Compte-rendu des réunions | Ville de Sainte-Luce

Réunion citoyenne pour le titre mondial de Réserve de Biosphère, ville de Sainte-Luce

 

C’est à Sainte-Luce, commune touristique reconnue, que nous avons réalisé notre 29ème réunion de présentation et de co-construction de la candidature au titre mondial de Réserve de Biosphère, vendredi 26 juillet. M. Willy Louis-Sidney, adjoint au Maire, a chaleureusement accueilli les personnes présentes, et a témoigné du soutien de Monsieur le Maire, M. Nicaise Monrose, à la démarche de candidature. Puis, Mme Nathalie de Pompignan, Présidente de l’association, a remercié vivement les participants et leur a présenté le projet.

Ce projet est parti de deux constats : la Martinique est un trésor, terrestre et marin, culturel et humain, mais elle doit aussi faire face à de nombreux défis. Pour les relever, l’UNESCO (l’Organisations des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture) peut attribuer aux territoires deux titres mondiaux qui sont des reconnaissances de la valeur particulière de leurs atouts. Notre île a engagé des démarches de candidature concernant ces deux titres : le titre du Patrimoine mondial, naturel avec les volcans et forêts de la Montagne Pelée et des Pitons du Nord, mais aussi culturel immatériel, avec la Yole ronde, et le titre de Réserve de Biosphère, pour l’ensemble du territoire. Ces démarches se renforcent mutuellement et se complètent. Une chance à saisir pour la Martinique !

La Réserve de Biosphère émane de la volonté locale et non de l’Etat. C’est d’ailleurs une association apolitique, représentant une grande diversité d’acteurs et de personnalités de l’île, qui est à l’origine de cette démarche de candidature où les talents et l’implication de tous sont sollicités. Les habitants sont invités à être acteurs et forces de propositions pour contribuer au développement économique et social de la Martinique, dans le respect de l’environnement et de la culture locale. De cette façon, ils peuvent partager les atouts de leur commune et de la Martinique, mais aussi leurs propositions sur les quatre thématiques phares du dossier de candidature : les richesses naturelles ; les richesses culturelles ; les savoir-faire, produits et activités liés au développement durable ; et les actions de recherche et d’éducation à l’environnement.

Richesses naturelles – Par sa position géographique, la ville de Sainte-Luce a un atout incontestable : son littoral. La mangrove et les récifs coralliens lui sont associés.  Dans les terres, c’est la forêt de Montravail qui a fait l’unanimité, ainsi que le point de vue En Tcholo au quartier Epinay.

En Martinique, les richesses naturelles les plus évidentes aux yeux de tous ont été la Montagne Pelée et le Rocher du Diamant. Les points de vue, comme celui qu’offre le Morne Gommier au Marin, les espèces endémiques comme le trigonocéphale et l’iguane des Petites Antilles, ainsi que les essences et plantes médicinales ont été désignés. De plus, l’eau est une formidable richesse, non seulement du fait des littoraux de l’île et de ses nombreuses Anses, mais aussi des rivières et des sources. Cependant, l’érosion attaque le bord de mer, et le changement climatique, les cyclones et tremblements de terre mettent au défi le vivant. De plus l’être humain est à l’origine de pollutions, terrestres et marines, menaçant ces richesses naturelles. Enfin, les sargasses représentent également un sujet préoccupant en Martinique et dans la Caraïbe.

Richesses culturelles – La commune détient des richesses culturelles d’une grande variété. Cela va de l’histoire des Arawaks avec les roches gravées de la forêt de Montravail, à son Eglise, en passant par la fabrication de gommiers et de coiffes traditionnelles : Maré têt et Calandé têt. De plus, la vie associative y est particulièrement active, et les enfants apprennent les langues étrangères, anglais et espagnol, à partir de la maternelle. Enfin comment ne pas citer la distillerie Trois Rivières !

Les participants étaient tout particulièrement fiers de partager les richesses culturelles de la Martinique, et en ont nommé un grand nombre. Tout d’abord sa richesse musicale : le zouk de Kassav, le jazz d’Eddy et Pierre Louis, mais aussi les danses traditionnelles associées, comme la mazurka, le bèlè, le damier et la haute taille. Egalement ses monuments, ses ruines et sa richesse architecturale : le Fort Saint-Louis, le mémorial Cap110 et la Maison du Bagnard au Diamant, les ruines de Saint-Pierre, et les Habitations. L’artisanat fut aussi cité, avec la fabrication de nasses traditionnelles en bambou, les coiffes et costumes traditionnels et le bakoua. Des événements, comme le Tour des Yoles, le Tour cycliste, le Carnaval, et les animations de la Toussaint, mais également des savoir-faire : la pêche traditionnelle et la gastronomie (boyoton, trempage, …). Enfin, les Lucéens n’ont pas laissé en reste les écrivains, les chantés nwel, l’enseignement du créole, et les combats de coqs, de serpents et de mangoustes.

Ils estiment primordial de transmettre toutes ces richesses, en créant du lien entre les enfants et les anciens. Pour cela, ils proposent de développer des initiations au gommier et à la fabrication des coiffes. La transmission des mémoires est essentielle pour continuer de faire vivre la culture locale qu’il est important de valoriser par des actions éducatives. Ils souhaiteraient aussi que l’apprentissage des langues tel qu’il se fait sur la commune, dès le plus jeune âge, se généralise à l’ensemble de la Martinique, et que les enfants n’oublient pas le créole.  En ce qui concerne la ville de Saint Pierre, le souhait a été formulé de valoriser son patrimoine sub-aquatique exceptionnel.

Savoir-faire, produits et activités liés au développement durable – La pêche traditionnelle et les coiffes sont des savoir-faire de la commune, tout comme sa gastronomie. A Sainte-Luce, les produits de la mer, poissons dits « bas de gamme » y compris, sont sublimés pour en faire des produits qui éveillent les papilles. De plus, habitants et touristes peuvent se restaurer les pieds dans l’eau, parfois même en musique. Enfin le marché local est une activité de développement durable, car il valorise les producteurs locaux et la vente directe. En Martinique, l’artisanat est dans son ensemble un trésor de l’île. Les participants sont aussi fiers des cultures de café et cacao, ainsi que du label PIL (Produit de l’Industrie Locale). Ils souhaiteraient d’ailleurs que la culture du cacao et du café soit davantage développée, que les marchés locaux soient valorisés, encourageant ainsi la production et la consommation locale, et que le label PIL soit mis sur le devant de la scène régionale et internationale. En outre, l’aménagement du territoire doit également être pensé durablement, de façon à garder un équilibre entre l’aspect environnemental, économique et social.

Recherche et d’éducation à l’environnement – Au sein de la commune, le principal sujet de recherche concerne l’archéologie, compte tenu de son patrimoine d’origine arawak. Quant à l’éducation, des sorties pédagogiques sont proposées dans les écoles, et les associations sont très actives en matière d’éducation à l’environnement, notamment en favorisant les rencontres avec des professionnels (agriculteurs, pêcheurs, artisans, …). L’espace marin fait l’objet d’un projet en cours d’Aire Marine Concertée, initié et porté par le Conseil Municipal, afin d’associer les différents acteurs locaux. Dénommé projet WALIWA (nom d’une espèce de mérou en voie de disparition), il prend aussi en considération un projet d’Aire Marine Educative. Enfin, initiative exemplaire, depuis 10 ans, la ville fait passer un permis piéton aux enfants afin de les éduquer à l’écocitoyenneté.

En Martinique, les participants ont mis en avant les recherches effectuées sur les plantes médicinales et celles destinées à valoriser les sargasses. Et comme tout peut être amélioré, il a été émis le souhait de développer des méthodes de pêche moins destructrices, l’apprentissage du tri sélectif et la sensibilisation, dès le primaire, aux risques naturels majeurs et aux attitudes à adopter en cas de séisme et cyclone.

Pour conclure, la Présidente de l’association a remercié chacun pour ces échanges productifs et fructueux, et les précieuses contributions de la commune de Sainte-Luce à la démarche de candidature.

Compte-rendu des réunions | Villes de Macouba et Grand’Rivière

Réunion citoyenne pour le titre mondial de Réserve de Biosphère, villes de Macouba et Grand’Rivière

 

Vendredi 19 juillet fut une grande première pour l’association, puisque deux communes accueillaient en coopération la réunion publique d’information et de co-construction au titre de Réserve de Biosphère et s’engageaient ensemble dans la démarche de candidature de la Martinique. Les habitants de Macouba et de Grand’Rivière ont été invités à s’unir pour mettre en avant les atouts de leurs communes et de notre île.

Le 1er Adjoint au Maire de Macouba, M. Jean-Charles Varacavoudin, et la 2ème Adjointe au Maire de Grand’Rivière, Mme Viviane Moreau, ont tous deux souhaité la bienvenue aux participants au nom de M. Sainte-Rose Cakin, maire de Macouba et de M. Joachim Bouquety, maire de Grand’Rivière. Ils ont remercié l’association et les habitants venus nombreux, ainsi que Mme Rose-Marie Massée pour l’organisation de la réunion.

La Présidente de l’association, Nathalie de Pompignan, a tenu à souligner la singularité de cette réunion associant deux communes et a félicité les Maires pour leur initiative. Puis elle a adressé ses vifs remerciements à la mairie du Macouba, aux élus Macoubétins et Riverains pour leur accueil, et à l’ensemble des participants pour leur présence. Elle a ensuite exposé l’origine de la démarche et l’historique de l’association puis défini et illustré le titre de Réserve de Biosphère. Ce titre mondial, décerné par l’UNESCO, est attribué aux territoires s’engageant dans une démarche de développement économique et social, tout en valorisant et préservant leurs richesses naturelles et culturelles. Dans ce but, les habitants ont été invités à s’exprimer sur les quatre thématiques suivantes : les richesses naturelles ; les richesses culturelles ; les savoir-faire, produits et activités liés au développement durable ; et la recherche et l’éducation à l’environnement.

Richesses naturelles – Communes de l’extrême Nord de la Martinique, Macouba et Grand’Rivière sont riches en trésors naturels. La forêt, que l’on peut admirer sur la randonnée reliant  Grand’Rivière au Prêcheur, est un atout majeur. La Grande Rivière, la cascade de la rivière Trois Bras, le jardin familial, les plantes médicinales, les fleurs et les oiseaux, l’arbre à bwa flo (le flo est fait à partir du tronc de l’arbre le plus léger de la biodiversité martiniquaise – Ochroma pyramidale), le Zamana de l’habitation Bellevue, le sable noir, le quartier Nord plage du Macouba et sa grotte, voici les richesses énoncées par les habitants.

En Martinique, les participants ont tenu à mettre en avant les cascades, le littoral (mer et plages), les sources (eau plate et gazeuse, comme l’eau de Didier) et les Îlets. Mais aussi la Caravelle, le Tombolo de Sainte-Marie et la Montagne Pelée, qui sont pour eux des lieux uniques, ainsi que la route de la Trace. La faune a également été citée pour sa grande biodiversité (tortues, dauphins, baleines, et matoutous falaises). Mais les menaces affectant ces richesses naturelles sont nombreuses et relèvent spécifiquement des actions humaines. L’utilisation de pesticides, notamment du chlordécone, la déforestation et surexploitation des ressources naturelles liées à notre mode de consommation, les déchets, la pollution plastique et les VHU, sont les principales causes énoncées de dégradations du milieu naturel. A l’origine de ces comportements, le manque de sensibilisation, d’écoute et d’intérêt ainsi que la perte du devoir de transmission ont été mentionnés. Quant aux menaces extérieures au territoire, le changement climatique est cité en premier lieu, suivi de près par l’érosion côtière, la brume des sables, les maladies transmises par les moustiques (Zika, notamment) et les sargasses.

Richesses culturelles – Les Macoubétins et les Riverains sont fiers de leurs églises, du chemin de Croix, des Habitations, de la Maison du Moine à Désiles et des Temples indiens. Les danses hindoues et les rituels indiens sont d’ailleurs des atouts mis en avant dans leurs communes, tout comme les danses traditionnelles telles que le Bèlè et la Haute-Taille. La Roche à Bon Dié, vestige d’origine arawak ou caraïbe, est un site majeur au Macouba, et la pratique du bwa flo, un atout essentiel de Grand’Rivière. Enfin, l’écrivaine Lucie Gabourg, originaire du Macouba,  a été applaudie.

En Martinique, les participants se sont enthousiasmés pour les églises classées et les danses et musiques traditionnelles, la Bibliothèque Schoelcher et le Fort Saint-Louis.  Ont également été mentionnés le gommier et la yole, le Tour des Yoles, le Carnaval et le Tour Cycliste. Les habitants sont fiers du créole, du tambour, de la fabrication des casiers de pêche et du label de ville d’art et d’histoire attribué à la ville de Saint-Pierre. Pour autant, ils aimeraient que les ruines soient mises en valeur, et apprécieraient, en ce qui concerne leurs communes, que la distillerie Beauséjour, qui produisait le rhum H.B.S. de grande qualité, médaillé d’or à l’Exposition de Paris en 1932, soit réhabilitée, tout comme la Maison de la Rivière (musée de Grand’Rivière).

Parmi les autres propositions formulées, la mise en place de circuits touristiques et thématiques sur le territoire, la tenue de séminaires autour du Créole et la création d’ateliers linguistiques dans les communes destinés à favoriser les échanges inter-îles ont été fort commentées. La transmission des coutumes et savoir-faire des anciens, allant des danses traditionnelles à l’apprentissage de l’histoire de la Martinique vue par les activités économiques d’antan, a fait l’unanimité. Et pourquoi ne pas fonder un Conservatoire, et organiser des projections cinématographiques dans les communes éloignées (« ciné roulé ») ? Sur le plan local, revaloriser les animations proposées par la Cyber base de Grand’Rivière a été plébiscité.

Savoir-faire, produits et activités liés au développement durable –. Le Nord est un territoire agricole : le rhum JM est emblématique du Macouba et des cultures variées, comme celles de la banane, de l’ananas, de la canne à sucre, ainsi que les jardins créoles sont les atouts qui ont été distingués. L’artisanat, en l’occurrence celui des tourneurs sur bois, est à valoriser. Place à la gastronomie à Macouba, avec le boudin créole ou à l’ananas de la boucherie, à Grand’Rivière, avec la pêche de titiris, alevins cuisinés en touffé et nems, et à l’assiette de z’habitants que l’on peut déguster dans les deux communes. Enfin, les énergies renouvelables, telles les éoliennes, présentes à Grand’Rivière, et en projet au Macouba, ont sensibilisé les habitants, qui ont également soumis l’idée de remettre certains sites en état, comme l’usine à café, l’usine à tabac et la maison du Moine de Désiles.

En Martinique, le développement de l’énergie solaire, celui de l’agriculture responsable, notamment la canne à sucre, le cacao, la banane et le rhum bio, l’art culinaire (colombo, accras, trempage, …), le madras, l’artisanat (vannerie et tourneurs sur bois) suscitent l’unanimité. Les participants ont fait des suggestions en grand nombre : revaloriser les cultures traditionnelles comme le cacao, le café, le tabac et le coton, pratiquer l’agriculture biologique sur les terres sans chlordécone,  donner de l’ampleur aux énergies renouvelables et remettre en état les circuits hydrauliques.  Au niveau de leurs communes, ils désireraient que la distillerie de l’Habitation Potiche soit restaurée, et réintroduire dans les rivières des « boucs », ces écrevisses très prisées que l’on rencontre encore dans les îles voisines comme la Dominique.

Recherche et éducation à l’environnement – En terme d’éducation à l’environnement, les habitants ont relevé les sorties pédagogiques dans les fermes agricoles et les visites découvertes des artisans, pour assurer la transmission des savoirs aux enfants, et celles de sites culturels, allant de la  Roche à Bon Dié, à la rhumerie JM. Côté recherche, des fouilles archéologiques ont lieu au Macouba. Récemment, des vestiges précolombiens ont été trouvés lors de fouilles sur le site du quartier Terre Patate.

En Martinique, le côté éducatif et civique a été mis en avant grâce aux découvertes éducatives à la maison du bèlè de Sainte-Marie, et l’apprentissage des koudmen et lassotè auprès des enfants. Les habitants apprécient et décernent leurs félicitations aux opérations de nettoyage de plage. Afin d’accroître la sensibilisation générale, il est cité l’importance d’éduquer au tri des déchets, de sensibiliser au respect de la Nature, et pour cela multiplier les sorties scolaires dans différents milieux naturels tels que plages et rivières. Enfin un mode de consommation et de production plus sain est recommandé : il va de l’utilisation de produits naturels, non nocifs pour l’environnement (produits ménagers, de soin, …) au réapprentissage alimentaire (se nourrir de produits sains et maison) et à l’amplification d’une agriculture respectueuse de l’environnement.

En conclusion, M. Varacavoudin a attesté des nombreux atouts que possède la Martinique et des talents que recèlent les communes. « Nous sommes des petites communes, mais nous avons de bonnes idées ». Puis, Mme Moreau a conclu sur ces mots « Nous avons semé de petites graines, nous espérons qu’elles porteront leurs fruits ».

M. Varacavoudin, Mme Moreau et Mme Nathalie de Pompignan ont tous remercié les participants pour la richesse de leurs propositions et la qualité de leurs interventions. Puis, l’assemblée a été invitée à partager un rafraîchissement pour clôturer cette belle et fructueuse réunion intercommunale.

Compte-rendu des réunions | Ville du Vauclin

Réunion citoyenne pour le titre mondial de Réserve de Biosphère, ville du Vauclin

 

 

C’est au Vauclin que s’est déroulée la 26ème réunion d’information et de co-construction de la candidature de la Martinique au titre mondial de Réserve de Biosphère. M. Jimmy Farreaux, adjoint en charge de l’aménagement du territoire et de l’environnement, a accueilli les participants au nom de M. le Maire, M. Raymond Occolier. Il a confirmé tout l’intérêt et le soutien du Conseil municipal pour cette démarche et a souhaité une belle réunion aux participants.

La Présidente de l’association, Nathalie de Pompignan, a tenu à remercier la mairie du Vauclin, ses élus présents, et les participants, avant de présenter l’association et son objet. Elle a précisé la définition du titre de Réserve de Biosphère et exposé le réseau de coopération et de partenariats qu’il offre. Puis, elle a explicité la démarche participative, caractéristique des Réserves de Biosphère,  et l’a illustrée de divers exemples issus des Réserves de Biosphère, tant en Guadeloupe et en Polynésie qu’en Corée du Sud et au Brésil. Les habitants sont ensuite devenus les acteurs de cette réunion publique, en identifiant en groupe les atouts de leur commune et de la Martinique, selon les quatre thématiques du titre mondial : les richesses naturelles ; les richesses culturelles ; les savoir-faire, produits et activités liés au développement durable ; et la recherche et l’éducation à l’environnement.

Richesses naturelles – Le littoral est un grand atout de la commune. Grand Macabou et la Pointe Faula en sont de beaux exemples. Les points de vue sont nombreux, et la Montagne du Vauclin toujours présente dans le paysage. La presqu’île de Trou Cochon permet également de profiter de la beauté du Vauclin, et notamment de sa mangrove, milieu particulièrement riche en biodiversité. Dans les fonds marins, on retrouve herbiers et coraux. Les espèces terrestres et marines sont très fortement soulignées : mangoustes, manicous, gri-gris, colibris, mais aussi nombreuses espèces de poissons, crabes, crustacés, et oiseaux, sans oublier les tortues qui pondent sur les plages de la commune. Enfin, le vent favorise de nombreuses activités, comme la planche à voile ou le kitesurf.

En Martinique, les sites naturels d’exception ne manquent pas : la Montagne Pelée et les Pitons du Carbet, le Rocher du Diamant et celui de la Perle, le Tombolo de Sainte-Marie, la Caravelle, la Baie du Galion et la Baie du Trésor, les Gorges de la Falaise, l’îlet de la Table du Diable et les Îlets du Robert ainsi que les Fonds Blancs. Les très nombreuses rivières de notre île, parsemée de sources d’eau plate et naturellement gazeuse sont des atouts incontestables. Sans oublier la flore d’une très grande diversité, « l’île aux fleurs », et les plantes médicinales. Cependant, diverses menaces pesant sur ces richesses ont été identifiées. Les pollutions de l’air, de la terre et de la mer, notamment par les déchets plastiques, les VHU, les déchets industriels, les eaux usées, les pesticides et le chlordécone sont unanimement citées. L’urbanisation et la déforestation, la surexploitation des ressources et le non respect de la réglementation mettent également les atouts du territoire en péril. Enfin, les risques naturels, dont l’érosion, ont été mentionnés, ainsi que les pollutions en provenance des pays caribéens  voisins.

Richesses culturelles – Dans la commune, les habitants ont mis en valeur les danses traditionnelles (haute-taille, biguine, bèlè) et les musiques traditionnelles (groupes « Kantik », zouk, orchestre, dancehall, …), l’élection de la reine du Carnaval et le Carnaval des écoles, où les savoir-faire de la Martinique sont présentés (costumes, …), les pratiques traditionnelles de pêche, les exploitations agricoles, et, en matière de gastronomie, le chocolatier Madin’Cao. Les associations culturelles ont été saluées ainsi que la manifestation annuelle « Chansons d’hier dans les bouches d’aujourd’hui », où le public, et particulièrement les seniors, vient de toute la Martinique.

En Martinique, le Carnaval a été souligné, tout comme les danses et musiques traditionnelles. Les costumes traditionnels, le savoir-faire artisanal, le rhum AOC, les langues, la yole, les jeux et jouets traditionnels, la gastronomie, la littérature locale, les artistes peintres et sculpteurs, sont autant de richesses propres au territoire. Les participants ont également cité le surf, l’archéologie et le Musée du Père Pinchon. Enfin comment ne pas mentionner la générosité, la solidarité et l’entraide des Martiniquais. Les habitants souhaitent mettre en valeur les vestiges (Geôle, Calvaire, ruines, …) et les monuments (Chapelle, Buste de L.J Landa) du Vauclin, poursuivre et améliorer la valorisation des sentiers pédestres, des maisons et habitations traditionnelles, et développer la pêche à la senne. Il est également capital de transmettre les valeurs et richesses culturelles (objets d’antan, actions scolaires, personnalités, littérature, …), renforcer les liens intergénérationnels, promouvoir l’artisanat local et développer des ateliers linguistiques pour des échanges inter-îles (proverbes, langues parlées et écrites, contes).

Savoir-faire, produits et activités liés au développement durable – L’agriculture, l’élevage, et l’aquaculture du Vauclin ont été abordés, ainsi que la pêche traditionnelle avec sa vente directe. La commune est riche de nombreux atouts : production de bananes bio, miel, fromages et yaourts locaux. Les jardins créoles et les fermes botaniques, comme le Jardin de la Montagne (de M. Babo), ont été applaudis, ainsi que le Domaine des Bulles, concept d’hébergement touristique insolite et écologique. La menuiserie du Vauclin a également été mentionnée comme savoir-faire unique. Puis un certain nombre d’activités en faveur du développement durable a été rapporté : la visite de la mangrove, le parcours santé, les activités nautiques de la baie de Massy-Massy, les randonnées (boucle Vauclinoise, sentier de Macabou) et bien sûr la ferme éolienne.

En Martinique, divers savoir-faire ont été mis en avant : la menuiserie, le travail du Bakoua (chapeaux, accessoires, vêtements), la pêche traditionnelle et la gastronomie. De plus, les participants se réjouissent de la présence et de l’importance des marchés locaux, lieux de production et consommation locale. Pour aller plus loin, ils proposent de développer l’énergie solaire et éolienne, remettre au goût du jour la thalassothérapie, la récupération d’eau et la fabrication de sel, et valoriser la vannerie. Mais aussi de réutiliser les déchets, notamment les bouteilles plastiques, et de valoriser les algues, comme la spiruline.

Recherche et éducation à l’environnement – Dans la commune, les acteurs impliqués dans un tourisme respectueux, comme Benoit de Kayak Evasion Martinique, qui organise des visites de la mangrove en kayak, ou encore le Club Nautique, avec Roland Ursulet ont été mis à l’honneur. Il en a été de même pour la sensibilisation au milieu terrestre et marin réalisée auprès des scolaires, ainsi que les jardins créoles éducatifs. Différentes structures de la Martinique ont été reconnues pour leurs actions : le jardin de Balata, le Carbet des Sciences, le CDST, et le Jardin d’Emeraude, ainsi que l’opération « Pays propre ». Dans cet atelier, les participants ont formulé de multiples propositions. Ils  aimeraient que la recherche sur l’utilisation et la valorisation des sargasses soit approfondie. Des actions d’éducation et de sensibilisation tout public sur les rivières et le milieu marin doivent être mises en place afin d’éviter que les véhicules y soient nettoyés, et les déchets et les rejets industriels de toutes sortes y soient déversés. Ils souhaiteraient également sensibiliser les acteurs économiques à l’importation des déchets, notamment plastiques, et aux déchets abandonnés sur les bords de routes. L’éducation civique apparaît comme une priorité. Selon les habitants, il semble nécessaire de renforcer la prise de conscience sur les déchets, pour que chacun pense tri sélectif et recyclage.

La Présidente de l’association a adressé tous ses sincères remerciements aux nombreux participants pour la richesse et la qualité de leurs travaux. M. Jimmy Farreaux en a fait de même, avant de clôturer la réunion en témoignant de sa joie quant à ces échanges fructueux et de son espoir pour l’attribution du titre mondial de Réserve de Biosphère à la Martinique.

 

 

Paroles de Maires

Compte-rendu des réunions | Ville d’Ajoupa-Bouillon

Réunion citoyenne pour le titre mondial de Réserve de Biosphère, ville d’Ajoupa-Bouillon

 

 

Les réunions du mois de Juillet se poursuivent. Nous étions mardi 16 juillet dans la fraîcheur d’Ajoupa-Bouillon, pour présenter le projet aux habitants et co-construire la candidature au titre mondial de Réserve de Biosphère. Monsieur le Maire, M. Maurice Bonté, a remercié les administrés d’avoir répondu présent et adressé ses vifs remerciements à l’association.

Nathalie de Pompignan, Présidente de l’association, a remercié M. le Maire et les participants de leur accueil et leur présence, avant d’exposer le projet de candidature porté par l’association. Ce titre est attribué aux territoires qui souhaitent s’engager dans la conservation et la valorisation de leurs richesses naturelles et culturelles, améliorer les conditions de vie des populations en assurant la promotion et la valorisation des savoir-faire, produits et services tournés vers un développement soutenable, et encourager et valoriser la recherche scientifique et l’éducation à l’environnement. Valoriser et fédérer sont les maîtres mots de la démarche. De plus, cette désignation donne accès à des réseaux de coopération nationaux, régionaux et mondiaux ainsi qu’à des partenariats et financements internationaux. Elle apporte attractivité, valorisation et visibilité des atouts du territoire dans son ensemble et est un levier de développement économique et social.

Suite à la présentation, forts de ces informations, les habitants se sont partagés en quatre groupes, pour réfléchir ensemble aux atouts qu’ils souhaitent mettre en avant dans leur commune et en Martinique, mais aussi à des propositions destinées à les valoriser et à aller vers un développement durable.

Richesses naturelles – Les Bouillonais sont fiers de leurs rivières et cascades, en particulier la cascade Dany, le Saut Babin, les Gorges de la Falaise et la rivière Falaise. Ils ont également mentionné la Montagne Pelée, le climat de la commune pour sa fraîcheur et sa pluviométrie, ses terres fertiles, et les sentiers de randonnée.

En Martinique, de nombreux sites naturels d’exception sont présents. Ils apprécient tout particulièrement le Tombolo de Sainte-Marie, la Caravelle, le Rocher du Diamant, la Baignoire de Joséphine, la Montagne Pelée et les Pitons du Carbet. La faune est un atout incontournable avec ses diverses espèces emblématiques comme les colibris, les tortues, l’iguane des Petites Antilles, le crabe mantou, le trigonocéphale, la matoutou falaise, le manicou, et la mangouste, et, sur les flancs de la Montagne Pelée, une espèce de grenouille endémique: l’allobates chalcopis. La flore est toute aussi précieuse et diversifiée (fleurs, plantes médicinales, épices, etc.). Et puis, sont pris en considération les rivières, la route de la Trace et sa forêt tropicale, les plages de sable blanc et noir, les mangroves, les îlets, les sources d’eau et le thermalisme, le lahar, la diversité des paysages et les nombreux points de vue. Le vent, la mer et le soleil ont aussi été nommés, comme richesses naturelles sources d’énergie. Enfin, différentes menaces ont été identifiées. La pollution terrestre et marine en est une de grande ampleur, tout comme les déchets, les produits phytosanitaires et les VHU. Les risques naturels (cyclones, séismes), les incendies, les glissements de terrain, ou encore la sécheresse ont été mentionnés. Les sargasses et les espèces invasives (iguane commun, poisson lion, escargots, merles, miconia et lianes) ont été citées. Enfin, le manque de campagne de sensibilisation à l’environnement et le manque d’évolution de la législation contribuent à la dégradation de l’environnement.

Richesses culturelles – De nombreux événements culturels sont organisés dans la commune : la journée Tray Dous, ou fête du Bonbon-Péyi, qui remet au goût du jour les saveurs sucrées d’antan, la journée Acameke (mot d’origine caraïbe, signifiant : venez, entrez), journée de découverte des richesses de la commune, la journée champêtre, la fête patronale, le championnat vacances, le concours Kaz en flé et le Relais du Plein Nord, qui arrive à Ajoupa-Bouillon. L’Eglise baroque de l’Immaculée Conception et le pont de la Falaise font aussi partie des atouts d’Ajoupa Bouillon.

En Martinique, les participants ont cité le Carnaval, le Tour des yoles, le Tour cycliste, le Festival de Fort de France, la Fête du rhum, le Festival Bel Air à Sainte-Marie, la Fête du 22 mai, la Banane en fête, mais aussi les musiques traditionnelles, la vannerie, la culture de l’indianité, la gastronomie (trempage, farine de manioc, …), le bois flô, ainsi que le Jardin Emeraude, le Zoo, le Jardin de Balata et la Bibliothèque Schoelcher. Ils souhaiteraient en priorité que les anciens puissent transmettre leurs savoirs concernant la gastronomie. La création d’ateliers de musiques et de danses traditionnelles (biguine, mazurka, bèlè), la mise en valeur de l’artisanat local (vannerie, poterie, costume, cordonnerie, tambour, …), et le développement des échanges linguistiques et culturels via des cours et ateliers sont les suggestions présentées. Une meilleure signalisation des différents sites en Martinique est également proposée.

Savoir-faire, produits et activités liés au développement durable – A Ajoupa-Bouillon, les habitants ont mis en avant l’agriculture (cristophine, dachine, ananas, banane, canne à sucre, …), le fleurissement, les restaurants avec leurs menus locaux, les randonnées, les visites de plantations, en particulier la culture d’ananas, l’artisanat du bois, la peinture et les vernissages organisés durant la semaine culturelle. Les journées Acameke et Tray Dous sont particulièrement plébiscitées.

En Martinique, les atouts reconnus par tous sont la yole et le surf, le Grand Raid, le cyclisme, le football, le Carnaval, la gastronomie, ainsi que le rhum bio. Les participants aimeraient que soit développé le fleurissement des villes et mis en valeur les circuits de randonnées, en particulier par la formation de guides et la présence de balisage. De plus, il leur parait nécessaire de réaliser des formations linguistiques pour accueillir les touristes et mieux définir les circuits touristiques afin que l’ensemble de la Martinique puisse en bénéficier, par exemple au travers d’une plus large communication (affichage, vidéos, …) et de coopérations territoriales.

Recherche et éducation à l’environnement – A Ajoupa-Bouillon, il existe différentes structures d’éducation à l’environnement : les jardins de l’Ajoupa, la Palmeraie, le Jardin de Papillons et un jardin partagé. De plus, la commune propose des randonnées récréatives et ses sites et jardins sont ouverts gratuitement au public lors de la journée Acameke. Le sentier botanique des Ombrages, malheureusement abandonné aujourd’hui, a été un atout de la commune.

En Martinique, Cap Nord est un point relais du Label Eco Ecole, créé en métropole, qui propose 7 thématiques d’intervention, du primaire au lycée : le gaspillage alimentaire, la gestion des déchets, la gestion de l’eau, l’énergie, la biodiversité, la solidarité et la santé. Les habitants ont mis en avant, à l’échelle du territoire, les jardins créoles urbains et péri-urbains, comme le Jardin de Tivoli, de Dillon, et les jardins partagés. Les propositions ont été très riches : la revalorisation du sentier des Ombrages et du saut Babin, la création de plantothèques d’urgence dans les communes, et la valorisation de la production et consommation locale. Puis, sur le modèle du label Eco Ecole, ils voudraient créer un outil pédagogique scolaire, adapté à la Martinique, en matière d’éducation à l’environnement et de développement durable. Enfin, il leur a paru important que les différentes communautés martiniquaises partagent et s’enrichissent des savoirs de chacune, tant sur le plan alimentaire, domestique que médicinal.

Afin de conclure cette réunion, la Présidente de l’association, Mme de Pompignan, et Monsieur le Maire, M. Maurice Bonté, ont remercié chaleureusement les habitants pour leur participation active, pour la richesse de leurs propositions et pour ce fructueux moment de partage.

Compte-rendu des réunions | Ville des Anses d’Arlet

Réunion citoyenne pour le titre mondial de Réserve de Biosphère, ville des Anses d’Arlet

 

C’est dans la bonne humeur et sous le soleil couchant des Anses d’Arlet, que s’est déroulée, vendredi 12 juillet dernier, la 24ème réunion de présentation et co-construction au titre mondial de Réserve de Biosphère, attribué par l’UNESCO.

La Présidente de Martinique Biosphère, Nathalie de Pompignan, a remercié la ville des Anses d’Arlet pour son accueil puis a présenté aux participants le projet de candidature au titre de Réserve de Biosphère, porté par l’association. Il s’agit d’un titre mondial accordé à un territoire souhaitant s’engager dans une triple démarche : conserver et valoriser la diversité biologique et culturelle, améliorer les conditions de vie des populations en assurant la promotion et la valorisation des savoir-faire, produits et services dans le cadre d’un développement soutenable et encourager et valoriser la recherche scientifique et l’éducation environnementale. Suite au récit de plusieurs exemples concrets repris dans diverses Réserves de Biosphère, les participants se sont regroupés pour se projeter ensemble sur les quatre thématiques de la candidature : les richesses naturelles et culturelles qu’ils souhaitent mettre en avant pour leur commune et la Martinique ; les savoir-faire, produits et activités de développement durable dont ils sont fiers sur le territoire ; et les activités de recherche et d’éducation à l’environnement.

Richesses naturelles – Les richesses naturelles ne manquent pas aux Anses d’Arlet, les habitants sont particulièrement fiers d’avoir au sein de leur commune la plage et la campagne ! Ils apprécient la mer et ses récifs coralliens, la diversité de sable (blanc et noir), mais aussi les mangroves, les forêts, les mornes, les ravines, les rivières et les sources chaudes. La biodiversité y est également importante, avec les tortues marines, les manicous, les mangoustes, les chauves-souris et les oiseaux. En Martinique, deux sites remarquables ont été nommés avec évidence : la Montagne Pelée et le Rocher du Diamant. Les plages, mangroves et îlets représentent également des joyaux de la Martinique. Cependant, de vastes menaces pèsent sur ces richesses. L’être humain en est la principale, notamment à cause du bâti non maitrisé, du mauvais assainissement des eaux usées, de la destruction des mangroves, du dragage des fonds marins, etc. L’érosion, les raz de marée et les cyclones sont également inquiétants.

Richesses culturelles – Le bèlè lisid est une richesse propre à la commune, qui pratique également le gommier, le tressage du bakoua, et l’apprentissage du créole parlé et écrit. Des spécialités culinaires y sont particulièrement appréciées : le balaou, la farine de manioc et la kassav. En outre, des partenariats culturels ont été mis en place avec Sainte-Lucie, Marie-Galante et le Bénin. Au niveau de l’île, les participants ont mis en avant la gastronomie, le Carnaval, les danses traditionnelles et les musiques traditionnelles. Pour autant, ils souhaiteraient que ce patrimoine culturel soit sauvegardé, pour cela ils ont souligné l’importance de la transmission des savoirs et savoir-faire et de l’histoire des communes et de la Martinique. De plus, ils apprécieraient que le Blaff soit valorisé.

Savoir-faire, produits et activités liés au développement durable – La commune des Anses d’Arlet a un Agenda 21 local, destiné à mettre en œuvre des démarches de développement durable. En outre, les habitants ont nommé différents savoir-faire : la vannerie, les chapeaux bakoua, le tressage du Ti baume, la farine de manioc, la gastronomie, l’huile de coco et l’huile de ricin. La présence de puits a également été citée. En Martinique, la gastronomie et le tressage du bakoua sont des incontournables. Pour valoriser ces savoir-faire traditionnels, les habitants aimeraient qu’un label soit créé.

Recherche et éducation à l’environnement – Sur la commune, on retrouve des ateliers de bèlè, de vannerie et d’apprentissage au tri des déchets. Il y a également des jardins créoles pour apprendre à utiliser la terre de manière traditionnelle et respectueuse, ainsi qu’un centre nautique et une école de plongée. C’est d’ailleurs du jardin créole et partagé dont les participants sont le plus fiers en Martinique !  Ainsi, le retour à la tradition avec l’écoculture, mêlant pédagogie, jardinage, et économie durable, a été mentionné comme une action à mettre en place. Côté recherche, les habitants espèrent que l’accent soit mis sur la valorisation des sargasses.

Après avoir participé aux ateliers, Mme Paulin et Mme Mondésir Lucéa, Élues de la ville, ont toutes deux été enchantées par le projet de candidature, en particulier pour sa mise en valeur du patrimoine martiniquais, qu’elles souhaitent voir vivre grâce aux habitants et ont vivement remercié l’Association pour le travail réalisé.

Compte-rendu des réunions | Ville de Ducos

Réunion citoyenne pour le titre mondial de Réserve de Biosphère, ville de Ducos

 

 

Huit communes s’apprêtent à nous accueillir durant ce mois de juillet pour présenter et co-construire avec les habitants la candidature de la Martinique au titre mondial de Réserve de Biosphère. La ville de Ducos fut notre première hôte ce mercredi 10 juillet. Les habitants ont été invités à la Bibliothèque de la ville pour mettre en avant les atouts de leur commune et de la Martinique, afin de construire ensemble le projet de candidature.

La Responsable du service environnement, Mme Belfan, a souhaité la bienvenue à l’ensemble des participants puis Mme Renard, Adjointe au Maire, déléguée au service Environnement, a témoigné de l’engagement de M. le Maire, M. Charles-André Mencé, dans le développement durable de sa commune et de son soutien au projet de Réserve de Biosphère pour la Martinique. Enfin, la Présidente de l’association, Nathalie de Pompignan, a remercié les administrés présents avant de leur présenter l’objet de la réunion.

Le titre de Réserve de Biosphère est attribué par le comité de l’Homme et la Biosphère (MAB) de l’UNESCO. C’est un titre mondialement reconnu, qui donne accès à un réseau de coopération de 701 territoires à travers 124 pays. Il apportera à la Martinique reconnaissance, valorisation, visibilité  et attractivité car c’est un puissant levier de développement. Valoriser et fédérer sont les maîtres mots des Réserves de Biosphère, que la Présidente de l’association a présenté à travers divers exemples concrets. Les habitants ont alors été invités à se partager en quatre groupes afin de faire valoir les richesses naturelles et culturelles de la commune et de la Martinique, les savoir-faire, produits et activités liés au développement durable, et la recherche et l’éducation à l’environnement.

Richesses naturelles – Au sein de la commune, les richesses naturelles mentionnées par les habitants sont la mangrove et ses crabes, les sources d’eau, le lac de Bois Rouge, les espaces boisés et les arbres centenaires, en particulier le figuier maudit, mais aussi la pharmacopée et les sangsues pour leur usage médicinal. Sur l’île, trois sites ont été nommés : le Rocher du Diamant, la Savane des Pétrifications et les Salines. On retrouve également le littoral, les Alizés, les rivières, la terre argileuse, la faune et la flore, le fruit à pain, et les algues pour leurs diverses vertus. Dans les richesses citées on distingue donc des valeurs paysagistiques et patrimoniales, mais également économiques par l’usage de ces ressources, par exemple les énergies bleue et éolienne ou encore l’utilisation médicinale d’espèces végétales. Le lien est donc fait avec les autres thématiques traitées lors des ateliers. Concernant les menaces, les habitants ont identifié les pollutions, notamment les aménagements sauvages, le camping sauvage, le plastique, la pollution sonore, etc., mais aussi une urbanisation trop importante, la privatisation du littoral. Le principal auteur des pollutions est l’être humain et son manque de conscience. Le réchauffement climatique a également été signalé, spécialement la sécheresse, la montée des eaux et l’érosion du littoral. De même le risque sismique, la brume des sables et les sargasses. En outre, ont été dénoncé les conséquences de ces menaces : la déforestation, l’épuisement des richesses, et le déséquilibre économique.

Richesses culturelles – À Ducos, les administrés sont fiers de l’Eglise Notre-Dame de la Nativité, du Château Aubéry, du petit Château, du Centre Culturel, du Pitt Colonnette, du Marché Bokodji, du Trophée de la Caraïbe et de la Journée de vacanciers ducossais, durant laquelle activités et savoir-faire locaux sont mis en avant. L’artisanat fait également parti de leurs richesses culturelles, notamment les paniers, chapeaux, sacs et chaussures, et tout particulièrement la vannerie et ses bijoux en fibre de bakoua. En Martinique, ils ont choisi de mettre en avant les coiffes et costumes traditionnels, les rhums et liqueurs, la yole et le gommier, le tambour, l’art culinaire, les bijoux, le créole, le carnaval, les combats de coqs, les contes créoles, les chantés noël, la musique (bèlè, zouk, chouval-bwa, …), les musiciens et écrivains, le Fort Saint-Louis, et l’architecture. Les habitants aimeraient que cette culture soit valorisée en communiquant d’avantage sur les événements. Ils proposent d’alléger l’affichage publicitaire et de réhabiliter le château Aubery, de réaliser un salon de l’artisanat, créer une école de l’artisanat, mettre en avant les écrivains Martiniquais par la tenue de conférences et séminaires, ainsi que les musiciens par l’organisation d’un plus grand nombre de concerts. La mise en place de circuits touristiques autour de l’architecture martiniquaise, et l’invitation de conteurs dans les écoles ont été suggérées.

Savoir-faire, produits et activités liés au changement durable – Dans la commune, les participants ont rapporté de nombreuses actions réalisées en faveur d’un développement soutenable. L’entreprise FiBanCo valorise les feuilles de bananes; l’association ORGAPEYI promeut l’agriculture organique et paysanne, et prodigue des conseils sur l’usage des plantes médicinales ; l’association BOKODJI regroupe des producteurs vendant de manière directe des produits de qualité aux consommateurs;  la pépinière Le Monde des Végétaux détient une large variété de fruits tropicaux anciens; la plateforme Terraviva traite les boues issues des stations d’épuration et transforme les palettes de bois ; l’entreprise SYSTECO fournie des énergies renouvelables, ainsi que la Ferme Photovoltaïque ; et la Mairie s’engage lors de ses évènement en proposant des produits locaux. Côté savoir-faire, la vannerie de M. Biron et de l’Homme Coxon a été complimentée. Parmi les produits de Martinique, ont été salués le thé cultivé au Carbet et le lait du François, mais aussi la production de farine de manioc, de cacao, de chocolat, de poisson fumé, de rhum, de toloman, etc. Concernant les savoir-faire, ils ont cité la gastronomie, les costumes traditionnels, la vannerie et la yole. Enfin la Ferme de Perrine a également été congratulée.  Les actions préconisées par les habitants ont été les suivantes : développer la consommation locale, généraliser l’utilisation de produits locaux dans les réceptions municipales et politiques, revaloriser la culture du cacao et mettre en avant les activités nautiques. L’idée de créer une compétition nautique caribéenne a d’ailleurs été soumise.

Recherche et éducation à l’environnement – La ville de Ducos est fière de sensibiliser ses jeunes à la baie de Genipa et sa grande richesse floristique et faunistique, au travers de conférences en milieu scolaire et de sorties pédagogiques, et au milieu marin via des sorties en mer et des concours de dessin. D’autres actions participant à la sensibilisation du grand public ont été applaudies: le tri des déchets, l’enlèvement des VHU, le recueil des piles usagées, la lutte contre les moustiques et les campagnes sur la qualité de l’air réalisées par Madininair. En Martinique, le Carbet des Sciences, le CDST, l’Observatoire des Mornes Cadets, l’ONF et le Parc Naturel Régional, ont été nommés. Le PARM, Pôle Agroressources et de Recherche de la Martinique, a été mentionné pour son aspect innovant. Puis les participants ont proposé diverses actions : embellir les giratoires, mettre en place une plantothèque de plantes médicinales et former les habitants à leur utilisation, sensibiliser au tri sélectif et au développement durable, informer sur les progrès réalisés en fonction des efforts accomplis (responsabilisation des individus), et systématiser la récupération des eaux pluviales et la ré-utilisation de certaines eaux usées.

Mme Suzie Smeralda, 1ère Adjointe au Maire, a clôturé cette réunion en manifestant son engouement pour les ateliers participatifs réalisés et pour ce fort outil de communication que représente le titre de Réserve de Biosphère. Elle a alors remercié les membres de l’association, les habitants, et les agents de la collectivité, pour leur investissement, la qualité de leurs travaux et leur participation active.

Compte-rendu des réunions | Ville de Bellefontaine

Réunion citoyenne pour le titre mondial de Réserve de Biosphère, ville de Bellefontaine

 

En ce dernier vendredi du mois de juin, nous étions accueillis à la maison des associations de Bellefontaine, pour présenter et co-construire la candidature de la Martinique au titre mondial de Réserve de Biosphère avec les Bellifontaines et Bellifontains.

M. Ugo Avinin, 1er adjoint au Maire, a initié cette réunion citoyenne en adressant ses remerciements à l’association et aux participants. Enchanté d’être associé à la démarche, il a attesté de l’importance de participer au projet et de la chance d’avoir un tel outil mondial pour valoriser le patrimoine Martiniquais : « c’est une démarche extrêmement enrichissante pour nous tous ».

Mme Nathalie de Pompignan, Présidente de l’association, a tout d’abord remercié les participants ainsi que la ville de Bellefontaine, qu’elle a tenu à féliciter pour ce beau lieu dans lequel nous étions reçus. Puis, elle a présenté l’origine du projet et de l’association, exposé les outils que l’UNESCO met au service des territoires pour les valoriser, et éclairci les participants sur le terme de Réserve de Biosphère. Ce titre met en valeur un territoire, ses richesses naturelles et culturelles, dans une démarche de développement durable. C’est un projet qui rassemble, puisque nous travaillons ensemble, dans une démarche participative, destinée à valoriser notre île et ses atouts. De plus, il pourra permettre à la Martinique d’intégrer un réseau national, régional et mondial, accroître notre visibilité et collaborer sur des problématiques communes avec d’autres territoires. Nathalie de Pompignan a interpelé les habitants sur le rôle fondamental qu’ils ont à jouer. Ces derniers ont d’ailleurs pris la relève, en participant à des ateliers sur les quatre thématiques usuelles : les richesses naturelles ; les richesses culturelles ; les savoir-faire, produits et activités liés au développement durable ; et la recherche et l’éducation à l’environnement. Ensemble, ils ont partagé ce dont ils sont fiers dans leur commune et en Martinique, ainsi que leurs idées pour valoriser ces richesses et aller de l’avant.

Les richesses naturelles Les Bellifontains sont fiers de la diversité des milieux forestiers représentés sur leur commune, des fonds marins, du Morne Piquet et de la discrète cascade du Piton Lacroix. En Martinique, la montagne Pelée, le tombolo de Sainte-Marie, la rivière Trois-Bras, les rivières d’Ajoupa-Bouillon, l’Anse Couleuvre, le Saut Gendarme, le Saut Babin, les Gorges de la Falaise et les cascades de manière générale rendent les participants fiers de leur île. Ces richesses sont pour eux menacées par l’urbanisation, la pollution, notamment plastique, les VHU et les déchets ménagers déposés sur les bords de route. La pollution lumineuse est également un défi, car elle affecte la faune et la flore et l’éclairage nocturne est consommateur d’énergie. Ils proposent, entre autres, d’améliorer les éclairages avec des détecteurs de mouvement. Enfin, les sargasses ont aussi été désignées comme menace.

Les richesses culturelles – La pêche à la senne, activité traditionnelle de Bellefontaine, est une richesse culturelle pour les habitants. L’agriculture, la production de farine de manioc, la gastronomie, la musique (tambours), les chants (chorales), le carnaval, et l’aviron rendent fiers les Bellifontains. L’Eglise paroissiale Saint-Pierre-Aux-Liens ainsi que la maison Torgiléo, toutes deux monuments labélisés « Patrimoine XXème siècle », sont des richesses architecturales de la commune. Concernant la Martinique, le carnaval, les musées, les jardins botaniques, la vannerie, la poterie, le du rhum, les costumes, danses et musiques traditionnels, les écrivains et la littérature, le tour des Yoles et les combats de coqs ont été distingués. Les habitants aimeraient pouvoir enseigner les musiques et les danses traditionnelles, revaloriser le chouval-bwa, l’ambiance Paillote, les jeux d’Antan et les échoppes traditionnelles.

Les savoir-faire, produits et activités liés au développement durable – Les habitants sont heureux de l’engagement des acteurs de leur commune dans le développement durable. Ils ont valorisé le pôle de transition énergétique d’EDF, la Case à Manioc, le restaurant Raphaël Concept 972 qui organise des animations/repas à partir de produits locaux et activités culturelles locales, les randonnées, les fermes aquacoles, la pêche artisanale, leurs agriculteurs, leurs terres zéro chlordécone, la vente de proximité de produits frais, les jus de fruits de Monsieur Didier Vango, ainsi que l’entreprise Fideline 2000 et l’association AVAPLAMAR (Association de Valorisation des Plantes Médicinales de la Martinique), pour leur investissement dans la pharmacopée locale. Au niveau de la Martinique, ils ont relevé les efforts entrepris sur le transport (TCSP et navettes maritimes) et la transition énergétique, la valorisation des déchets verts, notamment la bagasse, l’industrie locale durable et l’artisanat local durable, les jardins créoles, l’économie de proximité et la consommation locale. Ils saluent également les institutions engagées dans le développement durable, comme le Parc Marin, les Réserves Naturelles, le domaine d’Emeraude, etc. Pour le futur, ils souhaiteraient qu’il y ait davantage de transformation locale des produits de la pêche et de l’agriculture, créer un label pour les productions locales, développer les actions de sensibilisation à la préservation de l’environnement (grand public, professionnels, scolaires), augmenter le nombre de transports collectifs propres, avoir une urbanisation raisonnée, reboiser et fleurir les communes.

La recherche et l’éducation à l’environnement – Dans la commune, les participants sont fiers des actions entreprises par le centre aéré, comme le nettoyage des plages, de la sensibilisation au tri des déchets et au recyclage effectuée dans les écoles, et des visites proposées par EDF du showroom de la transition énergétique. Sur l’île dans son ensemble, les recherches et la sensibilisation effectuées par le CDST, le Carbet des Sciences, AVAPLAMAR et les diverses associations de défense de la biodiversité terrestre et marine ont été reconnus. Ils proposent que des actions d’éducation soient menées en faveur du jardinage et de la faune et la flore, par exemple des sorties scolaires au zoo, ou à la vallée des papillons et encouragent la prise de connaissance et l’utilisation des outils d’éducation à l’environnement déjà existants. Replanter la mangrove et développer les recherches sur les sargasses et la pollution de l’air sont essentiels.

L’association a répondu aux questions des participants, puis Jean-Paul Jouanelle, Vice-Président de Martinique Réserve de Biosphère, et M. Avinin ont achevé cette réunion en remerciant très vivement, pour leur participation et importante contribution à ce projet collectif, les habitants présents, tous conviés à poursuivre les discussions autour d’un pot de clôture.

 

Compte-rendu des réunions | Ville de Rivière Salée

Réunion citoyenne pour le titre mondial de Réserve de Biosphère, ville de Rivière-Salée

 

Mardi 18 juin, nous présentions aux habitants de Rivière Salée la démarche de candidature au titre mondial de Réserve de Biosphère, attribué par l’UNESCO.

La Présidente de l’association, Nathalie de Pompignan, a dans un premier temps exposé aux participants la signification du titre « Réserve de Biosphère » et la démarche de candidature en présentant des exemples concrets dans différentes Réserves de Biosphère du monde, avant d’aborder les avantages significatifs d’un tel titre pour la Martinique. Elle nous a d’ailleurs rappelé qu’il est important de prendre conscience que notre île est un trésor, et que ce titre promeut deux aspects importants : valoriser car sans valeur il n’existe ni reconnaissance ni visibilité, et fédérer afin que l’ensemble des Martiniquais se rassemblent et soient acteurs pour faire valoir les atouts de la Martinique.

Les participants se sont ainsi rassemblés pour partager ce dont ils sont fiers dans leur commune, et en Martinique, et ce qu’ils aimeraient développer pour notre île. A l’identique des réunions précédentes, les quatre thèmes clés des Réserves de Biosphère ont été abordés : les richesses naturelles ; les richesses culturelles ; les savoir-faire, produits et activités liés au développement durable ; et la recherche et l’éducation à l’environnement.

Richesses naturelles – La mangrove est une richesse certaine de Rivière-Salée, mais les habitants sont aussi fiers de leurs sources, de la nappe phréatique de Rivière-Salée, et du crabe cirique. Quant à la Martinique, ils sont fiers de sa diversité paysagère, sa richesse faunistique et floristique, de la mangrove, de la forêt, des sources Didier et Chanflor, de la montagne Pelée, de la montagne du Vauclin, du rocher du Diamant, du tombolo de Sainte-Marie, et de la présence de l’iguane des petites Antilles. Pour autant, ils ont identifié diverses menaces pesant sur ces richesses naturelles : la pollution due à l’activité humaine, et en particulier la pollution plastique, ainsi que les VHU et de manière plus générale l’inconscience humaine. Ils ont également alerté sur l’érosion des sols, l’urbanisation non contrôlée, l’utilisation de pesticides et produits phytosanitaires, ainsi que le changement climatique. Les risques sismiques, et plus particulièrement la montagne Pelée, ont également été relevés.

Richesses culturelles – Dans la commune, les habitants sont fiers du célèbre écrivain Joseph Zobel et du film Rue Case Nègre, tourné dans leur commune. L’habitation Trenelle ainsi que l’ensemble des ruines industrielles et le Pont Bac les rendent fiers de Rivière-Salée, sans oublier les anciens canaux de navigation. En Martinique, ils ont cité la langue créole, le rhum, la yole et le gommier, les danses et musiques traditionnelles (Bèlè, Damier, Zouck, Biguine, …), la Poterie, l’artisanat, la gastronomie, le carnaval, le chanté nwel, ainsi que le Château Dubuc, la savane des esclaves et les divers musées. Ils souhaiteraient, pour leur commune, que les ruines industrielles et le pont du Bac soient préservés et valorisés, tout comme les voies de navigation.

Savoir-faire, produits et activités lié au développement durable – Deux produits issus de la commune rendent fiers les habitants : la liqueur Dormoy et le cacao Louzy. Sur l’ensemble de l’île, on retrouve à nouveau le rhum et l’artisanat : vannerie, bakoua, bambou, vétiver, mais également le zakari, l’écotourisme et les énergies renouvelables : éolienne et solaire. Les participants désirent que la Martinique donne plus de place à ces énergies renouvelables, parmi lesquelles l’hydraulique et la géothermie. Concernant l’énergie hydraulique ils ont émis l’idée de s’appuyer sur les canalisations déjà existantes en y ajoutant des turbines pour créer de l’énergie. Mais de nombreuses autres propositions d’actions ont été formulées : valoriser et réactiver la zone agricole protégée (ZAP) de Rivière-Salée, valoriser la mangrove, et restaurer les berges de rivières. De plus, dans la mesure du possible, ils imaginent réaliser des retenues collinaires, recréer des bassins de rivières, et réhabiliter les voies navigables de la commune.

Recherche et éducation à l’environnement – A Rivière-Salée les habitants ont souligné les sorties effectuées par les écoles, qui proposent des échanges entre les élèves et les agriculteurs mais aussi des visites de la mangrove. En Martinique, ils ont salué les actions de sensibilisation et recherches effectuées par la maison du volcan, le Centre de Découverte des Science de la Terre (CDST) ainsi que le Pôle Agroalimentaire de Martinique (PARM). Pour la suite, ils souhaiteraient que la sensibilisation à l’environnement soit au coeur des formations scolaires, tant pour les élèves que les enseignants. Les déchets sont également un point important pour les participants. Ils aspirent à une harmonisation du système de tri sélectif dans les différentes communes, un accroissement des actions de nettoyage de plage et à une valorisation des déchets. La préservation du littoral, pour lutter contre l’élévation du niveau de la mer est aussi à aborder selon eux, ainsi que la recherche sur les sargasses et leur valorisation. L’idéal des participants serait encore de « faire de la Martinique un Pôle d’excellence écologique ».

La réunion de présentation et de co-construction au titre mondial de Réserve de Biosphère s’est achevée sur les paroles stimulantes de Nathalie de Pompignan : « Nous nous rendons compte à quel point les atouts de la Martinique sont nombreux, et comme les idées fusent lorsque nous sommes ensemble, fédérés ! ».

Comptes-rendus des réunions | Ville du Saint-Esprit

Réunion citoyenne pour le titre mondial de Réserve de Biosphère, ville du Saint-Esprit

 

Mardi 4 Juin, le Maire et les habitants du Saint-Esprit nous accueillaient dans leur belle commune pour apporter leur contribution à la candidature de la Martinique au titre mondial de Réserve de Biosphère.

Dans leurs discours d’accueil, Monsieur le Maire, Fred Michel Tirault, et Monsieur Eddy Pognon, Directeur des services jeunesse et développement économique, ont chacun remercié les membres de l’association et les habitants présents. Par ailleurs, monsieur le Maire nous a rappelé que nous étions à la veille de la journée mondiale de l’environnement, et de fait les objectifs de cette journée croisent ceux de la Réserve de Biosphère : être les acteurs du changement.

C’est sur ces mots chaleureux, que la Présidente de l’association, Nathalie de Pompignan, a pris le temps d’expliquer le projet de candidature. La Réserve de Biosphère est un outil qui apporte une reconnaissance mondiale et est générateur d’attractivité. Pour l’obtenir, la participation de l’ensemble des Martiniquaises et Martiniquais est nécessaire et les talents de tous sont sollicités. Valoriser et fédérer sont les maîtres mots de ce projet, un projet qui émane de la société civile pour mettre en valeur les mille et un trésors de notre île.

Les participants se sont répartis en quatre ateliers distincts reprenant les thématiques de la candidature : les richesses naturelles ; les richesses culturelles ; les savoir-faire, produits et activités liés au développement durable ; et la recherche et l’éducation à l’environnement. Sur chacun de ces sujets, ils se sont accordés sur ce dont ils sont fiers au Saint-Esprit et en Martinique, et sur les actions proposées en matière de développement et valorisation. Puis chaque groupe a restitué ses réflexions à l’ensemble des participants. Ce fut également l’occasion pour les habitants de connaître les projets de la commune en termes de développement durable, de valorisation des biens culturels et de sensibilisation à l’environnement, que Monsieur le Maire était heureux de partager.

Richesses naturelles – La forêt de Bois la Charles est une des grandes richesses naturelles du Saint-Esprit. Les habitants sont également fiers de leurs rivières et sources (Parapel, Riboule), de la cascade Firmin et des points de vue, notamment depuis les différents mornes (Baldara, Babet, …). A l’échelle de la Martinique les participants ont identifié les mangroves, la Montagne Pelée, les pitons, le rocher du Diamant, les sentiers pédestres, les rivières, les sources d’Absalon et les eaux de Didier et Chanflor. Sans oublier le Filao connu comme le « sapin de noël martiniquais ». Cependant, des éléments menaçant ces richesses ont été signalés : le déboisement, le chlordécone, les pesticides, la pollution (déchets, VHU, …), les dégradations des mangroves et sites naturels, et les événements climatiques. Une menace propre à la commune a été identifiée : la jacinthe d’eau. Cette dernière, envahissante, prolifère dans les rivières du Saint-Esprit. L’opportunité pour les habitants de proposer un koudmen à la commune pour les extraire, voilà un bel exemple d’action pour la préservation d’un bien commun !

Richesses culturelles – De nombreuses richesses culturelles ont été nommées par les habitants : la fête patronale, le marché, les associations sportives et culturelles, l’association Bel’Ambition, les foyers ruraux, l’espace Culturel Georges-Gabriel Fitte-Duval, le stade Pavilla, la médiathèque Alfred Melon Degras, et l’artiste Spiritain Léon Sainte Rose. De plus, le Saint-Esprit possède un important patrimoine architectural, notamment sa mairie classée monument historique et les maisons créoles dont 22 sont classées ainsi que la maison Tell. Puis à l’échelle de la Martinique, les participants ont manifesté leur fierté pour la littérature et ses auteurs (A. Césaire, E. Glissan, …), les musiques traditionnelles et le zouk, le Ballet Pomme Cannelle, le vidé, le damié (Ti Emile), les chantés nwel, la yole ronde, la maison du Bèlè, le Pitt et ses combats de coqs, et les cultes religieux. Enfin ils sont fiers que deux grandes Dames de l’histoire, Joséphine de Beauharnais, épouse de Napoléon Ier, et Madame de Maintenon, épouse de Louis XIV, aient été respectivement native et habitante de la Martinique. Ces richesses, qui les rendent fiers d’être Spiritains et Martiniquais, ils souhaiteraient les revaloriser. En particulier le créole, les costumes traditionnels, la pharmacopée locale, et les marchés (du producteur au consommateur) qui, ajoutés au bien-manger, développe le lien social. De plus, la transmission de l’histoire, des traditions et des savoirs leur semble primordiale. Ils ont d’ailleurs émis une idée d’action en ce sens : mettre en place des ateliers culturels auprès des scolaires. En outre, la commune du Saint-Esprit va faire revivre son musée des arts et traditions populaires.

Savoir-faire, produits et activités lié au développement durable – L’agriculture au Saint-Esprit rend fiers les habitants, spécifiquement l’agriculture biologique diversifiée, la ferme d’élevage porcin, et plus particulièrement la ferme biologique d’insertion Bontemps Lacour – ADESCO (Association Développement des Cultures et des Solidarités). Les Spiritains sont également fiers du tressage de bakoua et de la galerie Tan Lontan. En Martinique, on retrouve l’écotourisme et le tourisme vert, l’Orgapeyi qui est une association d’agriculteurs et de producteurs martiniquais œuvrant pour une production saine, les cultures de caco, manioc, patate douce, le fruit à pain, et la gastronomie, le rhum, les plantes médicinales (rimed razié), la yole ronde et le gommier, et les musiques et costumes traditionnels. Ils proposent alors de valoriser les produits locaux et favoriser la consommation locale, développer le jardinage et particulièrement la permaculture, revaloriser les sources et accroître l’utilisation et l’exportation du vétiver. De plus, la commune va s’essayer au transport propre et partagé et aimerait que cela s’étende à l’ensemble des communes pour devenir une île pilote dans le domaine.

Recherche et éducation à l’environnement – La ville du Saint-Esprit a obtenu le premier prix pour la transmission du savoir à l’occasion du concours « Villes et villages fleuris », avec une distinction 1,2,3,4 fleurs. Elle est aussi à l’origine d’un projet de street-art pour sensibiliser à la préservation de l’eau, réalisé conjointement par des artistes et des jeunes sur les palissades de la déchetterie de la ville. De plus, un projet de sensibilisation va être initié à la rentrée « Prends ta ville en main » pour faire des jeunes des ambassadeurs et gardiens de la propreté et de l’embellissement de leur quartier. Des actions d’éducation à l’environnement et reconnaissances qui rendent fiers les Spiritains et leurs élus ! Puis en Martinique, c’est l’action « Pays propre » qui a été mise en avant, pour ses actions de sensibilisation au nettoyage des plages. Aujourd’hui les participants souhaiteraient que la recherche sur les plantes endémiques soit approfondie et que l’on encourage les populations à planter des espèces locales. Mais aussi développer la recherche sur l’énergie solaire, pour être en capacité de réaliser la production, la maintenance et le recyclage des panneaux solaires. Quant à l’éducation à l’environnement, outre la sensibilisation des jeunes, il a été proposé de réaliser des concours sur des thématiques environnementales pour sensibiliser les adultes, pour qui la compétition semble déjà être un moyen efficient de sensibilisation.

« Il est important de faire émerger nos spécificités », s’exprime une habitante. Voilà une belle conclusion pour ces ateliers.

Pour finir, Jean-Paul Jouanelle, Vice-Président de l’association, a clôturé cette réunion en mettant l’accent sur l’ouverture au monde qu’apportera le réseau des Réserve de Biosphère à la Martinique. « Nous sommes vraiment doués, il faut proclamer cela à la face du monde ».