau potable de l’île, le développement des énergies renouvelables avec la présence de panneaux solaires et d’éoliennes sur le territoire, et les jardins créoles, qui favorisent la diversité des cultures et représentent « un écosystème en équilibre ». Il a d’ailleurs été suggéré d’en augmenter le nombre, et parallèlement diminuer les mono-cultures. L’agroforesterie fut également une idée d’action à mettre en œuvre pour le développement durable des cultures en Martinique. Outre l’agriculture, les habitants ont mentionné la pêche. Ils souhaitent que des méthodes de pêche raisonnée soient adoptées, par exemple en utilisant du matériel permettant la sélectivité des espèces. Puis, ils ont donné leur avis sur le nettoyage des plages, qu’ils trouvent trop drastiques et préfèreraient plus raisonné, c’est-à-dire ne ramasser que les déchets laissés par l’Homme. Concernant les déchets, les participants ont évoqué la politique « zéro plastique », qu’ils souhaiteraient voir appliquer sur l’île. Enfin, le transport a été abordé par les participants. Malgré les efforts effectués, selon eux, les projets n’arrivent pas à terme. Ils ont d’ailleurs donné l’exemple du TCSP qu’ils estiment inefficace. Pour autant, le développement de « transports écologiques » reste un souhait et il a été proposé de continuer le développement du transport maritime.
Recherche et éducation à l’environnement – Au sein de la commune les habitants sont fiers de l’Université des Antilles, des « écoles vertes » où les enfants apprennent à cultiver et cuisiner leurs fruits et légumes, et de la société POIRET Plantes Distribution, notamment pour ses passages radio durant lesquels est expliqué comment utiliser les plantes médicinales. En Martinique les fiertés évoquées ont été le CDST, l’Observatoire Volcanique et Sismologique de Martinique, la société AquaMar au Robert et l’association Kawan au Lorrain et le lycée agricole LEGTA de Croix Rivail. Mais aussi : les sentiers sous-marins, à visée éducative, et les recherches effectuées sur les sargasses, les maladies émergentes et la culture de bananes biologiques. Il a alors été proposé de développer les recherches sur les énergies renouvelables en Martinique, pour éliminer les énergies fossiles, et la recherche sur le thermalisme, développer la pharmacopée, et multiplier les « écoles vertes » et les jardins partagés.
Durant la réunion il a été relevé l’importance de booster l’attractivité du territoire et développer le tourisme, à visée internationale, mais surtout le tourisme local afin que les Martiniquais et Martiniquaises redécouvrent leur île, se réapproprient leurs richesses et leur histoire. C’est d’ailleurs l’un des principaux but d’une Réserve de Biosphère : renforcer les liens, entre nous, entre la nature et nous, entre le savoir et l’action, pour construire ensemble un avenir commun.
Réunion citoyenne pour le titre mondial de Réserve de Biosphère, ville de Basse Pointe
Mercredi 10 avril, l’équipe de Martinique Biosphère était à Basse Pointe, la ville natale d’Aimé Césaire, pour rencontrer les Pointois et Pointoises. Mme le Maire n’ayant pu être présente, c’est M. SALPETRIER, en charge de la communication de la mairie, qui a introduit la réunion. Puis Mme TONNEL, élue adjointe, a fait part du souhait de Mme la Maire, Mme Marie-Urbain-Thérèse CASIMIRIUS, de faire ressortir toutes les forces de Basse Pointe pour être reconnue au niveau de la Martinique et à l’échelle internationale. Nous avons d’ailleurs beaucoup appris sur l’une des richesses du Nord de la Martinique, le Bwa Flo, pratique ancestrale héritée des Amérindiens que la ville souhaite revaloriser.
Karine ROY-CAMILLE, vice présidente de l’association, a initié la réunion avec la présentation du projet de candidature au titre mondial de Réserve de Biosphère. Elle a pu témoigner de l’origine du projet, expliquer la démarche dans laquelle s’inscrit une Réserve de Biosphère, et mettre en avant la force d’attractivité et de développement que cette désignation pourrait apporter à la Martinique. En effet, être Réserve de Biosphère créé de la reconnaissance et de l’attractivité pour un territoire et l’intègre au sein d’un réseau régional, national et international. Ce réseau permet la coopération des territoires sur des problématiques communes, et la portée mondiale donne notamment accès à des financements internationaux.
Puis ce sont les habitants qui ont pris en main la deuxième partie de la réunion, puisque c’est eux qui ont, en groupe, traité des différentes thématiques liés aux enjeux des Réserves de Biosphère pour faire ressortir leurs fiertés et leurs idées d’actions pour le territoire. Chaque groupe s’est penché sur l’une des thématiques suivante : les richesses naturelles ; les richesses culturelles ; les savoir-faire, produits et activités liés au développement durable ; et la recherche et l’éducation à l’environnement.
Richesses naturelles – La montagne Pelée, les îlets de rivière, les cultures, les sources, l’arbre du voyageur et le bois flo font la fierté des Pointois et Pointoises. Malheureusement diverses menaces pèsent sur ces richesses, les participants ont identifié la pollution chimique, les déchets, la déforestation, le manque de connaissances et les risques naturels (éruption volcanique, érosion, tsunami). A l’échelle de la Martinique, voici toutes les richesses que les participants ont distingué : le littoral, avec sa diversité de sédiments et ses mangroves, la Caravelle, le rocher du Diamant, le tombolo, la baignoire de Joséphine, le jardin de Balata, les gorges de la Falaise, la savane des pétrifications, le zamana de l’habitation Ceron ainsi que la richesse faunistique au travers de la nomination de nombreuses espèces animales terrestres et aquatiques (colibri, matoutou falaise, trigonocéphale, oursins blanc et noir, langouste, …). Les menaces nommées pour ces richesses croisent celles identifiées pour la commune de Basse Pointe puisque les habitants ont cité les risques naturels, les pollutions chimique et agricole, les déchets ainsi que les sargasses.
Richesses culturelles – La culture de l’indianité est une richesse phare de Basse Pointe, ainsi que le bwa flo et le bèlè. Le patrimoine bâti, notamment les habitations Chalvet et Pécoul, et le centre culturel développé dans l’habitation Gradis et son pont ont été nommés. Les habitants ont aussi mentionné les évènements de Chalvet, qui font partie de l’histoire et sont commémorés annuellement, ainsi que le « médecin des gueules cassées » Hyppolite MORESTIN. Enfin, ils sont fiers que Basse Pointe ai été source d’inspiration pour les œuvres d’Aimé CESAIRE. Ils souhaiteraient aujourd’hui que l’église de la commune, l’ancien tribunal civil et l’habitation Leyritz soient réhabilitées et que les ruines soient misent en valeur pour développer le tourisme. Ils estiment également important que l’histoire de la Martinique et ses savoir-faire soient transmis.
Savoir-faire, produits et activités liés au développement durable – Les activités sportives sont une des richesses de Basse Pointe, notamment la randonnée entre Grand’Rivière et Basse Pointe ainsi que la pratique du surf et du bwa flo. De plus, les habitants ont été sensibilisés aux énergies renouvelables avec l’installation de panneaux solaires et de lampes led sur les lampadaires de la commune, et ils aimeraient poursuivre ces efforts. Ils ont par exemple salué la commune du Vauclin pour ses éoliennes et bornes de recharge pour les véhicules électriques. Ils souhaiteraient également installer dans leur commune des citernes de récupérations d’eau de pluie. A plus grande échelle, ils voudraient que des campagnes de sensibilisation au développement durable soient mises en place, ainsi que des actions d’élimination des VHU. Ils pensent également important de dépolluer les eaux de sources et de trouver des terrains non pollués pour y développer l’agriculture biologique. Ils sont d’ailleurs fiers que leur ville détienne le label zéro pesticide « 3 feuilles ».
Recherche et éducation à l’environnement – Les habitants apprécient la sensibilisation au traitement des déchets faite par la ville. En effet, les écoles sensibilisent au gaspillage alimentaire et éduquent les élèves au tri des déchets, et la ville participe aux événements « Pays Propre ». En outre, le Centre Communal d’Actions Sociales soutient des animations intergénérationnelles autour des jardins créoles, qui apprennent aux plus jeunes à jardiner en harmonie avec la nature. Puis, au niveau de la Martinique dans sa globalité, ils saluent les recherches faites par le Centre de Découverte des Sciences de la Terre (CDST) et l’éducation à l’environnement opéré par les structures gestionnaires des aires protégés. Pour développer la recherche et l’éducation à l’environnement, les participants ont émis diverses propositions : mettre en place des journées de sensibilisation à la protection de l’environnement ; embellir les communes avec des jardins publics et jardins créoles ; revaloriser les sentiers de randonnée avec des balisages, y intégrer des panneaux d’information sur la biodiversité et mettre en place une charte pour le respect de ces milieux ; proposer aux jeunes des temps d’échanges et d’activités autour de l’environnement ; financer des recherche sur la valorisation des sargasses ; et enseigner sur le bwa flo, de son histoire à son utilisation.
« Il existe aujourd’hui 686 Réserves de Biosphère dans le monde, qu’est-ce qui fera de la Martinique la 687ème ? » C’est ce que nous recherchons en venant à votre rencontre, alors n’hésitez pas à nous faire part de votre avis, lors des réunions à venir, par mail ou sur notre page Facebook !
Réunion citoyenne pour le titre mondial de Réserve de Biosphère, ville de Sainte-Marie
C’est dans la joie et la bonne humeur que s’est déroulée cette dernière réunion du mois de mars, le jeudi 28, dans la commune de Sainte-Marie, berceau du Bèlè. M. le Maire n’ayant pu être présent, c’est M. Camille CASERUS et Mme Carine BERNARD, tous deux élus de la ville, qui ont souhaité la bienvenue aux participants et à l’association. La commune de Sainte-Marie leur a donné l’occasion de formuler de fructueuses propositions d’actions.
Karine ROY-CAMILLE, vice-présidente de l’association, a en premier lieu présenté l’origine du projet porté par l’association Martinique Réserve de Biosphère. Puis, elle a défini les Réserves de Biosphère et a expliqué pourquoi cette désignation pourrait être un réel avantage pour la Martinique. Une particularité précieuse de cette désignation? « Elle permet de se rassembler autour d’un projet commun ». Mais attention, Mme ROY-CAMILLE nous rappelle que « le souhait n’est pas de mettre la Martinique sous cloche » mais au contraire « la volonté de l’association est d’aider la Martinique à se valoriser. C’est un projet de développement durable, c’est-à-dire qu’il permet un développement économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement soutenable, dans le respect de la culture locale et avec la spécificité pour la Réserve de Biosphère d’encourager la participation des habitants ».
Une fois informés du projet, les Samaritains et Samaritaines se sont mis en action pour le co-construire. Pour ce faire, ils se sont répartis sur quatre ateliers reprenant les quatre thèmes clés des Réserves de Biosphère: les richesses naturelles ; les richesses culturelles ; les savoir-faire, produits et activités liés au développement durable ; la recherche et l’éducation à l’environnement. Ils ont alors pu échanger sur leurs fiertés dans la commune et en Martinique et proposer des actions à mettre en oeuvre pour les valoriser ou développer des projets.
Richesses naturelles – Le fameux tombolo de Sainte-Marie fut la première richesse naturelle citée par les participants, ainsi que l’avifaune migratrice qu’il abrite, comme la sterne de Dougall qui nidifie sur ce site. On retrouve également les forêts (La Philippe), les parcours pédestres, les trois sources, l’Anse Azerot, les ilets (Tombolo, St-Aubin, etc.), les plages et les tortus luths. Diverses menaces pesant sur ces richesses ont été identifiées, à savoir l’érosion, les rongeurs qui mangent les oeufs des oiseaux, les braconniers pour les tortues et leurs pontes, les sargasses, la pollution humaine notamment avec le plastique, et les embruns marins. A l’échelle de la Martinique, la Montagne Pelée et les pitons font la fierté des participants, ainsi que le rocher du Diamant, les fonds marins, la baie de Fort-de-France, les ilets, les sources d’eau (Chanflor, Didier), les rivières, l’étang des Salines, la Caravelle, la savane des pétrifications, le jardin de Balata, le domaine d’Emeraude, les cultures maraîchères, et enfin la biodiversité. Les menaces rapportées ont été l’éruption volcanique, le climat (cyclones, tempêtes, etc.), la détérioration des fonds marins par les encres des bateaux et le chlordécone.
Richesses culturelles – La commune de Sainte-Marie regorge de richesses culturelles, les habitants en ont fait une liste non exhaustive : l’église Notre Dame de l’Assomption, la maison de la culture KAY NOU, le Bèlè et la maison du Bèlè, la vannerie du Morne des Esses, la fabrication des tambours, la tradition des contes créoles, le train des plantations et le musée de la banane, le musée du rhum, la distillerie St-James et la fabrication des tonneaux, le domaine de Fond St-Jacques, l’habitation du Père Labat, le Pitt Casérus, la course de mulet sur la plage, la fête patronale du 15 août, la fête du rhum, la semaine gastronomique, la foire agricole et le marché traditionnel MANA. Les participants souhaiteraient valoriser certaines de ces richesses, notamment en créant un musée du Bèlè et une université des danses traditionnelles, en professionnalisant la confection des tambours et des fûts. Ils souhaiteraient également pérenniser la fête de l’indianité et réintroduire la course de crabes. Au niveau de la Martinique les participants ont cité des richesses telles que le tour des yoles, le tour cycliste, la baie de St-Pierre, le carnaval, les fêtes de Pâques (crabe d’or, …), le chanté nwel, les Boucans de la baie, les danses traditionnelles, les costumes et bijoux créoles, le créole mais également des monuments tels que la bibliothèque Schoelcher, la maison d’Aimé Césaire et l’architecture créole dans son ensemble. Sans oublier les grands écrivains et peintres. Pour les Samaritains et Samaritaines, une étape du tour des Yoles serait la bienvenue à Sainte-Marie.
Savoir-faire, produits et activités liés au développement durable – À Sainte-Marie, les habitants sont fiers de la société coopérative et participative FARIBA, qui transforme sur place ses produits issus de l’agriculture locale (banane, piment, manioc). Ils sont fiers de leurs cultures de banane et de canne à sucre, ainsi que de leur marché agricole. De plus la ville a été élue ville la plus fleurie de Martinique. Ils saluent également les équipements d’exploitation de l’énergie solaire déjà mis en place : chauffe-eaux, panneaux photovoltaïques, mais aussi les campagnes existantes de sensibilisation aux VHU, qu’ils souhaiteraient cependant renforcer. De plus, deux événements ont été mentionnés : le raid Bèlè, qui est une marche à travers la forêt domaniale, et la course de mulets et chevaux sur la plage. Enfin la réserve naturelle de l’ilet Ste-Marie a été notée ainsi que l’aménagement de l’ilet « qui a permis de valoriser cette richesse brute ». Voici les propositions faites par les samaritains pour leur commune : aider au stockage de l’eau pour les périodes de sécheresse, créer une station de mesure de la qualité de l’air et de l’eau, faire des économies générales d’énergie (exemple des luminaires), créer des bornes de recharge pour les véhicules électriques, améliorer le traitement des eaux usées, et sensibiliser à l’environnement en milieu scolaire en suivant notamment l’exemple de l’action « Pays Propre ». Concernant la Martinique, ils sont fiers des actions déjà mises en place pour favoriser l’utilisation des voitures électriques, mais aussi du TCSP, du traitement et tri des déchets, des aménagements de protection du littoral dans le Sud, du jardin de Balata et du zoo, du label PIL (Produit de l’Industrie Locale), et enfin du surf et du Tchimbé Raid. De manière générale, ils aimeraient trouver un moyen de valoriser les sargasses, continuer de développer les transports en commun et le co-voiturage, et créer une filière de traitement des VHU.
Recherche et l’éducation à l’environnement – Les participants se sont particulièrement concentrés sur l’éducation. De fait, la commune de Sainte-Marie fut une commune de résistance et a ainsi su conserver ses savoirs ancestraux. Savoirs qu’il est important de transmettre. Pour cela, il a été proposé un projet d’Université d’Ingénierie Rurale, où les ainés pourraient enseigner aux divers étudiants : « les aînés pourraient venir nous apprendre ce que nous sommes entrain de perdre ». Il a été souligné l’importance de connaitre son histoire et sa culture pour vivre en harmonie avec la nature. L’éducation des consommateurs a également été citée, pour une consommation locale, respectueuse de l’environnement, qui amène ainsi à un développement économique local. Sur ce point il a été noté l’importance des leaders à montrer l’exemple. Enfin, pour les fiertés martiniquaises d’éducation à l’environnement les associations ASSAUPAMAR et PUMA ont été nommées.
Pour conclure ces échanges féconds, Karine ROY-CAMILLE a repris l’une des dernières propositions, « Nous avons le devoir de pérenniser nos acquis, notre culture, nos traditions ».
Réunion citoyenne pour le titre mondial de Réserve de Biosphère, ville de Morne Rouge
C’est dans la fraîcheur du Morne-Rouge que les Péléens et Péléennes nous ont accueilli le Mardi 26 mars pour construire ensemble la candidature au titre mondial de Réserve de Biosphère, décerné par l’UNESCO. Mme le Maire, Jenny DULYS-PETIT, a ouvert cette seizième réunion territoriale en remerciant l’association et a encouragé les participants à relayer l’information autour d’eux et motiver leur entourage à s’impliquer dans le projet : « en effet votre appropriation du projet est particulièrement importante car c’est vous qui allez faire vivre la Réserve de Biosphère ».
M. Jean-Paul Jouanelle, vice-président de l’association, a pris le relais pour présenter l’association et définir le titre de Réserve de Biosphère. Il a également démontré les avantages d’une telle désignation pour la Martinique, qui permettrait notamment de valoriser le territoire et ré-enchanter la jeune génération qui quitte le pays.
Une Réserve de Biosphère permet de mettre en valeur les richesses naturelles et culturelles d’un territoire et mettre en oeuvre, ensemble, des actions pour le développer durablement en respectant ses spécificités. Pour ce faire, les habitants de chaque commune sont consultés afin de définir les richesses dont ils sont fiers et qu’ils souhaitent mettre en valeur ainsi que les actions de développement durable, d’éducation et de recherche, qu’ils aimeraient voir émerger sur leur commune et en Martinique. C’est ce qu’ont fait les Péléens et Péléennes, qui ont partagé ensemble leurs fiertés et leurs idées sur ces thématiques.
Richesses naturelles – La Montagne Pelée ainsi que toute la biodiversité qui lui est associée représentent bien évidemment une grande fierté. La présence d’une petite grenouille endémique à la Martinique a été soulevée, c’est l’allobates chalcopis. En effet, selon les scientifiques, son aire de répartition se trouve probablement vers le sommet de la Pelée. Les rivières sont également une grande richesse du Morne Rouge ; elles confèrent le climat agréable reconnu par les habitants et abritent une riche diversité faunistique, notamment de belles écrevisses. Ils sont également fiers de leur agriculture respectueuse de l’environnement et de la présence de plantes médicinales. Du côté de la Martinique dans son ensemble, les participants ont cité la diversité paysagère au travers de la mer, les plages, les fonds marins, la mangrove, les différents types de forêt tropicale et les plantations (canne à sucre, banane, vanille, cacao, café) mais également la biodiversité avec en particulier l’Iguane des petites Antilles, et enfin des sites tels que la baignoire de Joséphine, le rocher du Diamant, le tombolo, et l’îlet du Loup-Garou. Puis diverses menaces ont été identifiées, tout particulièrement l’activité de la montagne Pelée, ainsi que le changement climatique, les tempêtes et cyclones, les inondations mais aussi le chlordécone, les sargasses, et les escargots qui ravagent certaines cultures.
Richesses culturelles – Parmi les richesses culturelles du Morne Rouge, on retrouve Notre Dame de la Délivrande, le Calvaire, les larmes de fonte, les maisons coloniales, le Millénium, la gastronomie, les liqueurs, la fête patronale, la foulée péléenne et la course du souvenir. En Martinique, le créole, l’artisanat (Bakoua, vannerie), les danses traditionnelles (bèlè, damier, tambour), les musiques (zouk, biguine, mazurka), le chanté nwel, la gastronomie, la yole et le gommier font la fierté des participants, mais aussi les fêtes patronales, le carnaval, les distilleries et quelques monuments historiques (Fort St-Louis, Bibliothèques Schoelcher, Eglises). Au milieu de ces richesses, les Péléens
et Péléennes ont émis le souhait de valoriser le Millenium et le Cap21 en les modernisant et les exploitant d’avantage. Ils proposent également de valoriser la diversité des distilleries en Martinique, le carnaval, les danses traditionnelles face aux danses étrangères qui se développent telle que la salsa, et pourquoi pas créer une école de la biodiversité ?
Savoir-faire, produits et activités liés au développement durable – La production locale (maraîchage, élevage) et l’exploitation raisonnée des ressources naturelles (florale, bananière, plantes médicinales, source d’eau, bois) font la fierté des habitants, tout comme les sites de randonnées du Domaine de l’Emeraude, de la montagne Pelée et la trace des Jésuite, ainsi que la pratique de l’écotourisme au Domaine de la Vallée. En Martinique, on retrouve l’aquaculture et la pêche, les éoliennes de Grand-Rivière et du Vauclin, l’artisanat (Bakoua, vannerie, ébénisterie, etc.) et l’action annuelle « Pays Propre ». Les habitants ont présenté un grand nombre de souhaits et propositions à mettre en oeuvre en ce qui concerne le développement soutenable de la Martinique : développer des cures thermales et l’écotourisme dans le Nord, les trails, l’agriculture biologique, les énergies propres (biogaz, panneaux solaires), les bornes pour véhicules électriques et des moyens de stockage d’eau pour lutter contre la sécheresse. Tout cela afin d’obtenir entre autre « une économie viable pour les jeunes ».
Recherche et éducation à l’environnement – Durant cet atelier, le parc Cap21 et le domaine d’Emeraude ont à nouveau été évoqués, puisque l’on y retrouve diverses actions d’éducation à l’environnement. L’association Kalapisan a été saluée pour ses randonnées accompagnées de guides. Puis, différentes structures martiniquaises ont été citées comme fiertés : le Centre de Découverte des Sciences de la Terre, l’Observatoire volcanologique du Morne des Cadet, le Centre Technique de la Canne et du Sucre, le Parc Naturel Régional et le Parc Naturel Marin. L’action « Pays Propre » a été rappelé au sein de ce groupe. Enfin ce sont les Juniors Rangers du Lamentin qui ont été applaudis pour leur implication dans des actions environnementales. Il a d’ailleurs été conseillé d’associer les écoles au projet de Réserve de Biosphère. Pour la suite, les Péléens et Péléennes présents souhaiteraient développer des campagnes de sensibilisation aux VHU et aux déchets, tant sur l’utilisation des déchèteries que sur le tri sélectif, développer le tourisme vert avec notamment la formation de guides pour accompagner les randonnées, et enfin investir dans les énergies renouvelables et la recherche sur la valorisation des sargasses. Être Réserve de Biosphère permettra à la Martinique d’intégrer différents réseaux afin de pouvoir échanger avec d’autres territoires ayant les mêmes problématiques ou sujets de recherche.
Pour conclure, Mme le Maire a remercié les participants et l’association et elle a soulevé un point important : « cette réunion nous a permis d’échanger ». Elle a ajouté que « nous pourrons mieux connaitre la Martinique en allant sur le site de l’association », qui regroupe les différentes fiertés révélées lors des réunions précédentes. En effet, c’est véritablement le but de ces réunions territoriales: redécouvrir et se réapproprier la Martinique et ses richesses.
Réunion citoyenne pour le titre mondial de Réserve de Biosphère, ville de Sainte-Anne
Vendredi 22 Mars, la semaine s’est achevée dans la très touristique ville de Sainte-Anne. Après un magnifique coucher de soleil, nous avons commencé la réunion avec les habitants présents. Les ateliers ont été studieux et il en est ressorti de nombreuses propositions pour améliorer et valoriser un tourisme soutenable.
M. le Maire ne pouvant être présent, c’est M. Jean-Erick Romagne, Directeur de cabinet, qui, après l’avoir excusé, a accueilli l’ensemble des habitants. Il a défini l’objet de la réunion, à savoir recueillir des propositions concrètes destinées à figurer dans le dossier de candidature de la Martinique pour devenir un territoire Réserve de Biosphère. Pari réussi, nous sommes ressortis de cette réunion publique avec bon nombre de propositions.
Puis la Vice-Présidente de l’association, Madame Karine Roy-Camille, a expliqué de manière plus détaillée l’origine du projet, la définition d’une Réserve de Biosphère, les apports de ce titre auprès d’autres territoires et ce qu’il pourrait signifier pour la Martinique. En effet, la Martinique a différents défis à relever, tels que sa démographie en chute, la pauvreté, ses richesses naturelles menacées. Et si être Réserve de Biosphère pouvait permettre de redonner de l’attractivité à notre pays ?
Les participants ont ensuite pris place dans les différents ateliers. Ils ont mis l’accent sur leurs fiertés, dans la commune de Sainte-Anne et en Martinique, et ont formulé diverses propositions sur la valorisation de nos atouts et le développement durable de la Martinique.
Les richesses naturelles – Diverses richesses naturelles font la fierté des Saintannais et Saintannaises, comme la table du Diable, les 22 kms de littoral, la baie de Sainte-Anne « l’une des plus belles baies », les Salines, les différents caps, baies et îlets, la savane des pétrifications, le rocher Crève-Coeur et la trace des Caps et l’oeil bleu situé sur ce sentier. À l’échelle de la Martinique, ont été cités : la baie de Fort-de-France, la montagne Pelée et les pitons du Carbet, Grand-Rivière, les gorges de la Falaise, le tombolo, l’Anse noire, la baignoire de Joséphine, le Morne Vert, les mangroves, les forêts tropicales et les microclimats (climats différents du Nord au Sud). Mais de nombreuses menaces pesant sur ces richesses ont été identifiées. Des menaces directement liées aux activités humaines et aux risques naturels, tels que l’envahissement par les sargasses, l’érosion du littoral, les cyclones et tremblements, la brume de sable, et de manière plus globale le changement climatique. Mais aussi la pollution atmosphérique ou la pollution engendrée par l’accumulation de déchets. Pour parer à cela il a été proposé pour Sainte-Anne et plus particulièrement pour la plage des Salines, au vu de la surpopulation de cette plage, de mettre en place des aménagements spécifiques comme des parkings et sanitaires, et d’effectuer un reboisement.
Les richesses culturelles – Le moulin Val d’Or, les ruines de Crève-Coeur, l’Eglise, la poterie, la yole saintannaise, l’ancien four à chaux, le manoir de Beauregard et le Calvaire sont autant de richesses culturelles citées pour Sainte-Anne. En ce qui concerne la Martinique, les ruines de St-Pierre, la bibliothèque Schoelcher, le Fort St-Louis, la cathédrale de Fort-de-France, les différentes distilleries, les activités nautiques locales (yole, gommier, bois flô, etc), le moulin hydraulique de Gros Morne, la savane des esclaves, les danses traditionnelles ainsi que la musique et la littérature, la gastronomie, la vannerie, le carnaval, les bijoux et vêtements créoles, et surtout le créole ! Afin de valoriser toutes
ces richesses il a été proposé de restaurer, entretenir et communiquer sur les sites remarquables, réaliser des reportages à diffuser sur les chaines de télévision, et sélectionner des produits locaux par thématique pour les mettre en valeur (gastronomie, bijoux, madras, etc.).
Les savoir-faire, produits et activités liés au développement durable – Les participants ont salué les efforts fait par la commune pour aménager des parkings pour les visiteurs, ainsi que les campings, mais souhaitent que cette dernière activité soit mieux encadré (camping sauvage) et les visiteurs mieux sensibilisés à la protection de l’environnement. La commune a également été complimentée sur ses actions de nettoyage de plage (« opération pays-propre ») et sur sa promotion d’activités non polluantes telles que les randonnées pédestres et certaines activités nautiques. Ont également été applaudis les aménagements réalisés pour donner accès aux plages aux nombreux visiteurs, sans abîmer la mangrove. Les habitants souhaiteraient que la protection du littoral soit accentuée. Enfin, la zone des 300 mètres du mouillage a été citée comme fierté, et une taxe pour les plaisanciers a été proposée, notamment pour les déchets produits afin de valoriser le travail du personnel municipal. Pour finir, c’est la restauration locale de bord de mer qui a été distinguée. Au niveau de la Martinique, voici les fiertés partagées : les visites de la mangrove en canoë, le parc marin, l’aménagement de bouées de mouillage aux Anses d’Arlet, les campagnes publicitaires de sensibilisation à l’utilisation des déchèteries et la protection du littoral au Lamentin grâce à la préservation des mangroves, action que les habitants proposent d’ailleurs de développer sur tout le littoral afin de mieux se protéger face à l’érosion.
La recherche et l’éducation à l’environnement – Les écoles de la commune de Sainte-Anne sensibilisent les plus jeunes à l’environnement au travers de sorties en extérieur pour découvrir la faune et la flore. Le collège, lui, propose des activités de jardinage respectueux et l’école primaire sensibilise aux déchets, à la récupération et réutilisation. Les écoliers ont d’ailleurs cette année réalisé leurs habits de carnaval à partir de déchets. Les participants ont également cité une association, Reflets D Culture, qui réalise des initiations à la pêche raisonnée sur l’étang des Salines. Enfin, les habitants ont été informés qu’une aire marine éducative était en projet sur la commune. Le souhait de remettre en place la police de l’environnement a été émis afin de sensibiliser la population et les visiteurs à la protection des sites. Pour la Martinique, de manière générale, les participants souhaiteraient que la population soit plus sensibilisée à l’utilisation des déchetteries et au tri sélectif pour respectivement éviter les dépôts sauvages et intensifier le tri des déchets. Il a également été proposé d’effectuer des campagnes de sensibilisation aux VHU.
Madame Karine Roy-Camille a clôturé la réunion en rappelant à tout un chacun que tous les avis sont les bienvenus, même contradictoires, et que l’association n’émet aucun jugement sur les propositions faites. « Nous sommes là pour prendre en considération toutes les idées émanant de la population martiniquaise. Alors, n’hésitez pas à venir participer aux prochaines réunions ! ».
Réunion citoyenne pour le titre mondial de Réserve de Biosphère, ville du Carbet
Pour notre deuxième réunion du mois de Mars, le vendredi 15, c’est en plein-air et sous le soleil couchant que les Carbétiennes et Carbétiens nous ont accueillis pour construire ensemble le projet de candidature au titre mondial de Réserve de Biosphère. Nous y avons rencontré des habitants particulièrement impliqués dans leur commune mais surtout fiers de leur territoire, fiers du Carbet et fiers de la Martinique.
M. le Maire, M. Jean-Claude Ecanvil, a souhaité la bienvenue à la trentaine de participants et a fait part de son enchantement pour la démarche « ce qui m’a plu, c’est le mot co-construction », et de son implication pour obtenir le titre mondial de Réserve de Biosphère « Le Carbet sait faire, vous savez faire, nous savons faire ». C’est sur ces paroles encourageantes et fédératrices que M. Jouanelle, vice-président de l’association, a présenté le projet à l’assemblée. Il a souligné l’importance de redonner l’envie aux Martiniquais de vivre dans leur pays, de découvrir et redécouvrir les richesses de leur territoire. « Quoi de mieux qu’un projet qui fédère et met en valeur la Martinique pour atteindre cet objectif».
Une fois les explications données, tous les participants se sont positionnés sur les quatre ateliers proposés, reprenant les thèmes phares de la candidature au titre mondial de Réserve de Biosphère : richesses naturelles, richesses culturelles, savoir-faire, activités et produits liés au développement durable, thèmes de recherche et d’éducation à l’environnement. Les groupes ont ensuite présenté leurs perceptions du Carbet et de la Martinique et c’est alors avec grande fierté qu’ils nous ont révélé les trésors que recèlent leur commune et la Martinique.
Les richesses naturelles – Pour le Carbet, les habitants ont mis en avant leur longue côte, la rivière, la mer et sa richesse faunistique, l’Anse Turin, le cacao, le bassin d’écrevisses, les pitons du Carbet et les chemins de randonnée. Au niveau des richesses Martiniquaises, la mer et la plage ont à nouveau été citées, ainsi que les différents types de forêt de l’île, le volcan et de manière générale tous les sites naturels remarquables ainsi que la faune et la flore endémique. Concernant les menaces pesant sur ces richesses, ont été identifiés des facteurs comme la brume de sable, l’érosion, les sargasses, l’invasion d’espèces introduites (ex. du poisson lion) mais aussi des facteurs anthropiques notamment les constructions anarchiques et les comportements « non citoyens » (ex déchets dans la nature).
Les richesses culturelles – Les habitants sont fiers d’être la commune originaire du trempage, et de bon nombre d’activités et de monuments. Ils ont pu entre autres citer la fête du poisson, la gastronomie, l’artisanat fait à partir de sable volcanique et cuir de poisson mais aussi la présence de nombreux monuments historiques classés comme l’Eglise St-Jacques, le tombeau de la Dame Espagnole, le presbytère, etc. et la présence de vestiges amérindiens. Puis une liste non exhaustive des richesses de la Martinique a été construite, reprenant entre autres les danses traditionnelles, les musiques, le créole, l’artisanat créole, les fêtes et évènements annuels, les yoles et gommiers, les distilleries et la gastronomie créole. Pour eux, la priorité est aujourd’hui de valoriser les ruines ainsi que les arts martiniquais par la création d’académies artistiques et améliorer le tourisme.
Les savoir-faire, produits et activités liés au développement durable – La restauration, la pêche et la culture de caco sont les activités nommées pour Le Carbet. De plus, la qualité de l’assainissement de l’eau a été mise en avant, ainsi que l’aire marine, le zoo, et le spiritourisme au travers de la distillerie Neisson. À l’échelle de la Martinique on retrouve le rhum AOC, la création des tambours, le jardin botanique de Balata et les jardins créoles. Plusieurs propositions de développement ont été faites : le développement d’un tourisme plus respectueux de l’environnement, des activités sportives, de la pharmacopée, des transports et de l‘alimentation bio. La création d’un conservatoire pour valoriser les musiques martiniquaises a également été mentionnée, tout comme le groupe ayant traité des valeurs culturelles.
La recherche et l’éducation à l’environnement – Des représentants du Conseil Municipal des Jeunes du Carbet se sont joints à nous et se sont impliqués pour nous présenter leur vision de la recherche et de l’éducation à l’environnement sur le territoire. Ils ont mentionné l’espace culturel du Carbet, les randonnées pédagogiques, l’aire marine éducative, et ils ont salué l’association TINA pour ses actions ainsi que les démarches éducatives du collège « Green for Job » et du primaire. Quant à la Martinique dans son intégralité, les recherches effectuées par le Centre de Découverte des Sciences de la Terre (CDST) ont été applaudies, tout comme la recherche sur les sargasses, la lutte contre la pollution du sol et de l’air, la pharmacopée locale et l’éducation aux énergies renouvelables. Quelles actions ont été proposées ? Faire de la prévention en effectuant des recherches sur les risques majeurs, faire la promotion de l’éducation à l’environnement et surtout impliquer les jeunes.
Pour clore la réunion, Mme Roy-Camille, vice-présidente de l’association, a su trouver les mots justes pour démontrer la panoplie de richesses que détient la Martinique, qui malgré sa petite taille regorge de trésors. Devenir Réserve de Biosphère apportera les moyens et les outils à la population martiniquaise pour se réapproprier les richesses du pays, les valoriser et les transmettre.
Réunion citoyenne pour le titre mondial de Réserve de Biosphère, ville des Trois-Îlets
Les réunions du mois de Mars ont commencé ! Un mois qui s’annonce riche, puisque 5 réunions sont organisées pour aller à la rencontre des Martiniquaises et Martiniquais et connaître ce qui fait leur fierté. La Martinique est un trésor et la Réserve de Biosphère est l’outil idéal pour construire un projet de territoire commun. Ce Jeudi 14 Mars, c’est la commune des Trois-Îlets et ses habitant·e·s qui accueillaient la première réunion territoriale du mois vers le titre mondial de Réserve de Biosphère.
M. Arnaud René-Corail, Maire des Trois-Îlets, a donné le la, en soutenant d’emblée le projet et en témoignant son enthousiasme à valoriser les atouts de la Martinique. C’est également ce qu’a pu souligner Jean-Paul Jouanelle, vice-président de l’association, lors de la présentation du projet de candidature : « il faut prendre conscience de la richesse que l’on a ». Et c’est d’ailleurs ce que les Îléennes et Îléens ont souhaité : que les Martiniquais reprennent conscience de leurs atouts, les valorisent par les propositions qu’ils présentent et les protègent.
A la suite de l’intervention de M. Jouanelle sur l’origine du projet, ses avantages et sa construction, la trentaine de participants s’est divisée en quatre groupes pour prendre part à quatre ateliers afin de partager leurs connaissances sur leur commune et sur la Martinique. Les quatre thèmes habituels ont été abordés : richesses naturelles, richesses culturelles, actions en faveur du développement durable et moyens de recherche et d’éducation à l’environnement, qui permettront ensuite de remplir les différents critères pour devenir Réserve de Biosphère.
Les richesses naturelles – Les plages ont été mises en avant par les habitants, ainsi que la mangrove, les rivières, les massifs boisés, le volcanisme et la géodiversité, la biodiversité et la diversité de paysages. Diverses menaces ont été identifiées : les risques naturels majeurs, les sargasses et l’érosion du littoral d’un côté, et les comportements humains non respectueux et la pollution (pesticides, chloredécone, métaux lourds, eaux usées) de l’autre. De plus, le lien entre la détérioration des richesses naturelles et le niveau économique a été relevé. En effet ces deux domaines sont particulièrement liés lorsque l’économie dépend directement d’une ressource naturelle.
Les richesses culturelles – Concernant la commune des Trois-Îlets, les richesses exposées furent la savane des esclaves, la fabrique de Poterie, l’église Notre Dame de la Délivrance, l’îlet Ramier, l’architecture, les musées et peintures, le damier, le gommier… Enfin les habitants ont souhaité mettre en valeur l’association « Les Hommes d’argile ». Côté Martiniquais, le carnaval, le tour des Yoles et le Chouvalbwa ont été nommés, avec le souhait de les valoriser par une plus forte communication.
Les savoir-faire, produits et activités liés au développement durable – Au Trois-Îlets, la forêt domaniale offre diverses activités liées au développement soutenable. Le tourisme vert, l’écotourisme, le spiritourisme, le nautisme et l’équitation, la pêche et le tour des Yoles sont autant d’activités mentionnées. La mise en place de la navette vers Fort-de-France a également été citée, car elle a permis la mise en place d’un transport en commun, afin de diminuer la pollution atmosphérique liée à la circulation motorisée individuelle.
La recherche et l’éducation à l’environnement – Les participants ont misé sur des sujets tels que la biodiversité marine et terrestre, les énergies renouvelables, la cosmétologie et la pharmacopée. Ils ont également mentionné l’importance de former et d’informer la jeune génération et d’améliorer la communication entre les différents acteurs du territoire. Enfin, une question s’est posée : « Beaucoup de Martiniquais font de la recherche mais à l’international. Comment les ramener chez nous ? »
Les restitutions terminées, les questions ont été nombreuses, notamment sur la suite de la démarche. Quel devenir pour la Réserve de Biosphère une fois celle-ci désignée ? Il est important de savoir que rien ne sera laissé à l’abandon et qu’un comité de gestion intégrant les différents acteurs prendra le relais. Nous nous engageons à éditer des articles pour vous éclairer sur les étapes d’une création de Réserve de Biosphère, les objectifs et le fonctionnement des territoires Biosphère.
Mme Pinville, adjointe au Maire, a conclu par ces mots : « L’important c’est de valoriser notre richesse naturelle et culturelle pour que nous puissions la préserver et la transmettre ».
Réunion citoyenne pour le titre mondial de Réserve de Biosphère, ville du Lamentin
L’association Martinique Réserve de Biosphère s’était mise en quatre en ce début 2019 avec quatre réunions territoriales du 16 au 19 Janvier. Ces rencontres avec les habitants des communes afin de les informer et co-construire la candidature au titre mondial de Réserve de Biosphère attribué par l’UNESCO se sont achevées dans la ville du Lamentin. Les Lamentinoises et Lamentinois venus très nombreux ont été soutenus par les Juniors Rangers, étudiants du collège Edouard Glissant. De nombreuses richesses ont été identifiées comme la mangrove du Lamentin, le four à chaux, les sources chaudes, le jumelage culturel avec Santiago (Cuba) et Carrefour (Haïti) ou encore l’implication de la jeunesse lamentinoise dans les actions pour l’environnement.
M. le Maire, David Zobda, a souhaité la bienvenue au centre culturel du bourg du Lamentin à tous les habitants du Lamentin présents en ce matin, samedi 19 Janvier, jour du marché au bourg. M. Zobda, a posé la question « Combien de temps encore allons-nous supporter les grands évènements majeurs, supporter la déforestation, supporter le blanchiment des coraux … ? »
Il a pu rappeler que « nous savons faire ». Et malgré notre sentiment d’impuissance et nos difficultés à s’engager, « chacun peut agir et doit contribuer à son échelle à un mouvement de fond ». Le Penser global, Agir local avait été lancé. « Ici au Lamentin on peut faire. On doit faire des choix. Il faut communiquer les uns et les autres, aimer son pays, identifier les sites à valoriser et faire que la connaissance de ce pays soit parfaite ». Les mots de M. le Maire ont ainsi encouragé les habitants du Lamentin à s’impliquer dans la démarche participative de la candidature de la Martinique au titre de Réserve de Biosphère. M. Zobda a illustré ses propos par des exemples lamentinois : l’Inventaire Biologique Rapide de la mangrove du Lamentin et de la baie de Genipa ; le projet autour des zones industrielles avec les entreprises afin de protéger la mangrove présente sur ces zones d’activités ou encore la réhabilitation du site du morne Cabri par les Juniors Rangers…
Les Juniors Rangers se sont déplacés spécialement pour cette réunion citoyenne afin d’être, eux aussi, artisans du présent et du futur de notre île et contribuer à la candidature au titre mondial de Réserve de Biosphère. Ces collégiens ont présenté notamment leurs actions autour de la gestion du morne Cabri. De leurs rencontres auprès de professionnels et experts de l’environnement, les étudiants nous ont fait découvrir le travail d’un entomologiste, expert en insectes. Des résultats surprenants ont été révélés : en effet les études biologiques sur la mangrove du Lamentin ont mis en évidence une trentaine d’espèces de mollusques dont 15 endémiques de Martinique, alors que seules 12 espèces de mollusques étaient auparavant répertoriées.
Après la présentation du projet de candidature de la Martinique par la présidente de l’association, Nathalie de Pompignan, les habitants ont été invités à se répartir en quatre ateliers pour définir ensemble les éléments dont ils peuvent être fiers dans leur commune, en Martinique et les actions pour les valoriser. Ces ateliers abordent les grandes thématiques d’une Réserve de Biosphère : les richesses naturelles, richesses culturelles, les savoir-faire et activités contribuant au développement durable ; la recherche et l’éducation à l’environnement. Les participants ont pensé l’avenir de la Martinique et les Juniors Rangers ont présenté les comptes rendus de chaque atelier.
Richesses naturelles – La mangrove du Lamentin, la baie de Californie, le Morne Capot, le point de vue du morne Pitault… sont autant de trésors naturels dont les habitants sont fiers. En Martinique, parmi les innombrables richesses naturelles citées : la canne à sucre, le cacao, le café, les fibres végétales naturelles… Mais aussi les cascades, les Pitons, la baie de Fort-de-France, les écosystèmes comme les coraux et les herbiers… et surtout La diversité de nos paysages. Pourtant l’urbanisme et le nautisme non contrôlé, la surpêche, la montée des eaux, les risques naturels comme les cyclones ou les séismes sont des menaces pesant sur ces richesses de Martinique.
Richesses culturelles – Ont été déterminés comme atouts culturels par les participants la langue créole, les habitations comme la Favorite, la nuit de la soupe bô kay, danmyé, samedi gloria, la nuit des contes, le festival de la clarinette, les centres culturels comme le centre culturel du bourg qui a accueilli la réunion citoyenne du Lamentin. En Martinique, ont été choisis, entre autres, le bèlè, le damnyé, la haute taille, le carnaval, les chanté nwel, le 22 Mai, les costumes traditionnels, les pitts à coqs ou encore notre gastronomie. Notre pluralité culturelle est bien la richesse culturelle que les habitants ont unanimement reconnue.
Savoir-faire, activités et produits liés au développement durable – Au Lamentin, la fabrication de la chaux du gommier est un savoir-faire présenté comme une richesse. La marina du port Cohé, les activités nautiques, le cacao et le chocolat Lauzéa, tout comme la distillerie la Favorite ou encore le parcours de santé du morne Cabri sont des activités à valoriser sur la commune. En Martinique, les savoir-faire traditionnels autour de la terre rouge comme la fabrication de brique, et également autour des plantes médicinales et la pharmacopée sont à mettre en valeur. Développer la géothermie et le thermalisme en s’appuyant sur les sources chaudes de la commune est une piste d’action suggérées par les participants. Mais aussi valoriser l’artisanat et la transformation de nos produits locaux issus d’une agriculture raisonnée. L’agriculture en milieu urbain, par exemple sur les toits, fait partie des solutions innovantes à mettre en place. Le travail du bakoua et celui des fibres végétales naturelles en général ont été suggérés comme alternative écologique au plastique.
Recherche et éducation à l’environnement – Il a été évident pour les participants que l’exemple du collège Edouard Glissant et des collégiens membres des Juniors Rangers est une action exemplaire. La ville du Lamentin a également impliqué les jeunes dans les défis environnementaux : des jardins potagers ont été mis en place dans certaines écoles maternelles. Les participants ont souligné le projet autour de la mangrove qui a permis de mieux la connaître autant sur les aspects biologiques que sociologiques (inventaire des pratiques humaines et des perception des populations et des différents publics) ; de mieux la valoriser au travers de programmes d’éducation à l’environnement et de sensibilisation et de mieux la gérer en impliquant tous les professionnels de la zone et les collégiens. Les Lamentinois ont proposé de mutualiser toutes les actions de recherche de la Martinique, notamment leurs résultats en les rendant publiques. La question des déchets a été abordée et de nombreuses actions ont été proposées pour optimiser leur gestion, du ramassage à leur valorisation. Les participants ont souhaité que l’éducation à l’environnement soit généralisée à tous les publics : auprès des professionnels comme de tous les scolaires (de la maternelle à l’université). Le 5 Juin, journée mondiale de l’environnement, pourrait être ainsi l’occasion d’actions de sensibilisation généralisées dans toute la commune du Lamentin par exemple.
Poumon de la Martinique, poumon vert grâce à sa mangrove d’exception et poumon économique grâce ses zones d’activités et industrielle, la ville du Lamentin a insufflé une bouffée d’optimisme et d’inspiration. La jeunesse lamentinoise présente et engagée a bien donné le goût de l’avenir. M. le Maire, David Zobda, a conclu par un proverbe prenant tout son sens pour l’avenir de nos trésors martiniquais « Sé grèn diri ka fè sak diri. Ce sont les grains de riz qui font les sacs de riz. »
Toutes les Martiniquaises et Martiniquais sont invités à partager ce dont nous pouvons être fiers sur notre île afin de construire ensemble la candidature de la Martinique au titre mondial de Réserve de Biosphère attribué par l’UNESCO. Les talents de chacune et chacun sont sollicités. Les prochaines réunions citoyennes auront lieu en mars. L’association vous attend impatiemment.
Réunion citoyenne pour le titre mondial de Réserve de Biosphère, ville du François.
Vendredi 18 Janvier, le berceau de la yole ronde a accueilli la onzième réunion citoyenne du projet de candidature au titre mondial de Réserve de Biosphère attribué par l’UNESCO.M. le Maire, Joseph Loza, a souhaité la bienvenue aux nombreux participants à cette réunion d’information et de co-construction à ce titre valorisant nos trésors martiniquais. « La principale richesse, c’est bien la biodiversité ! Le François est une richesse par la nature, par la mer, par ses îlets, par sa géologie particulière… », selon M. le Maire. « Les meilleurs spécialistes de la Martinique, ce sont bien les Martiniquais. Mais les premiers défenseurs de la Martinique sont au François. Nous sommes prêts à défendre et à aimer la Réserve de Biosphère ». Et ce sont sur ces mots d’accueil enthousiaste, que Mme. Nathalie de Pompignan, présidente de l’association Martinique Réserve de Biosphère, a présenté le projet aux franciscains.
Le titre mondial de Réserve de Biosphère permet en effet de valoriser nos richesses naturelles et culturelles, nos savoir-faire et nos activités contribuant au développement durable, ainsi que nos actions d’éducation à l’environnement et de recherche. « Valoriser » est bien le mot résumant ce titre…
… tout comme « fédérer » ! En effet l’association porteuse du projet part à la rencontre des habitants des communes afin de recueillir leurs propositions. Au travers de quatre ateliers, les Martiniquais sont conviés à aborder les joyaux naturels, culturels, les activités et savoir-faire, l’éducation à l’environnement et la recherche dont ils peuvent être fiers au sein de leur territoire. Les participants du François ont été très productifs en idées passionnantes.
Richesses naturelles – Ont été identifiés comme atouts naturels, le Rocher Leclerc, site d’escalade, la mangrove, les fonds blancs également connus sous le nom de « Baignoire de Joséphine », la barrière de corail, les nombreux îlets du François et les magnifiques points de vue, entre autres… Des espèces emblématiques comme l’iguane sont présents sur l’îlet Chancel. La population cosmopolite a été citée comme étant un atout de la commune. Pourtant les activités humaines sont aussi des menaces : les diverses pollutions (métaux lourds, chlordécone et autres pesticides, produits en plastique…), l’érosion du littoral, les sargasses, le changement climatiques constituent des dangers et des risques pour nos richesses naturelles, d’après les participants.
Richesses culturelles – La Yole ronde, le rhum, la danse de la haute taille sont des trésors culturels franciscains. Parmi les innombrables richesses culturelles mises en exergue par les participants, l’Habitation Clément et sa Fondation organisant expositions et cinéma en plein air, la culture d’habitation, l’architecture de la mairie du François, les personnalités illustres comme le général Brière de l’Isle, Homère Clément et Charles Voustad. En Martinique, il existe « une importante production d’artistes littéraires au kilomètre carré » diront certains. D’autres assureront que le meilleur rhum se trouve au François. Mais ce qui est certain, c’est que la Martinique est bien la patrie du rhum qui est notre meilleur ambassadeur mondial. Une multitude de propositions a été faite par les habitants afin de valoriser les richesses culturelles de leur commune et de la Martinique. Les sentiers pédestres et touristiques sont à développer comme par exemple une balade à pied du bourg du François jusqu’à l’Habitation Clément, après une sortie en mer sur les îlets. Les chantiers navals sont une possibilité au vu du savoir-faire de la commune relatif aux embarcations marines. En Martinique, une école de yole comme une école de la cuisine créole (transmission des traditions culinaires) ou encore une école des Arts (valorisation de la poterie, des danses, de la vannerie, du bèlè, entre autres) pourraient être également envisagées. Réinsérer les jeunes au travers de chantier de professionnalisation autour des savoir-faire traditionnels a été également proposé.
Savoir-faire, activités et produits liés au développement durable – Le rhum, toujours cité, est un savoir-faire dont les franciscains sont fiers. La yole ronde en est un autre, tout à fait remarquable au François, lieu de son berceau. Les Franciscains ont d’ailleurs pris l’initiative, par le biais d’une association, de proposer qu’elle soit candidate au patrimoine immatériel de l’UNESCO. La transformation et la valorisation de nombreux produits ont été évoquées comme les produits laitiers de la ferme de Frégate, la farine de manioc, les jus, etc.. En Martinique, ont été mis en avant l’agriculture raisonnée, les produits de la mer et la pêche artisanale, la pharmacopée locale, ou encore la fabrication de balai latanier, ou la musique folklorique comme le chouval bwa. A l’image des 81 tables martiniquaises retenues sur les 215 restaurants du premier guide culinaire de Gault & Millau Antilles-Guyane, la Martinique possède un art culinaire et une gastronomie digne d’être valorisée. Les floralies, expositions florales, permettent également de révéler le savoir-faire des professionnels de l’horticulture et d’affirmer notre positionnement d’île aux fleurs.
L’économie du partage (l’esprit lasotè, coups de main) est une particularité de notre île dont nous pouvons aussi être fiers. Les participants ont ainsi proposé la mise en place d’une idée extraordinaire : le laboratoire du « vivre ensemble », ainsi que la valorisation d’un tourisme vert et solidaire comme l’hébergement chez l’habitant ou les écolodges. La valorisation des sargasses et son éventuelle utilisation comme matière première a été suggérée.
Recherche et éducation à l’environnement – Les sentiers sous-marins entre les îlets créés par le Carbet des Sciences, les recherches historiques et ethnoculturelles sur la haute taille ont été des thématiques proposées au François. En matière d’éducation à l’environnement, un renforcement de la sensibilisation au sein des écoles sur la faune et flore martiniquaises et les impacts humains pesant sur elles a été retenu. L’augmentation de la prévention contre les risques naturels, l’accompagnement vers l’agriculture biologique et la pêche durable au travers de méthodes de pêche respectueuses des ressources limitées ont été suggérés. Egalement, pour la ville du François, la mise en place d’un parcours sportif à vocation éducative afin de valoriser le front de mer.
Joseph Loza a clôturé la réunion en remerciant l’association et tous les habitants pour leurs contributions très intéressantes. « On aurait pu aller jusqu’à minuit » ont ajouté certains participants tant l’enthousiasme était présent et les propositions riches. « Nous sommes parés ! » ont été les mots de conclusion de la réunion citoyenne franciscaine.
Les prochaines réunions publiques se tiendront au mois de mars. L’association porteuse de ce projet fédérateur et collectif vous attend impatiemment pour construire ensemble la candidature au titre mondial de Réserve de Biosphère attribué par l’UNESCO.